Espagne : Des vidéos prouvent des violences policières au cours de la grève générale du 29 mars

|Liens en espagnol sauf mention contraire] Le #29M (29 mars), les syndicats espagnols ont convoqué une grève générale contre la réforme du travail [en français] du gouvernement de Mariano Rajoy (Parti Populaire). C'est la première grève à laquelle fait face le gouvernement, à 100 jours seulement du début de son mandat. Les récentes mesures ont provoqué des manifestations massives dans les rues de tout le pays. Dans le but de mettre rapidement fin à la crise, l'exécutif a déréglementé le marché du travail, réduit les coûts des licenciements, élargi la capacité des entreprises à augmenter les heures de travail et baisser les salaires, encouragé la mobilité des travailleurs et facilité l'embauche des jeunes en stage pour des durées prolongées.

Des groupes de mouvements citoyens, non associés aux syndicats majoritaires, tel que ¡Democracia Real Ya!  se sont joints à la manifestation. Le mouvement fut ponctué par des moments de forte tension, surtout à Barcelone, où il y eut des affrontements entre la police anti-émeutes et les manifestants. Cette fois encore, des policiers ne portaient pas de plaques d'identification.

Manifestants blessés par des balles de caoutchouc lors de la grève générale à Barcelone. Photo Jesús G. Pastor, copyright Demotix 3/12.

Dans la plupart des villes, la journée s'est déroulé sans incidents. Il y eut cependant des affrontements entre différents groupes. Cette vidéo présente le cas d'une manifestation de pompiers. Alors qu'ils manifestaient en raison des réductions de budget auxquelles ils doivent faire face, la police anti-émeutes a finalement chargé contre les manifestants et les ont frappés.

Sur deux vidéos enregistrées par des activistes, on remarque que les policiers tiennent des matraques électriques. Sur le premier enregistrement, on observe que deux d'entre eux s'enfuient (ceux qui se trouvent le plus en arrière) alors que les manifestants les entourent. La seconde vidéo, enregistrée sous un angle différent, montre l'agression d'un manifestant tombé au sol par quatre policiers (une femme blonde et trois hommes), et la fuite des deux autres. De nouveau, les manifestants ont découvert un groupe de policiers infiltrés dans le mouvement, qui agressaient les manifestants et faisaient monter la pression afin probablement de justifier la charge policière à suivre.(source: http://www.tercerainformacion.es/spip.php?article35508)

A également été recueilli dans un hôpital le témoignage d'un manifestant touché par une balle en caoutchouc pendant la manifestation de Barcelone. Il a deux côtes cassées et un poumon perforé.

@ARMAKdeODELOTTRES GRAVE – A FAIRE PASSER @DemocraciaReal: Jeune de 19 ans en soins intensifs, état très grave, hémorragie cérébrale à la suite d'une charge policière à Vitoria #29M

Sur cet autre enregistrement, on peut voir deux policiers anti-émeutes tirer sans raison des balles de caoutchouc sur deux personnes à vélo :

@FotomovimientoNos chers policiers sur la Plaça Catalunya.. Et que Trias les défende désormais..C'est indigne! #29Mhttp://www.youtube.com/watch?v=V_bLULITkh4

3 des 41 jeunes mis en garde à vue le 29 mars lors de la manifestation de Barcelone ont été condamnés à des peines privatives de liberté. Les charges retenues ne sont pas basées sur les actes qu'ils auraient pu avoir commis (il ont été arrêtés dans la matinée du 29 mars), mais sur les faits qui se sont déroulés en fin de journée dans les rues de Barcelone, après leur arrestation. La magistrate chargée de l'affaire invoque le fait qu'il existe un risque de récidive, puisque les prévenus pourraient porter atteinte à l'ordre public au cours d'autres événements à Barcelone dans les prochaines semaines. Divers collectifs du milieu juridique ont publié un communiqué de défense des détenus. Dans plusieurs villes espagnoles, des protestations ont eu lieu contre l'incarcération des manifestants.

Protestation à Madrid contre l'arrestation de 176 personnes en Espagne (57 à Madrid) au cours de la manifestation du 29 mars. Photo d'Alberto Sibaja Ramírez, copyright Demotic 3/30/2012

Un site internet a été créé afin de recueillir tous les témoignages sur des cas de violence injustifiée au cours de la journée de grève du 29 mars.

1 commentaire

Ajouter un commentaire

Merci de... S'identifier »

Règles de modération des commentaires

  • Tous les commentaires sont modérés. N'envoyez pas plus d'une fois votre commentaire. Il pourrait être pris pour un spam par notre anti-virus.
  • Traitez les autres avec respect. Les commentaires contenant des incitations à la haine, des obscénités et des attaques nominatives contre des personnes ne seront pas approuvés.