Après l'attentat de Sousse, les Tunisiens dénoncent les failles de la sécurité

Flowers laid in memory of victims at scene of Friday's horrific attack. Photo shared by Farah Samti on twitter.

Des fleurs déposées en hommage aux victimes sur les lieux de l'atroce attentat de vendredi. Photo publiée par Farah Samti sur Twitter.

Les Tunisiens dénoncent les failles dans le dispositif public de sécurité, qui n'a pas su empêcher l'attentat commis dans une station balnéaire près de Sousse, à 140 kilomètres au sud de la capitale Tunis.

Le 26 juin, un homme armé identifié par la suite comme étant Seifeddine Rezgui, 23 ans, a ouvert le feu sur des touristes étrangers qui se doraient sur la plage, avant de les pourchasser autour de la piscine et dans le hall de l'hôtel Imperial Marhaba, tuant 39 personnes et en blessant 38. Le lendemain, des comptes de médias sociaux affiliés à l'EI ont revendiqué l'attaque.

L'attentat de vendredi suivait de presque quatre mois celui perpétré par deux autres tueurs armés de kalachnikovs au musée du Bardo dans la capitale, qui avait causé la mort de 23 touristes étrangers et d'un policier.

Sur les médias sociaux, les Tunisiens accusent l'incompétence des autorités et du gouvernement face aux menaces à la sécurité émanant des extrémistes violents, groupes ou individus.

La journaliste tunisienne Asma Ghrbi a tweeté le jour de l'attentat :

La leçon que le gouvernement tunisien n'a pas tirée du Bardo est que les sites touristiques sont visés. D'où l'attentat de Sousse d'aujourd'hui, et peut-être d'autres à venir

Le gouvernement tunisien n'a jamais eu de stratégie claire pour stopper l'insurrection extrémiste. Il n'a recouru qu'à des mesures ponctuelles sans effet. Même Nida Tounes 1/2

qui a fait campagne sur une plate-forme anti-terroriste a échoué. On peut dire qu'il a même fait pire que les précédents gouvernements post-révolution 2/2

Papillon tweeted:

Pour Kaïs, les forces de sécurité ne sont pas entraînées aux opérations de contre-terrorisme, et souligne que leur mission a toujours été de contrôler la population.

Wafa Ben Hassine dit la même chose :

Des gouvernements comme le mien sont les meilleurs pour réprimer les libertés au nom du terrorisme mais les pires pour nous en protéger vraiment.

Mais comment le tireur a-t-il pu s'armer dans un pays qui a le plus faible taux de possession d'armes à feu au monde ?

Les internautes ont aussi fustigé les déclarations des officiels et leur déni. Quelques heures après l'attentat de vendredi, le président Beji Caïd Essebsi a appelé à l'union nationale et reproché aux critiques du gouvernement de “s'en prendre à l'Etat tunisien et à sa sécurité”.

La rédactrice en chef du Huffpost Tunisie, Monia Ben Hamadi, a qualifié la déclaration d'Essebsi de “délirante”.

Pour sa part, le premier ministre Habib Essid a annoncé des mesures prises à la suite de l'attentat de Sousse, parmi lesquelles le déploiement de réservistes de l'armée dans les stations balnéaires et sur les sites archéologiques, et la fermeture des mosquées incontrôlables. Des dispositions dont l'efficacité ne convainc pas tout le monde.

 

Pour plus d'informations et de réactions, lisez sur Global Voices Checkdesk : Tunisia: Attack on Tourist Hotel in Resort in Sousse

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