Panama : “Je suis Ngäbe, je suis Buglé, je suis Panaméen”

Ce billet fait partie de notre dossier spécial  “Peuples indigènes”

[Liens en espagnol ou en français] Cette année, la lutte pour ses droits de la communauté autochtone Ngäbe-Bugle au Panama est devenue plus visible que jamais grâce aux réseaux sociaux. En février, selon l'article de Ariel Moreno paru sur Global Voices en français, les membres de la communauté Ngäbe-Bugle ont bloqué l'autoroute Pan-Américaine pour protester contre l'exploitation minière et  mais aussi pour demander au gouvernement que soit appliqué l'accord signé l'année dernière [en français] sur l'exploitation minière dans la région.

Ariel ajoute :

Le Panama a traversé l'une des plus grosses crises que le pays ait connues depuis que la démocratie a été rétablie en 1989, avec l'occupation de l'autoroute par la communauté indigène Ngäbe-Bugle le 31 janvier 2012, pour protester contre l'exploitation minière et la construction de projets hydroélectriques dans leur région. Ils ont occupé l'autoroute jusqu'à ce que la police les déloge par la force le 5 février.

La crise s'est calmée pour le moment grâce à l'accord signé entre les populations indigènes et le gouvernement [en français]. Malgré tout, le doute subsiste dans l'esprit des Panaméens sur ce qu'il se passerait si la construction d'équipements hydroélectriques ou l'exploitation minière étaient implantées dans la région.

Aujourd'hui, pour sensibiliser l'opinion sur l'utilisation excessive de la force par la police, la Coopérative audiovisuelle a créé une campagne vidéo “Soy Ngäbe, soy Buglé, soy Panameñ” (‘”Je suis Ngäbe, je suis Buglé, je suis Panaméen”) dont le réalisateur est Guna Orgun Wagua.

Le blog Prensa Ngäbe-Bugle [espagnol] explique :

Yomira John, Kanabiz, Lucy Cristina Chau, Said Isaac, o Nelva Reyes son algunas de las y los panameños reconocidos que han prestado su vos y su rostro a la campaña “Soy Ngäbe, soy Buglé, soy panameñ@”. En ella, denuncian con templanza las violaciones de derechos humanos registradas en el informe de varias organizaciones de la sociedad civil que han documentado el uso excesivo de la fuerza, la arbitrariedad y la violencia sexual empleada por la Policía durante la represión de las protestas antimineras de febrero en el país.

Yomira John, Kanabiz, Lucy Christina Chau, Said Isaac, ou Nelva Kings font partie des Panaméens connus qui ont prêté leur visage et leur voix à la campagne ‘”Je suis Ngäbe, je suis Buglé, je suis Panaméen”. Avec modération, ils dénoncent les atteintes à leurs droits  enregistrées par un certain nombre d'organisations de la société civile qui apportent la preuve, dans leurs rapports, de l'usage excessif de la force, d'abus et de violences sexuelles par la police lors de la dispersion des manifestations contre l'exploitation minière en février dans le pays.

Sur la vidéo, ces Panaméens connus prêtent leurs voix aux témoignages des manifestants indigènes qui ont subi la répression policière. La transcription intégrale peut être téléchargé en  PDF [espagnol]. (pour une version sous-titrée en anglais, voir ce lien)


Dans sa présentation de la vidéo, la Coopérative Audiovisuelle ajoute que la campagne vise à

mostrar que la lucha por la defensa de los recursos minerales, hídricos y ambientales no es un deber exclusivo de los Ngäbe-Buglé, sino de todos los panameñ@s.

montrer que la lutte pour la défense des ressources minières, de l'eau et des ressources environnementales n'est pas de la seule responsabilité des Ngäbe-Buglé, mais de tous les Panaméens.

On peut voir des images du tournage de la vidéo sur Facebook.  Il est possible de suivre Silvia Carrera, leader du mouvement des Ngabe Buglé sur Twitter [es] et Facebook [es] pour être informé des dernières nouvelles.

Ce billet fait partie de notre dossier spécial  “Peuples indigènes”


L'onglet et l'image associée montre une petite fille de la communauté Ngäbe Buglé. Image sur Flickr de U.S. Embassy Panama (CC BY-ND 2.0).

Commentez

Merci de... S'identifier »

Règles de modération des commentaires

  • Tous les commentaires sont modérés. N'envoyez pas plus d'une fois votre commentaire. Il pourrait être pris pour un spam par notre anti-virus.
  • Traitez les autres avec respect. Les commentaires contenant des incitations à la haine, des obscénités et des attaques nominatives contre des personnes ne seront pas approuvés.