Le Japon se prépare à la révolution de l'open data

La mort d’Aaron Swartz, un activiste dans le domaine des données ouvertes, a fait ressurgir les questions relatives au libre accès et à la propriété des données à travers le monde. Mais c'est seulement au début de l'année 2013 que le Japon a commencé à planter les semences de l'open data.

Hacker l'open data 

International Open Data Day in Japan

La Journée Internationale de l'Open Data Japon.
Image utilisée avec la permission de OKFJ

La Fondation japonaise pour la connaissance ouverte (OKFJ) travaille à soutenir la création, la publication et l'utilisation de diverses données y compris les données administratives. Le but est d'améliorer la société de façon que les gens et les systèmes soient plus intelligents et informés, et que les décisions soient basées sur les faits. Le groupe a amorcé son activité en juillet 2012 et complètement démarré en novembre 2012. L'OKFJ facilite l'activité des organisateurs locaux de la Journée internationale de l'Open Data au Japon qui aura lieu le 23 février.

À Tokyo, Hack for Japan [en japonais], (Hacker pour le Japon), une communauté des développeurs qui s'étaient rassemblés à la suite du tremblement de terre de 2011 afin de contribuer aux secours post-catastrophe via la technologie de l'information, accueille le Hackathon international de l'open data à Tokyo [en japonais]) . D’autres activités locales sont prévues à Yokohama [en japonais] et à Chiba.

Le week-end des 25 et 26 janvier, le Comité pour le développement des solutions d'open data à Yokohama [en japonais]) a tenu un hackathon d'open data de 24 heures. L'événement devait regrouper l'information disponible aux citoyens locaux ainsi que celle pour les touristes culturels à Yokohama et redonner vie à la communauté.

Yokohama Open Data Hackathon

Une photo du  Yokohama Open Data Hackathon qui a eu lieu les 25-26 janvier 2013. Photo utilisée avec permission.

Le défi du Web de l'Open Data au Japon 2012 [en japonais], initié par une commission du Département des Études de l'environnement et l'information de l'Université de Keio, a été ouvert aux inscriptions. La date limite était le 31 janvier et les vainqueurs seront connus le 7 mars. 

L'open data s'enracine

De tels efforts relatifs aux données ouvertes se sont produits non seulement dans les villes majeures de la région de Kanto mais aussi dans de petites villes. Le Maire de la ville de Takeo (population 50.961) dans la préfecture de Saga est connu pour sa politique progressiste de gouvernement ouvert. La ville de Takeo projette de mettre sur pied un conseil [en japonais]) commun avec les villes de Chiba, Nara et Fukuoka, qui va gérer des données ouvertes et données massives.

Dans la préfecture d'Ishikawa, le Hackathon de Kanazawa a choisi “un gouvernement ouvert” comme thème le 16 février, pour travailler diverses idées et produire un prototype de la licence publique 2.0.

Une stratégie du gouvernement électronique est en route

C'est une “stratégie Open Data d'e-administration” publique qui se trouve derrière ces initiatives, ce qui a été démontré par le Centre stratégique de la Société de l'information avancée et des télécommunications dans un rapport publié le 4 juillet 2012. Le calendrier [en japonais] (le programme) vise à mettre en oeuvre un plan prévoyant de nommer un fonctionnaire en chef de l'information au gouvernement, augmenter la disponibilité des services administratifs et faire passer la loi surnommée “Loi Mon Numéro”, un projet de loi visant à définir un citoyen par le biais d'un numéro unique face au fisc et à la sécurité sociale (le projet n'a pas encore été voté).

Données fermées

Cependant, certains pensent que ce n'est pas toute l’information qui doit être d'accès libre. L'Université de Médecine à Fukushima a signé une convention avec l'Agence internationale de l'énergie atomique afin de collaborer dans le domaine de la santé humaine, le 15 décembre 2012. Une clause ([japonais],[anglais]) du contrat stipule la garantie de la confidentialité de l'information qui a été classifiée comme interdite ou confidentielle par l'autre partie.

Le 25 janvier, citizen media JANJAN [japonais] (un journal citoyen en ligne) a publié l'opinion du Dr.Matsuzaki [japonais] selon laquelle les résultats des analyses de sang des enfants à Fukushima devraient être rendu publics parce que les tests avaient été effectués sur 70% grosso modo des enfants à Fukushima vers décembre 2011. Les résultats des tests sur les adultes ont été divulgués l'année passée.

Censorship. Image by Flickr/IsaacMao (CC BY 2.0).

Censure. Une image de Flickr/IsaacMao (CC BY 2.0).

 

Peur d'un “Big Brother”

D'autres ont peur que le nombre grandissant des données auxquelles un gouvernement irresponsable aurait accès mènerait le Japon vers le monde du 1984 de George Orwell. Le tweet suivant a été retweeté plus de 223 fois:

@NewStream_2012:【ツイッターで自由に呟けなくなる日も近い…】①人権救済機関設置法案 ②マイナンバー制度 ③コンピューター監視法案 ④私的違法DL刑罰化 ⑤秘密保全法 ⑥ACTA。今、日本は急速に言論統制国家へ向かっている

 @NewStream_2012: Un jour viendra quand les gens ne pourront tweeter librement à cause des lois suivantes : 1) Loi sur l'Organisme d'Aide aux droits de la personne 2) Loi Mon Numéro 3) Loi sur la surveillance des ordinateurs 4) Sanction pour le téléchargement illégal à l'usage personnel 5) Loi sur l'exigence en matière de sécurité 6) ACTA. Je sens que le Japon est en train de devenir rapidement un État dominé par la censure.

Le blogueur RealWave a écrit au sujet de la loi Mon Numéro [japonais qu'une peur excessive était inutile et qu'un numéro unique d'identification pour les impôts et la sécurité sociale fois serait avantageux pour les citoyens, notamment pour des raisons pratiques, à condition qu'il soit introduit comme il se doit.

国家による国民監視を過剰に恐れるあまり、複雑怪奇なシステムを作ったり、国民総背番号制の実現自身に反対して、課税逃れの連中を喜ばすのは愚かなことです。国家による国民監視が行き届いた国民サービスになるか暗黒の統制社会を作るかはシステムの問題ではなく民主主義をきちんと機能させることができるかどうかの問題です。間違った危険の認識は間違った解決策を生むだけです

Il serait sot de créer un système bizarre et compliqué à cause de la peur excessive d'un État qui surveille ses citoyens, ou de satisfaire des fraudeurs fiscaux en protestant contre le Numéro d'identification nationale. Le système créerait-il une sombre société de la censure, ou une société où le gouvernement surveille ses citoyens pour mieux servir le peuple – cela ne dépend pas du système mais plutôt du peuple qui devrait faire un effort afin de vivre en démocratie. Quand la perception d'un risque est mauvaise, la solution sera mauvaise elle aussi.

Données publiques et établissement privés

Les débats liés au fait que le gouvernement recueille des données ont un rapport avec l'étendue de la divulgation des données aux entreprises privées. La ville de Takeo envisage de confier la remise à neuf de sa bibliothèque publique à une entreprise privée et ce sont les cartes de récompenses dans le cadre du programme de fidélisation des clients de la compagnie privée qui seront utilisées au lieu des cartes de membre de la bibliothèque. Starbucks Coffee aussi ouvrira une nouvelle boutique dans la bibliothèque. Le plan prête à controverse parce que l'information personnelle dans la bibliothèque publique pourrait être utilisée à fins de marketing de l'établissement privé.

Quand Associated Press a testé les législations de liberté de l'information [anglais] à travers le monde en 2011, le ministre japonais de la Justice a refusé la demande d'AP sous prétexte que son service n'avait pas de réponses et a invoqué considérations de confidentialitée ).

2013 sera-t-elle l'année où le Japon adoptera avec enthousiasme des données ouvertes plus inclusives et participatives ?

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