Ce billet fait partie du dossier spécial de Global Voices sur la révolution tunisienne 2011.
Le 9 novembre 2011, Nabil Hajlaoui, un agronome de Sidi Bouzid, a été condamné à deux mois de prison pour avoir critiqué l'institution militaire tunisienne. Aux dires de Houssem Hajlaoui, un auteur du blog collectif Nawaat, Nabil Hajlaoui a été arrêté après avoir écrit un article dans lequel il rendait l'armée responsable des récentes émeutes et actes de vandalisme à Sidi Bouzid après les élections.
Houssem Hajlaoui écrit :
Il poursuit :
Après l'annoce des résultats provisoires de l'élection le soir du 27 octobre, des manifestants ont protesté à Sidi Bouzid contre une décision de la commission électorale indépendante d'invalider un certain nombre de sièges précédemment attribués à une liste indépendante du nom de ”la Pétition Populaire,” au motif d’ ”infractions au financement de la campagne.” La ”Pétition Populaire” a obtenu la majorité des voix à Sidi Bouzid, le berceau de la contestation qui a abouti au renversement du président Zine El Abidine Ben Ali.
Il faut souligner que le 8 novembre, le tribunal administratif a prononcé un jugement aux termes duquel la ”Pétition Populaire” a regagné sept sièges à l'assemblée.
Nabil Hajlaoui, un civil, a comparu devant un tribunal militaire à Sfax (au Sud de la Tunisie).
Nadia A. tweete :
En pratique comment empêcher des cas Hajlaoui? Qui a les prérogatives nécessaires pour interdire le jugement de civils par les militaires?
Ce n'est pas la première fois que la Tunisie post-révolutionnaire arrête quelqu'un qui a élevé la voix et exercé sa liberté d'expression. Le 29 mai 2011, le “whistleblower” (dénonciateur) Samir Feriani était arrêté après avoir critiqué le Ministère de l'Intérieur, pour être libéré quatre mois plus tard.
Samira Abed tweete :
Avant que #Hajlaoui devienne un nouveau #Feriani quelqu'un peut-il mettre en ligne son article ? Je veux savoir si ce qu'il a écrit mérite qu'il soit arrêté ! #sidiBouzid
La famille de Nabil Hajlaoui a organisé, avec un certain nombre de militants, une manifestation appelant à sa libération immédiate. Parmi les chefs d'accusation, il y a ”propagation du désordre.” Sa famille affirme qu'il a été arrêté pour avoir critiqué l'institution militaire tunisienne.
Ce billet fait partie du dossier spécial de Global Voices sur la révolution tunisienne 2011.
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