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Tunisie : Le Facebooker grâcié Jabeur Mejri est libre

Catégories: Afrique du Nord et Moyen-Orient, Tunisie, Droits humains, Liberté d'expression, Médias citoyens, Religion

Jabeur Mejri, qui purgeait une peine de prison pour avoir publié sur Facebook des dessins du prophète Mahomet, a été remis en liberté hier [4 mars].

Dans un communiqué, le comité de soutien de Mejri a annoncé [1] hier soir sa libération :

Détenu depuis deux années pour s’être exprimé, Jabeur Mejri a été libéré.
Le premier prisonnier d’opinion de Tunisie depuis les évènements de janvier 2011, a été libéré ce soir.

A #freejabeur protest in the capital Tunis on September 13, 2013 [2]

Une manifestation #freejabeur à Tunis en septembre 2013

Mejri était incarcéré depuis mars 2012. Il avait été condamné à sept ans et demi d'emprisonnement pour publication de contenu “susceptible de nuire à l'ordre et à la moralité publics”, “insulte sur les réseaux publics de communication” et “atteinte aux bonnes moeurs”.

Le 19 février, la Présidence annonçait la grâce [3] de Mejri. Mais, à la surprise de ses sympathisants, une affaire de “détournement de fonds” remontant à juillet 2011 avait maintenu sous les verrous le jeune homme âgé de 30 ans. Mejri y est accusé d'avoir volé pour 1.600 dinars tunisiens de tickets de métro alors qu'il travaillait dans une compagnie de chemins de fer.

Le mandat d'arrêt n'a pourtant été délivré que fin janvier 2014, deux semaines avant l'annonce de sa grâce.

Son comité de soutien a dénoncé la relance de l'affaire de 2011 comme étant du “harcèlement judiciaire” :

Si cette mise en liberté est une nouvelle de première importance, et une victoire pour l’ensemble des défenseurs de la Liberté de conscience et la liberté d’expression, le Comité de soutien restera actif tant que l’ensemble des charges retenues contre Jabeur Mejri seront maintenues, et tant que Jabeur Mejri n’aura pas été réhabilité.

Nous ne manquerons pas de communiquer et d’informer sur cette seconde affaire qui n’a eu d’autres objectifs que de maintenir Jabeur Mejri en prison en dépit de la grâce présidentielle.