Nier l'esclavage sexuel pendant la 2ème Guerre Mondiale nuit à l'image du Japon

The Allied Reoccupation of the Andaman Islands, 1945

Jeunes femmes chinoises et malaises réquisitionnées à Penang par les Japonais pour travailler comme ‘ianfu’ (esclaves sexuelles militaires) pour les troupes japonaises. Domaine public

Pendant la Deuxième Guerre Mondiale, des femmes venant de plus de dix pays ont été réduites à l'esclavage sexuel par l'Armée impériale japonaise. Ces femmes ont été appelées par euphémisme ‘ianfu’ (femmes de réconfort) en japonais, et ont longtemps été à la source d'une controverse politique. 

Afin de protéger l'image de marque du Japon, les historiens révisionnistes Japonais refusent d'admettre les crimes de l'Armée impériale japonaise malgré l'existence d'une masse de preuves qui indiquent que l'esclavage sexuel pendant la Deuxième Guerre Mondiale était bien organisé de façon systématique. 

Une discussion récente entre utilisateurs de Twitter donne un aperçu des arguments avancés pour défendre les pratiques durant la Deuxième Guerre Mondiale. 

L'utilisateur @dragoner_jp décortique une erreur typique que font les gens qui parlent de l'esclavage sexuel pendant cette guerre : 

Les conservateurs japonais affirment souvent qu’ “elles ne furent jamais forcées” et déplacent le débat à propos des femmes de réconfort sur la question du choix personnel. 

Toutefois, les Coréens se moquent bien de savoir si les femmes étaient forcées ou pas de travailler dans les bordels au service des troupes pendant la guerre, et donc c'est parfaitement inutile que le Japon insiste si lourdement sur cet aspect de la question. 

Ceci rend le débat impossible. 

Le traitement des femmes de réconfort a longtemps été une source de friction dans les relations entre la Corée du Sud et le Japon. Le Japon a colonisé la Corée de 1905 à 1945, et cette colonisation a parfois été très brutale. 

Pendant la Deuxième Guerre Mondiale, les autorités coloniales japonaises ont enrôlé des dizaines de milliers de femmes dans toute la péninsule coréenne, et dans d'autres endroits en Asie pour servir comme femmes de réconfort. 

Beaucoup de Sud-Coréens restent persuadés que le gouvernement japonais refuse de reconnaître le problème voire même qu'il dénie l'existence des femmes de réconfort, ce qui alimente des manifestations fréquentes en Corée du Sud. 

Pour simplifier, les habitants d'autres pays se sentent encore plus dégoûtés quand ils entendent de tels arguments supposés prendre la défense de l'Armée impériale japonaise, comme quoi “OK, l'armée japonaise entretenait bien des femmes de réconfort, mais bon, cela se faisait sur la base d'un accord mutuel, et personne n'a jamais été obligé de le faire. [En tant que citoyens japonais,] nous n'avons aucune responsabilité car ni notre gouvernement, ni notre armée n'étaient impliqués.”

La réaction des autres pays est la suivante: “Pourquoi pensez-vous que si on suit la logique vos arguments, on sera convaincu que l'Armée japonaise n'a rien à se reprocher? Chaque fois que les apologistes japonais utilisent cet argument, le sentiment de dégoût envers le Japon se renforce. 

@boreford est d'accord et résume le débat: 

Plus vous faites remarquer qu’ “en fait, il n'y avait aucun problème car c'était des prostituées et c'était des entreprises privées et non l'Armée japonaise qui fournissaient les femmes “, plus votre image en pâtit. 

@raise9393 n'est pas d'accord, ce qui donne un exemple parfait de ce raisonnement bancal: 

En fait, vous voulez dire que les femmes de réconfort étaient exploitées tout comme les travailleurs dans les ateliers et étaient utilisées comme “esclaves sexuelles”? 

A l'époque, la prostitution était légale, et les femmes de réconfort se sont bien enrichies. De plus, l'armée s'occupait bien d'elles, y compris de leur hygiène. Le traitement des travailleurs dans les ateliers était bien pire [que celui pratiqué par l'Armée japonaise.] 

@dragoner_jp riposte en disant:

Les arguments [que vous avancez dans votre tweet] sont exactement ce dont je parle, et exactement le genre d'arguments qui font que les gens dans les autres pays sont dégoûtés [par le Japon.]

RT@raise9393 @dragoner_JP @tsuyup A l'époque, la prostitution était légale, et les femmes de réconfort se sont bien enrichies. De plus, l'armée s'occupait bien d'elles, y compris de leur hygiène. Le traitement des travailleurs dans les ateliers était bien pire [que celui pratiqué par l'Armée japonaise.] 

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  • […] Pendant la Deuxième Guerre Mondiale, des femmes venant de plus de dix pays ont été réduites à l'esclavage sexuel par l'Armée impériale japonaise. Ces femmes ont été appelées par euphémisme ‘ianfu’ (femmes de réconfort) en japonais, et ont longtemps été à la source d'une controverse politique.  […]

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