Angola : Un pays au potentiel touristique énorme et inexploité

L'Angola, comme chacun sait, est un pays magnifique. Avec près de 1 246 700 km², l'Angola présente les paysages les plus variés, depuis les plages de Benguela (en anglais) à l'eau toujours tiède, jusqu'à la forêt dense et luxuriante de Malombe à Cabinda et au légendaire désert de Namibe (en anglais), le seul endroit du monde où pousse l'étonnante welwitschia mirabilis.

Welwitschia Mirabilis, photo de l'utilisateur de flickr calips96 publiée sous licence Creative Commons.

Bien que doté de ces paysages de carte postale, l'Angola n'a encore guère prospéré en tant que destination touristique. Il y a peu d'infrastructures pour accueillir convenablement ceux qui veulent venir uniquement pour visiter le pays. Pourtant, la reconstruction accélérée se voit aisément partout, dénotant que le développement du tourisme est en marche. Selon le Ministère de l'Hospitalité et du Tourisme, Jorge Valentim Alicerces, «après avoir réalisé la paix, l'Angola deviendra une destination touristique par excellence grâce au potentiel du pays pour l'éco-tourisme, à la richesse de sa culture traditionnelle, à ses magnifiques plages à l'eau toujours tiède, ses plaines aux vastes étendues, ses montagnes qui touchent le ciel d'Afrique. L'ambiance actuelle de sécurité de l'Angola en fait une région où les investisseurs étrangers viennent avec grand enthousiasme, parce qu'ils espèrent trouver des opportunités d'investissement dans la construction, les transports, les travaux publics, la santé, la communication, les secteurs hôtelier et touristique, et dans diverses activités de services.»

En attendant, les Angolais et des étrangers jouissent de l'éblouissante beauté naturelle qu'offre ce pays. Le blogueur brésilien Spindola (en portugais) raconte son ébahissement en visitant la province de Huíla :

Huíla est certainement, parmi les provinces que j'ai visitées, celle qui a la meilleure infrastructure. En outre, Lubango est une très belle ville, que ses habitants appellent l'Europe de l'Afrique. La fraîcheur des journées et surtout des soirées rendent l'endroit confortable. Lubango est célèbre non seulement pour son climat, mais aussi à cause de la Serra de Leba. Les mots me manquent pour décrire pareille beauté. C'est sûrement l'un des plus beaux endroits que j'ai eu l'occasion de voir. La route des montagnes relie Namibe à Huíla. On dit qu'avant la route, il fallait faire un très long détour. Les travaux ont été réalisés par une Anglaise. Je me demande ce qu'a pu être cette aventure. Comme si cette beauté stupéfiante ne suffisait pas, il y a à cet endroit une magnifique cascade. Le grondement de l'eau remplit l'endroit comme une musique. L'air agréablement frais de la montagne donne une atmosphère romantique. Les nuages qui s'y rassemblent sont à vos pieds, on se croirait au-dessus du ciel. Derrière les nuages, l'après-midi, le soleil projetait une lumière. Je ne peux pas trouver de meilleure définition pour cette lumière que «l'image de Dieu.» Chaque visiteur ou habitant de l'Angola devrait visiter Lubango. Ça en vaut vraiment la peine.

“Lubango, l'afrique européenne”, photo de Spindola

Collines de Leba”, photo de Spindola

Voyager à travers cet Angola mystérieux pleins de baobabs et couvert des fleurs rouges de l’acacia écarlate (en anglais) est certes merveilleux, mais comme dit plus haut, le pays n'est pas prêt pour recevoir des touristes. Les routes sont couvertes de nids-de-poules, et le manque de bons hôtels ou d'hébergements et de restaurants dans les petites villes complique tout. Se rendre dans certaines villes devient parfois un casse-tête. Peter, du blog Hotel Luanda, a décrit (en portugais) une excursion à travers les environs de Malenge, en route pour les impressionnantes chutes de Kalandula :

Les chutes de Kalandula, photo du blog Hotel Luanda

Nous avons quitté la ville de Malange de bonne heure pour les Chutes de Kalandula. Nous avons fait la route dans un effroi constant entre les nids-de-poule et les nombreux arrêts pour contempler et enregistrer de nombreuses images d'une rare et immense beauté. Les hautes herbes coupées par les eaux d'une rivière qui serpente et traverse plusieurs fois les plaines découvertes, et par diverses maisons au  bord de la route, d'où apparaissent des yeux d'enfants regardant chaque voiture qui passe. Nous sommes enfin arrivés à Kalandula, une petite ville accueillante située au sommet d'un plateau, aussi impressionnante qu'une reine assise sur son trône et regardant son pays à l'entour. Il reste quelques marques du colonialisme dans les maisons, les églises et les usages de ce pays extrêmement sympathique. Peu de temps après, nous sommes arrivés aux Chutes de Kalendula. Ce sont les deuxièmes plus grandes chutes de tout le continent africain, avec environ 100 mètres de hauteur vertigineuse. Nous pouvions aussi voir Pung Andong. Un village caché à l'intérieur des hautes falaises qui donnent l'impression que les rochers eux-mêmes sont nés autour, comme un mur pour le protéger du reste du monde. Trois ou quatre maisons, une église en ruine, un dispensaire et une école retapée… presque comme un mirage impossible… Comment la vie peut-elle exister là-bas ? Mais elle existe. En Angola j'ai découvert que l'harmonie peut encore exister entre l'homme et la nature.»

Selon le blog África Minha («Mon Afrique», en portugais), un complexe hôtelier de luxe avec 28 chambres, 4 suites V.I.P. et 4 suites présidentielles ainsi qu'une piscine a ouvert cette année dans la province de Malange. C'est le premier hôtel du genre dans cette partie du pays. Malange a été «gratifié» d'un hôtel de luxe, mais d'autres provinces recevront le même privilège, avec la construction de villages de vacances, d'hôtels de villégiature et d'autres investissements similaires.

Comme il s'agit d'un domaine inexploité, le tourisme en Angola attire l'attention des hommes d'affaires étrangers, y compris les investisseurs portugais. Mais les difficultés bien connues pour obtenir des visas font de ces projets de construction une tâche difficile à réaliser. Feliciano J. R. Cangue donne une analyse intéressante de la situation sur son blog :

Partout dans le monde, le tourisme est un secteur de l'économie qui, convenablement exploité, peut créer de nouveaux emplois et tenir une place importante dans le revenu national. Notre pays, dont la main d'oeuvre se trouve aujourd'hui à 80% dans l'économie informelle, pourrait aussi attirer ce flux. A cette fin, le marché doit développer des projets qui promeuvent et accroissent le marché du tourisme. Cela peut engendrer du développement économique et des emplois. Dans de nombreux cas, le tourisme aide les gens à se fixer à la campagne, surtout à une époque où on observe un exode rural. Dans notre cas particulier, chaque fois que j'entends parler de tourisme, il s'agit habituellement de la construction d'hôtels. Il est vrai que dans ce domaine la situation est critique, à cause de la guerre que le pays a traversée. Nous avons besoin d'investir massivement dans l'information et la fidélisation de la clientèle. Ceci implique de bons services aux touristes. Pour cela, les habitants des sites touristiques doivent être formés pour développer une attitude d'hospitalité pour les touristes, avec beaucoup de bonne volonté, de gentillesse et de réactivité, et, pourquoi pas, apprendre les phrases-clés qui leur permettront de communiquer avec les touristes. En outre, ils doivent préserver (débarrasser du mal) et conserver (maintenir) notre patrimoine touristique, tel que forêts tropicales, formations rocheuses extraordinaires, fleuves, lacs, chutes d'eau, parc nationaux, montagnes, grottes, plages, etc… Les professionnels du secteur doivent agir de façon innovante, et ne pas laisser le ministre du tourisme se débrouiller seul. Il faut que le secteur offre des services de haute qualité aux touristes. Il faut aussi que les ambassades et les consulats facilitent la délivrance des visas pour les touristes. Nous devons nous débarrasser de l'amateurisme. Nous avons tout ce qu'il faut pour devenir le plus grand paradis touristique d'Afrique.»

Le tourisme angolais s'est développé positivement, comme le montrent les résultats obtenus et les statistiques. Angola Xyami (en portugais) collecte les statistiques du développement de ces dix dernières années, et espère que «le tourisme en Angola atteindra de nouveaux clients et dépassera les 87 400 touristes accueillis en 2007» :

L'année 1999 a enregistré le mouvement de 45 500 touristes, en 2000, il y en a eu 50 700, et en 2001, 67 400 visiteurs. En termes relatifs, cette tendance montre une augmentation de 11,42% entre 1999 et 2000 et de 32,9% de 2000 à 2001, mais entre 2002 et 2006 l'accroissement a dépassé 55%. Du point de vue des principales régions d'origine des touristes en Angola, l'Europe reste la première, avec un total de 30 800 touristes en 2000, représentant 61% du total des entrées aux frontières. En 2001, elle est passée à 38 200 touristes, représentant 76,4%, un nombre qui s'est encore accru de 10% en septembre 2007.

Pour plus d'informations sur le tourisme en Angola, vous trouverez ici les informations sur l'obtention de visas. Pour les photos, un excellent blog à découvrir est Angola em Fotos [L'Angola en photos, en portugais].

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