Inde : des vidéos pour permettre aux sans voix de s'exprimer

IndiaUnheard

Video Volunteers a pour but de donner aux citoyens les plus pauvres du monde les moyens nécessaires pour participer eux aussi au  mouvement des médias citoyens [en anglais] et se faire entendre. Le 3 mai, pour la Journée mondiale de la liberté de la presse (World Press Freedom Day), l'organisation Video Volunteers a lancé IndiaUnheard, un projet qui implique un réseau de Community Correspondents [en anglais] ou “Reporters de Quartier”, issus d'un peu partout en Inde, qui réaliseront des reportages vidéo sur la vie des communautés rurales et des bidonvilles, et sur leurs problèmes, qui sont ignorés par les médias traditionnels.

Les Reporters de Quartier représentent quelques unes des communautés les plus marginalisées en Inde, comme les Intouchables, les personnes appartement à des tribus, des minorités religieuses, linguistiques ou sexuelles.  Ils couvriront des problèmes qui sont importants pour ces communautés mais qui sont généralement ignorées par les médias traditionnels.  Brian Conley, le Directeur du Programme IndiaUnheard, a expliqué dans un entretien avec Global Voices :

IndianHeard est un programme qui permet aux villageois de faire connaître leurs problèmes au reste de la société. Fondamentalement, nous espérons qu'en donnant les moyens de s'exprimer aux communautés qui vivent dans les endroits les plus ruraux et les plus marginalisés de l'Inde, nous pourrons faire connaître les problèmes de ces communautés locales au gouvernement indien et à la communauté internationale.  De fait, nous espérons qu'en utilisant au mieux les médias sociaux et une palette de nouvelles technologies, nous pourrons trouver une audience pour ce type de journalisme qui n'a jamais existé en Inde auparavant.  Nous espérons aussi créer une plateforme en ligne où les internautes pourront avoir une interaction directe avec nos reporters, créant ainsi un canal de communication depuis l'extérieur de l'Inde jusque dans ses régions les moins accessibles.

Nous avons recruté 30 Reporters de Quartier de toutes les régions de  l'Inde ; notre but était de sélectionner des personnes qui vivaient dans les endroits les plus marginalisés du pays, et nous avons réussi notre pari. Beaucoup de ces Reporters de Quartier n'avaient jamais reçu de formation aux médias avant ce programme et quelques uns n'avaient même jamais tenu une caméra.

La vidéo suivante (sous-titrée en anglais) présente IndiaUnheard :

Avant que ce projet ne soit officiellement lancé, les Reporters de Quartier se sont rencontrés à Ahmedabad, dans la région du Gujarat, pour être formés pendant deux semaines au journalisme et à la réalisation de reportages vidéo. Vous pouvez voir quelques photos de la formation ici.  Les vidéos terminées sont disponibles sur le site internet de IndiaUnheard, où elles sont répertoriées par sujet et région.

Le Reporter de Quartier Pratibha Rolta raconte l'histoire des enfants qui ne sont pas scolarisés :

Mahima Kaul de IndiaUnheard raconte sur son blog que le projet peut apporter selon elle :

En plus des besoins de base comme la nourriture, l'eau et les infrastructures dont les communautés rurales ont besoin, il y a un besoin crucial de créer un média qui peut à la fois éduquer et offrir une plateforme pour donner voix au chapitre aux communautés locales.  Beaucoup trop souvent, les petites communautés reçoivent des informations qui ne concernent que les grandes villes et ne génèrent, de ce fait, aucun intérêt au niveau local.  Si certains membres de ces communautés locales sont formés au journalisme, cela les aident à identifier les problèmes locaux et à les traiter de façon constructive.  Les villageois ont alors le sentiment que quelqu'un est à leur écoute et cela renforce leur confiance dans le fait que eux aussi sont intégrés dans le processus démocratique (en dehors des périodes d'élections).  Pour les membres du réseau des Reporters de Quartier, qui sont souvent issus des classes les plus négligées de la société – les classes soi-disant les plus basses, les femmes, les minorités religieuses et sexuelles -, c'est avoir un moyen d'expression et c'est aussi une révolution conceptuelle au niveau des professions qui leur deviennent désormais accessibles. Le titre de reporter leur permet de s'élever dans la hiérarchie sociale, et leur donne la possibilité, en retour, de changer l'image de leur communauté.

Dans une autre vidéo (sous-titrée en anglais), Devidas Gaonkar parle des problèmes d'environnement qui affectent la destination touristique très populaire de Goa :

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