Koweït : Trois internautes condamnés à des peines de prison

Depuis le début des soulèvements du Printemps arabe, les autorités koweïtiennes surveillent de près les internautes et les convoquent pour des interrogatoires, avant de fréquemment les déférer devant les tribunaux. Voici différentes affaires judiciaires, la plupart à caractère politique ou religieux.

La première affaire est celle de Lawrence Al-Rishidi : elle a commencé au début de l'an dernier et a été entourée de la plus grande discrétion, sur l'ordre de la police nationale. Celle-ci semble avoir fait pression sur les médias locaux pour ne pas évoquer l'affaire  Al-Rishidi et après presque un an et demi de détention préventive dans l'attente de son jugement,  Al-Rishidi  a été condamné à 10 ans de prison pour avoir “insulté le chef de l'état”, un crime aux termes de la constitution koweitienne. La Cour d'appel a rendu sa décision sur ce chef d'accusation et d'autres, telles que les vidéos mises en ligne par Al-Rishidi sur  YouTube  (qui ont disparu après son arrestation), qui contenaient des critiques envers le système politique du pays, sa constitution et ses lois. Il jugeait la constitution “corrompue”, les lois “immorales” et appelait les tribus à diriger le pays après avoir renversé le pouvoir en place. De ce fait, Lawrence Al-Rishidi a été lourdement condamné pour avoir attenté à la sécurité nationale.

La photo de Al-Naqi sous une photo de la manifestation qui réclamait son exécution

L'autre internaute condamné à une lourde peine de prison est le détenu le plus célèbre à ce jour. Hamad Al-Naqi est un jeune homme chiite du Koweït arrêté pour avoir “insulté le prophète Mahomet, son épouse, et ses compagnons” et pour “avoir insulté les dirigeants de Bahreïn et de l'Arabie Saoudite”. Sa peine de prison, de dix ans également en première instance, doit être  examinée par une Cour d'appel. La notoriété de l'affaire Hamad est due au fait que de nombreux citoyens et membres du parlement koweïtien ont demandé son exécution en vertu des lois islamistes, en dépit des arguments de sa défense, que son compte avait été piraté. Le parlement a voté une loi instaurant la peine capitale pour quiconque insulte Dieu, l'islam, le prophète, ses compagnons et son épouse. Hamad a été également poignardé en prison par un autre Koweïtien, emprisonné pour terrorisme. La loi sur le blasphème a été bloquée par l'émir en personne, qui a également opposé son veto à une tentative du parlement d'islamiser les lois nationales. L'émir a argumenté que la loi sur le blasphème ne prenait pas en compte les différences entre les différents cultes et qu'elle était anticonstitutionnelle.

Nasser Al-Ansary

La dernière affaire en date est celle de Nasser Al-Ansary, un autre utilisateur de Twitter  (@Nas10000), condamné à cinq ans de détention pour avoir insulté l'émir. La Cour pénale a jugé que Nasser Al-Ansary avait insulté le dirigeant du pays dans ses tweets. Le contenu des tweets incriminés n'a toujours pas été révélé.

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