- Global Voices en Français - https://fr.globalvoices.org -

Argentine : l'imminente ‘Loi Monsanto’ n'est pas bien accueillie par tous

Catégories: Amérique latine, Argentine, Alimentation, Cyber-activisme, Environnement, Manifestations, Médias citoyens, Santé

Le Ministère de l'Agriculture, de l'Élevage et de la Pêche [1] [es] d'Argentine travaille sur une nouvelle loi [2] visant à protéger les droits de propriété intellectuelle des compagnies qui produisent des semences transgéniques. Ce projet de loi, qualifié par les petits producteurs de ‘Loi de la Semence’ ou ‘Loi Monsanto’, est vivement critiqué dans divers secteurs qui considèrent que l'Argentine pourrait perdre sa souveraineté alimentaire si la loi passe.

Sur son site web, le Partido Pirata [3] [es] (Parti Pirate) écrit à propos des conséquences qu'une telle loi pourrait entraîner pour l'Argentine :

Quiere legalizar la policía de semillas que tan nefastos resultados tuvo en EEUU y Europa. Esta ley le daría la propiedad de las semillas a Monsanto. Porque bastaría que las semillas que siembran nuestros campesinos y chacareros estén contaminadas por el gen para ser propiedad de Monsanto, los productores de semillas no podrán acopiar sus semillas.

[La loi] a pour objet de légaliser la politique sur des semences qui ont eu des résultats désastreux aux États-Unis et en Europe. Cette loi donnerait à Monsanto la propriété des semences. Les semences que nos petits fermiers et propriétaires terriens sèment n'auraient plus qu'à être contaminées par le gène pour être considérées comme la propriété de Monsanto, et les producteurs de semences ne pourraient plus récolter leurs graines.

Dans Tribuna de Periodistas [4] [es] (Tribune des Journalistes), Carlos Forte cite le Ministre de l'Agriculture Norberto Yahuar :

Marcha contra Monsanto en Buenos Aires, Argentina, 17 de septiembre 2012. Foto de Maximiliano Ramos, copyright Demotix. [5]

Manifestation contre Monsanto à Buenos Aires, Argentine, 17 septembre 2012. Photo : Maximiliano Ramos, copyright Demotix.

“En los últimos tiempos se compraban semillas de tecnología que pasaban a ser propiedad exclusiva de los productores, y después esos campos generaron cantidades que excedían a la que necesitaban para una nueva resiembra, por lo que se produjo un comercio que no tiene prácticamente control. Lo lógico es que todo el desarrollo que hacen tanto el Estado como empresas privadas tengan un respaldo en el resguardo de esa propiedad intelectual.”

“Ces derniers temps s'achetaient des semences génétiquement modifiées devenues l'exclusive propriété des producteurs, et ainsi les quantités des semences produites dans ces champs excédaient les quantités nécessaires pour les nouvelles semailles ; alors a surgi un commerce sans quasiment aucun contrôle. La logique veut que tout développement réalisé par l'État ou des compagnies privées soit approuvé selon la défense des droits de propriété intellectuelle.”

Forte écrit aussi sur les 10 raisons [6] [es] que diverses organisations présentent pour combattre cette nouvelle loi :

Las organizaciones Movimiento Nacional Campesino Indígena (MNCI), CLOC-Vía Campesina Argentina, GRAIN, Amigos de la Tierra y Acción por la Biodiversidad accedieron a un borrador del proyecto de fines de agosto al que calificaron como un intento de “subordinar la política nacional de semillas a las exigencias de la UPOV (Unión Internacional para la Protección de Obtenciones Vegetales) y las transnacionales”.

En una declaración de “10 motivos para luchar contra el proyecto de ley” señalaron que la norma propuesta “sólo fomenta la privatización y protege la propiedad sobre lo que es un patrimonio colectivo de los pueblos, especialmente de las comunidades campesinas y los pueblos indígenas”.

Des organisations telles que Movimiento Nacional Campesino Indígena (MNCI, Mouvement National des Fermiers et Indigènes), CLOC-Vía Campesina Argentina (Chemin des Fermiers Argentine), GRAIN, Amigos de la Tierra (Amis de la Terre) et Acción por la Biodiversidad (Action pour la Biodiversité) ont eu accès à l'ébauche du projet de loi fin août, qu'ils qualifient de tentative de “subordonner la politique nationale sur les semences aux demandes de l'UPOV (Union Internationale pour la Protection des Nouvelles Variétés de Plantes) et de sociétés transnationales. “

Dans une déclaration des  “10 raisons pour combattre le projet de loi”, [ces organisations] soulignent que la loi en projet “ne fait qu'encourager et protéger la privatisation de l’héritage collectif appartenant au peuple, en particulier aux communautés rurales et au peuple indigène. “

Forte ajoute également :

Mientras esto ocurre, los grandes medios callan respecto a este tema. Lo mismo sucede con referentes políticos, tanto del oficialismo como de la oposición. La única que ha hablado claramente es Cristina Kirchner. Eso sí, a favor de Monsanto.

Pendant ce temps, les grands médias reste silencieux sur le sujet. Pareil avec les politiciens, qu'ils soient du parti au pouvoir ou de l'opposition. La seule à avoir parlé clairement est la [Présidente] Cristina Kirchner. Bien sûr, en faveur de Monsanto.

Monsanto [7] quant à lui répand la nouvelle sur l’approbation de la commercialisation [8] [es] d'une nouvelle technologie [9] qui va accroître les rendements du soja :

“Hoy vemos con agrado que se están dando las condiciones necesarias para avanzar con un nuevo modelo de negocios que reconozca la propiedad intelectual a las invenciones tecnológicas en soja. Así, continuaremos trabajando junto a los productores y a toda la cadena para contar con un modelo consolidado al momento del lanzamiento comercial de la tecnología”.

Monsanto, junto con todos los actores de la cadena de soja, se encuentra finalizando un proceso de consenso que permita el establecimiento de un modelo de negocios que reconozca y respete los derechos de propiedad intelectual sobre las tecnologías patentadas, de modo de estar en condiciones de lanzar comercialmente INTACTA RR2 PRO en el año 2013 en el norte del país.

“Aujourd'hui nous nous réjouissons que les conditions nécessaires pour avancer avec un nouveau modèle économique qui reconnaît les droits sur la propriété intellectuelle dans les inventions technologiques sur le soja sont réunies. Ainsi nous allons continuer à travailler avec des producteurs et toute la filière pour obtenir un modèle consolidé au moment du lancement commercial de la technologie.”

Monsanto, rejoint par tous les acteurs de la filière soja, achève un processus de consensus qui permet l'établissement d'un modèle économique qui reconnaît et respecte les droits sur la propriété intellectuelle sur les technologies brevetées, afin de pouvoir lancer INTACTA RR2 PRO sur la marché en 2013 dans le nord du pays.

Un ‘méga événement’ sous le slogan “Dehors Monsanto” [10] [es] a été organisé via Facebook le 2 décembre 2012. Le même évènement avait eu lieu le 17 septembre.

Cucharaargentina partage la vidéo suivante de l'une des manifestations :

El mega evento se desplegó copando la Plaza San Martín con el objetivo de repudiar el accionar criminal de la empresa, el uso de agrotóxicos y rechazar la modificación a la ley de semillas que propone el gobierno nacional, que ya se conoce como “Ley Monsanto”.

Le méga évènement s'est répandu à travers la Plaza San Martín afin de condamner les actions criminelles de la compagnie, l'utilisation de pesticides, et de rejeter les amendements à la loi sur les semences proposés par le gouvernement national, déjà surnommée ‘Loi Monsanto’.

Image [11] [es] de Paola Barrios Escudero via Facebook.