Madagascar : Vers une relève de la garde ?

La crise malgache pourrait bien avoir atteint un tournant : le début de la fin du régime du président Marc Ravalomanana. Alors qu'on ne sait toujours pas bien qui détient le pouvoir, l'armée semble avoir choisi le camp de l'ancien maire de la capitale Andry Rajoelina. Les bureaux du Premier ministre, comme la télévision nationale, sont passés sous le contrôle de Rajoelina. Les utilisateurs malgaches de Twitter ont décrit les événements au fil de leur déroulement.

Cela a commencé, samedi 14 mars, quand le premier ministre nommé par Rajoelina, Monja Roindefo, s'est rendu dans les bureaux du Premier ministre en exercice Charles Rabemananjara et a pris le contrôle du bâtiment, raconte Virginie sur Twitter. Il a déclaré que son camp contrôlait à présent le pays. Plus tard dans la matinée,  Re_hita a annoncé que Rajoelina, qui se cachait la semaine dernière, est venu sur la place du 13-Mai demander la démission du président Ravalomanana.

Quelques heures après, le site internet malgache Topmada a publié une déclaration du gouvernement démentant le fait que l'opposition ait pris le contrôle du pays et affirmant continuer de préparer des négociations entre les deux parties.

Sur la place du 13-Mai, le président de l'Assemblée nationale Jacques Sylla est monté sur scène avec Rajoelina et l'a présenté comme le nouveau dirigeant de la nation [en malgache].

Toujours sur Twitter, Barijaona annonçait que Rajoelina avait démenti pendant son discours toute intention de s'en prendre à la vie de Ravalomanana et avait réitéré sa volonté de ne pas envoyer l'armée marcher sur le palais présidentiel afin d'éviter tout bain de sang.

De fait, Cyril Vanier confirmait que plusieurs centaines de personnes ont organisé un sit-in devant le palais présidentiel afin de protéger le Président [en anglais].

Selon Thierry, Rajoelina a envoyé un ultimatum au président lui donnant quatre heures pour démissionner.

Entre-temps, Virginie écrivait que des pillards avaient investi le palais présidentiel ,vide, car Ravalomanana se trouve dans sa résidence de Iavoloha.

Quatre heures plus tard, l'ultimatum expirait sans que Ravalomanana n'ait démissionné. Thierry écrivait que l'armée n'attaquerait pas le palais présidentiel.

Dimanche 15 mars, la blogosphère malgache attendait avec inquiétude la suite des événements et ne savait pas très bien qui détenait le pouvoir.

Ravalomanana a proposé la tenue d'un référendum comme éventuelle sortie de crise et prévenu ses partisans que “la crise ne concerne pas que les Malgaches”.

Arinaina soupçonne la fréquence de la radio nationale d'avoir encore été piratée.

Barijoana et Re_hita ont regardé le premier journal télévisé diffusé sur la chaîne nationale depuis sa prise de contrôle par Rajoelina. Barijoana note sur Twitter que même si le discours du Président Ravalomanana a été retransmis ainsi que son refus de démissionner, le passage où il appelle à un référendum a été coupé.

Le journal télévisé a aussi évoqué d'anciens membres de la guarde nationale (qui avaient démissionné la veille) qui auraient  rejoint les rangs de l'armée. DotMG signale que l'un d'eux a appelé à l'évacuation, au besoin par la force, des civils assis devant le palais. Les anciens gardes ont également affirmé que des mercenaires et des éléments armés s'étaient joints aux manifestants.

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