Pérou : La Marche de l'eau s'approche de Lima

La Marche nationale de l'eau, qui est partie de Cajamarca le 1er février 2012, continue. Après un accueil chaleureux dans la région de La Libertad, et le soutien de fermiers, pêcheurs et écologistes  qui se sont joints au mouvement à Ancash, la marche approche maintenant de Lima [liens en espagnol, sauf mention contraire].

Pendant ce temps, des journalistes indépendants et étrangers sur la Toile donnent leur opinion sur la marche. Par exemple,  El Ciudadano , PiensaChile et Mapu Express du Chili,  l’Agencia Latinoamericana de Información, Rebelión, Infolatam ont tous couvert la marche. À Lima, par contre, quelques médias ont publié des articles qui auraient dénoncé les organisateurs de la marche comme étant ‘rouges et extrémistes’ et ‘experts de la mobilisation des masses’.

La vidéo suivante, qui a été téléchargée sur YouTube par noenhucal le 5 février, montre le début de la Marche dans le village de Santa, un peu avant Chimbote.

Dans le billet de blog précédent, nous laissions la marche lors du cinquième jour, laissant Chimbote et nous nous dirigions vers  la ville de Casma et puis vers Huarmey par la suite. De là, ils ont continué  jusqu'à Paramonga, dans la région de Lima, et ils y ont passé la nuit. Sur le blog de Chungo et Batán ils ont téléchargé des photos de la marche à travers Trujillo et Chimbote, de même que de l'arrivée à Casma le dimanche soir.

Al promediar las 8 de la noche, llegaron a la provincia de Casma, conocida como la ciudad del eterno sol, hasta cerca de la media noche realizamos una manifestación cultural, también agradeciendo al alcalde que recibió a los marchantes. Al cierre de la presente edición, nos preparamos para salir marchando hasta Paramonga.

À environ 20 heures, ils sont arrivés dans la province de Casma, qui est connue comme étant la ville du soleil éternel. Jusqu'à environ minuit, nous avons tenu une manifestation culturelle et ils ont remercié le maire pour avoir reçu les marcheurs. Alors que nous finissons d'écrire ce message,  nous nous préparons pour notre marche à destination de Paramonga.

La Marcha del Agua en Santa
La Marche de l'eau à Santa
La Marcha del Agua en Chimbote
La Marche de l'eau à Chimbote
La Marcha del Agua en Casma
La Marche de l'eau à Casma

La Misión de Observación (La Mission d'observation) a publié son rapport le cinquième jour, dans lequel ils ont annoncé, entre autre, les motivations des collectifs d'Ancash qui ont soutenu  la marche :

Almenzor Gómez y Javier Castro, representando a cientos de pescadores de la provincia de Chimbote, explicaron que ven amenazado su trabajo y la biodiversidad de su costa por la inminente presencia de la petrolera Savia Perú (ex –Petrotech) que pretende levantar una plataforma a 20 millas de Chimbote. […] Por su parte, Javier Castro, […] se refirió al gran riesgo que correría el zócalo marino de Áncash, rico en nutrientes y pesca, si se produjera un derrame de petróleo. Los ancashinos concretaron 4 reivindicaciones centrales por las que se unen a la Marcha: intangibilidad de cabeceras de cuenca, prohibición de la minería con cianuro y mercurio, derecho a la consulta de los pueblos y declarar el agua un derecho constitucional.

Almenzor Gómez et Javier Castro, qui représentent des centaines de pêcheurs de la province de Chimbote, ont expliqué que leur travail et la biodiversité des côtes est menacée par la présence imminente de la compagnie pétrolière Savia Perú (anciennement Petrotech) qui a l'intention de construire une plateforme pétrolière à 30 km de la côte de Chimbote. […]. Javier Castro, […] fait référence au risque de déversement pétrolier, qui est très important et spécialement dangereux pour la vie marine basée à Áncash, riche en nutriments et poissons. Les habitants d'Áncash résument en quatre points majeurs les demandes des marcheurs : intangibilité de la notion d'amont, l'interdiction d'utiliser le cyanure et le mercure dans l'industrie minière, le droit des villes à être consultées  et la déclaration de l'accès à l'eau potable comme étant un droit constitutionnel.

Après être resté une nuit  à Paramonga, la Marche est partie vers Pativilca, Barranca and Supe, où la journée s'est terminée. Dans le blog Frente de Defensa Ambiental de Cajamarca (Le Front de défense environnementale de Cajamarca) il y a un article avec photos.

La Marcha del Agua en Paramonga
La Marche de l'eau à Paramonga
La Marcha del Agua en Pativilca
La Marche de l'eau à Pativilca

La Mission d'observation a publié son rapport quotidien qui rendait compte de plusieurs problèmes liés à la marche et qui ont été mentionnés dans ses articles de blog précédents.

En torno al rosario de problemas sociales y ambientales, con sus correspondientes conflictos, que van federándose en torno a la Marcha del Agua, la Misión de Observación toma nota de la denuncia de una campaña de descrédito, según los organizadores, con acusaciones de “politización interesada de la Marcha” e incluso “connivencia terrorista de sus dirigentes”; recientemente viene apareciendo la acusación de que “Chile financia la Marcha”, para que las empresas se vayan allá … Los portavoces de la Marcha insistieron en que su objetivo es poner en la agenda nacional la prioridad del derecho al agua desde la movilización no violenta.

Outre la myriade de problèmes environnementaux et sociaux, et les conflits  associés à la Marche de l'eau, la Mission d'observation note une campagne pour la discréditer, avec des accusations de “politisation de la Marche” et même de “collusion terroriste au sein même du groupe organisateur”. La récente accusation est que le “Chili finance la Marche” est arrivée, avec l'intention de récupérer les entreprises là bas… Le porte-parole de la Marche a insisté que l'objectif est d'utiliser des actions non-violentes afin d'assurer que le droit à l'eau potable soit une priorité à l'agenda national.

De Supe les marcheurs se sont dirigés vers Huaura et puis jusqu'à Huacho, la ville où ils ont passé la nuit. Ils ont tenu une réunion le lendemain et ont diffusé leurs propositions dans les rues de la ville. Plut tôt, dans la ville de Barranca, les membres de la Mission d'observation et les marcheurs de l'eau se sont rencontrés. Le rapport de la Mission de la journée parle de cette rencontre, et met l'accent sur les raisons derrière la marche, comme expliqué par ces organisateurs :

Jorge Spelucín, maestro, e integrante de la Comisión Nacional del Agua, suscitó la denuncia del largo proceso de criminalización que los distintos dirigentes sufren, “no queremos que continúe la criminalización de la protesta que impuso el anterior gobierno, los pobres hemos soportado por 20 años la violencia política y social de Yanacocha”, dijo.

Jorge Spelucín, professeur et membre de la Commission nationale sur l'eau, s'est plaint du lent processus de criminalisation dont les différents gérants ont souffert. Il dit : “nous ne voulons pas la criminalisation des protestations que le gouvernement précédent avait organisée. Les pauvres ont souffert des violences politiques et sociales de Yanacocha pendant plus de 20 ans.”

Le 8 février DLOOCHI a téléchargé la vidéo Youtube suivante sur la Marche de l'eau à Huacho :

Pendant ce temps à Lima, les sympathisants de la marche sont déjà prêts à les accueillir (jeudi le 9 février). Les organisateurs qui vivent dans la ville se rencontrent pour préparer différentes activités comme “Foro Hídrico: Agua, Minería y Desarrollo en el Perú”  (Forum de l'eau: eau, activités minières et développement au Pérou) qui a commencé le 8 février (ici vous pouvez accédez au programme) et le Tribunal Nacional de Justicia Hídrica (Tribunal national de justice des ressources hydriques). “Le travail volontaire pour la réception, la nourriture et l'ajustement et la logistique concernant l'enregistrement des marcheurs national de l'eau” a aussi été annoncé  et organisé pour leur arrivée à Lima. Les blogueurs de la Grande Marche de l'eau ont aussi écrit à propos de l'itinéraire jusqu'à Lima et sur le blog de Seamos Un Río ils ont sollicité des subventions :

Este esfuerzo [la marcha] se está realizando de manera autogestionada y autofinanciada, por lo que nos vemos en la necesidad de apelar a su solidaridad y animo de lucha para ayudarnos a cumplir con las metas trazadas durante los 3 días que nuestros compañeros caminantes de la Gran Marcha Nacional del Agua permanecerán en la ciudad de Lima.

El presupuesto que estamos manejando son para la realizacion de las siguientes actividades: **Albergue y Tribunal Hídrico**, **Foro Hídrico**, **Acto Político Cultural**, **Marcha**, **Comunicación, movilidad**

Cet effort [la Marche] est auto-géré et auto-financé. Nous voyons la nécessité d'en appeler à votre solidarité pour encourager notre lutte et pour nous aider à atteindre nos buts qui ont été décidés durant les trois jours de réunion des marcheurs de la Marche nationale de l'eau à Lima.

La proposition dont nous sommes les auteurs est pour l'exécution des opérations suivantes: **Auberge jeunesse et Tribunal de l'eau**, **Forum de l'eau**, **Acte politique et culturel**, **Marche**, **Mobilité des communications**

Freddy Otárola, le congressiste Nationaliste a fait récemment une déclaration controversée. Il a dit : “Nous espérons que la ‘Marche de l'eau’ sera un échec”. Le premier ministre, Óscar Valdés, espère [es] que la “Marche pour l'eau” sera une démonstration technique plutôt que politique. En même temps, de la ville de Puno ils ont annoncés [es] que les représentants des comités de lutte et les fronts de défense des régions de Puno, Cusco, Arequipa, Madre de Dios, Moquegua et Tacna vont marcher et protester en support à la Marche de l'eau.

Enfin, dans ce vidéo filmé lors du Fórum Social Mundial [portugais] (Forum Social Mondial), tenu à Porto Alegre, au Brésil,  entre le 24 et le 29 janvier, ils ont recueilli des témoignages et des messages venant des participants exprimant leur soutien et leur solidarité avec les marcheurs pour l'eau.

Cet article a été publié à l'origine sur le blog personnel de Juan Arellano.

 

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