Blog de Gaza : “Seuls les morts sont en sécurité à Gaza” (lundi 29 décembre)

[Cette revue de blogs a également été traduite en arabe sur Global Voices en arabe] Contre toute attente, des blogs sont toujours mis à jour à Gaza, et les blogueurs décrivent la terreur dans laquelle ils vivent sous les attaques de l'armée israélienne.

Exiled écrit qu'il n'a rien d'un héros :

على قيد الحياة ولكني لست بخير
وقد اكون في اي لحظة على قيد الموت لاكون بخير
فالاموات وحدهم آمنون في غزة
تركت شقتي وذهبت انا وزوجتي الى بيت العائلة،ليس بحثا عن مكانا آمناً من القصف
احب ان اكون بجانب امي في هذه الاحوال

لست بطلا،كابن اخي الصغير ارتعش من الصوت المعدني المتفجر في الهواء القريب
ولكني اكبت رعشتي خجلا،فلست بطلا

Je suis toujours vivant, mais pas OK.
Et à tout moment, il se peut que je voie la mort, et je serai OK.
Seuls les morts sont en sécurité à Gaza.
J'ai quitté mon appartement et ma femme pour aller dans la maison de ma famille, mais je cherche maintenant un refuge à cause des bombardements. Je veux être aux côtés de ma mère dans de telles circonstances. Je n'ai rien d'un héros : comme mon petit neveu, je tremble à cause du son métallique des explosions dans l'air tout autour. Mais j'essaie de le contrôler. Je ne suis pas un héros.

Laila El-Haddad, qui blogue sur Raising Yousuf and Noor, est en contact avec ses parents à Gaza:

Mon père vient de m'appeler pour me dire qu'il était ok – après les bombardements de l'université islamique là bas, qui était considérée comme la première institution universitaire dans la bande de Gaza.

Un peu plus tard, j'ai appelé ma mère, mais elle pleurait au téléphone.  “Les avions sont au dessus” criait-elle “les avions sont au-dessus”. J'ai essayé de la calmer – les avions qui passent au-dessus de vous, cela signifie que la “cible” est plus loin. Mais dans de tels moments de terreur, il n'y a plus de place pour la rationalité et la logique.

Une autre blogueuse de Gaza, la doctoresse Mona El-Farra est actuellement en Grande-Bretagne, et suit ce qui se passe dans le désespoir :

Avec le coeur plein de douleur, je continue à regarder Gaza de loin. Je n'arrive pas à éteindre la télé, à me détacher de ce qui se passe là-bas. Pas tant que mes collègues travaillent là-bas dans de telles conditions. Pas tant que mes amis, ma famille, et toute la population de Gaza vit de telles atrocités dans la terreur constante. Le cauchemar continue.

Eva Bartlett, une activiste canadienne qui se trouve à Gaza et blogue sur In Gaza, décrit comment elle essaie de faire face :

Comment décrire cette impression ? Je suis physiquement engourdie durant les explosions. Ce n'est pas que je suis courageuse, pas du tout,  mais ça ne m'affecte pas physiquement. C'est utile, car cela me permet de continuer à écrire, photographier, parler. Mais c'est mon côté rationnel qui a pris la relève et continue à travailler. Alberto, un journaliste espagnol assis à côté de moi, me rappelle que hier soir, je lui ai dit : “Je suis tellement concentrée sur les témoignages qu'il faut transmettre que je ne pense pas au danger”.

[…]

C'est presque impossible de finir ce billet…de nouvelles explosions ont lieu à chaque minute : une voiture dans le camp de Al Bureijj au centre de Gaza, une autre frappée dans le quartier résidentiel de Zaytoun à Gaza City, une autre dans le nord… Cette fois, ce n'est pas le manque d'électricité qui m'empêche d'écrire, ni le manque de mots ou d'informations. C'est l'incroyable bombardement qu'Israël déchaîne sur nous ici à Gaza depuis juste après onze heure du matin heure locale le 27 décembre et qui continue à grande vitesse, force 8, malgré les 300 morts et les plus de 800 blessés, selon les estimations les plus prudentes (1000 selon d'autres bilans), sans parler des victimes et des blessés des derniers bombardements qui se poursuivent toujours. Le monde, à l'extérieur, veut savoir ce qui se passe à Gaza et c'est justifié, moi aussi je veux savoir, alors même que je suis ici sur place.  Gaza est devenue une succession de lieux isolés, où les gens sont terrés chez eux et n'osent pas sortir dans les rues. Mais mêmes les maisons ne sont pas des refuges. Il n'y a pas d'endroit sûr à Gaza. N'importe quelle maison peut devenir une cible. N'importe quelle cible bombardée peut être décrite comme étant une cible planifiée ou à proximité d'une cible planifiée.

Dans un billet publié plus tard, elle écrit simplement :

Maintenant…je me prépare à pas d'électricité, pas d'Internet, et le pire.
Je prie que vous ferez votre possible en dehors de Gaza pour mettre un terme à cette horreur. 7 morts en plus, des dizaines de blessés dans la dernière attaque, au nord de Gaza

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