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Russie : Connecter des voisins, sauver des vies

Catégories: Europe Centrale et de l'Est, Russie, Action humanitaire, Catastrophe naturelle/attentat, Cyber-activisme, Idées, Médias citoyens, Santé, 7 milliards d'actions

Pendant l'été 2010, quand les feux de forêt ravageaient la Russie [1], étouffant les villages, des internautes s'étaient organisés pour suppléer à la lenteur et à la désorganisation de la sécurité civile russe.  Les blogueurs avaient rapidement lancé le site Russian-Fires [2] [en russe], qui permettait aux internautes vivant dans de petits villages de relayer  l'information sur l'avancée des incendies et les besoins matériels des zones touchées.

Le site a été un grand succès, attirant certains jours jusqu'à 17 000 visiteurs [3].

Quand la crise s'est résorbée, les blogueurs à l'origine de ce projet, Anastasia Severina, Alexey Sidorenko [4], Lev Zvyagintsev, Valery Ilyichev, et Gregory Aslomov [5], se sont rendus compte que les utilisateurs continuaient à  se servir du site pour envoyer des messages sur les problèmes et les besoins de leurs villes.

Website "Virtual Alarm" maps alerts for help and need, and then coordinates locals to respond.

Les cartes du site "Alarmes virtuelles" indiquent les demandes d'aide et coordonnent les réponses des volontaires locaux.

De nouvelles façons de connecter les personnes

Inspirés par le succès de Russian-Fires [2] [russe], les blogueurs ont créé un nouveau site, Rynda.org [6] (Alarme virtuelle),  qui propose trois cartes : une carte “générale”, une “Carte des incendies” et une “Carte des dons de sang”.

Les emplacements des demandes d'aide sont indiqués en rouge tandis que les offres d'aide sont indiquées en vert.  Severina explique qu'ils ont essayé de simplifier le site autant que possible pour que les gens “qui ne savent pas se servir d'un ordinateur puissent aller sur une page et voir deux boutons : ‘J'ai besoin d'aide’ et ‘Je veux aider’.

L'équipe moscovite du site ne reçoit pas et ne transporte pas le matériel.  Le site met en relation les personnes qui vivent dans la même ville et dont les offres et demandes correspondent.

“Imaginons qu'une mère a besoin de quelque chose, comme des vêtements pour ses enfants.  Ça n'a pas de sens  pour une organisation humanitaire de Moscou d'envoyer des vêtements à Vladivostok,” explique Severina.  Au lieu de cela, les alertes de demande d'aide sont indiquées sur la carte et les gens qui se sont enregistrés comme disposés à aider reçoivent un mail les informant de la nouvelle demande.

L'équipe assure un suivi de toutes les demandes qui datent de plus de deux semaines pour s'assurer que quelqu'un a répondu à l'alerte.

Localiser les donneurs de sang

Le nouveau site de Alarme virtuelle propose une carte indiquant les dons de sang et les banques de sang en Russie.  La carte permet de voir l'emplacement des centres de dons et de connecter les donneurs et receveurs du même groupe sanguin quand ils sont proches géographiquement.  Les utilisateurs enregistrés peuvent aussi laisser des commentaires quand ils donnent leur sang.  Severina espère que cela aidera à montrer aux Russes à quel point il est facile et utile de donner son sang au moins une fois par an.

Selon des statistiques de 2010 [7] [en russe] seulement 13 personnes sur 1 000 en Russie donnent leur sang chaque année, alors que les taux sont 3 à 4 fois plus élevés en Europe et aux États-Unis.  D'après le ministre russe de la santé et du développement social, la Russie doit atteindre un taux d'au moins 25 donneurs par 1 000 personnes [8] [en russe] pour assurer le bon fonctionnement des hôpitaux et cliniques.

A woman donates blood [9]

Photo du ministère ruse de la santé, pour encourager les citoyens à donner leur sang.

Le ministère a récemment mis en place un numéro vert et un site appelé “Je suis un donneur [9]” (Yadonor.ru) pour informer la population et faciliter les dons.

Rynda espère pouvoir dans un futur proche s'associer à des entreprises locales pour offrir de petites gratifications aux utilisateurs enregistrés, comme des bons de réduction ou des places de cinéma,  pour les remercier de leur aide.

Quant aux futures utilisations de la carte en ligne, Severina dit : “Si, Dieu nous en protège, quelque chose arrive, et si il y a une nouvelle catastrophe, nous pourrions créer une nouvelle carte et connecter les gens entre eux.”