Russie : Bicentenaire de la victoire du tsar Alexandre 1er sur Napoléon

(Billet d'origine publié le 23 avril 2012) La Russie toute entière a commencé à commémorer le bicentenaire de la victoire du tsar Alexandre 1er sur Napoléon Bonaparte.

Le blog Napoléon.org a replacé dans son contexte  [en anglais] la Campagne de Russie via un panorama des guerres napoléoniennes, tout comme d'ailleurs d'autres conflits portant un nom similaire:

L'invasion française de la Russie en 1812 a été un moment décisif dans les guerres napoléoniennes. Lors de cette invasion par les Français et leurs alliés, la campagne de Russie a considérablement réduit leur force initiale. […]

L'invasion de Napoléon est mieux connue  en Russie sous le nom de Guerre patriotique, laquelle ne doit pas être confondue avec la Grande Guerre patriotique. La Guerre patriotique est aussi appelée parfois “Guerre de 1812″, elle-même ne devant pas être confondue avec le conflit du même nom entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis.

Puis, la décision de  Napoléon d'envahir la Russie est examinée dans ce billet:

Au moment de l'invasion, Napoléon était à l'apogée de son pouvoir. Toute l'Europe continentale était pour ainsi dire sous son contrôle direct ou sous celui de pays vaincus par l'Empire et liés par des traités favorables à la France. Aucune puissance européenne sur le continent n'osait se soulever contre elle. Le traité de guerre de 1809 entre la France et l'Autriche  comportait une clause qui ôtait à cette dernière la Galicie occidentale et l'annexait au grand Duché de Varsovie. Cette annexion fut considérée par la Russie comme contraire à ses intérêts et fut aussi le point de départ d'une invasion en Russie. Le tsar Alexandre,  en montant sur le trône, trouva la Russie dans une situation économique difficile car son pays, bien que riche en matières premières, était assez peu développé, industriellement parlant. Et dans ce système continental établi par Napoléon, il était refusé à la Russie de commercer… Une activité vitale toutefois pour obtenir argent et biens manufacturés. Le retrait de la Russie du système ne fit qu'inciter davantage Napoléon à passer à l'action.

Reconstruction of a historical 1812-era military parade, in St. Petersburg, Russia. (10 September 2009) Photo by GENNADY CHERNYAVSKY, copyright © Demotix.

Reconstitution historique d'un défilé militaire de 1812, à Saint Pétersbourg, en Russie (10 septembre 2009). Photo de GENNADY CHERNYAVSKY. Tous droits réservés © Demotix.

Le blog Patriotic War of 1812 (Guerre patriotique de 1812) a inséré [en anglais] des extraits tirés de Wikipédia d'une importante analyse de la bataille de Smolensk —  le premier grand affrontement dans cette guerre :

La Bataille de Smolensk, la première grande bataille livrée lors de l'invasion française en Russie, eut lieu entre le 16 et le 18 août. La Grande Armée, commandée par Napoléon Bonaparte, disposait de 175 000 hommes et les Russes, quant à eux,  de 130 000 hommes,  placés sous le commandement du  Prince Michel Barclay de Tolly.* Néanmoins, seuls 50 000 et 60 000 hommes respectivement y participèrent réellement.[…]

Une première force de reconnaissance s'empara de deux quartiers mais ne réussit pas à pousser les Russes à la bataille. Napoléon lança donc, avec trois corps de la Grande Armée, une attaque générale et se fit appuyer par deux cent pièces d'artillerie. Au départ, ce fut un succès: l'intense bombardement de l'artillerie commença à incendier la ville. Mais les forces françaises manquaient d'équipements pour prendre d'assaut les murs de cette dernière et de fait, se retrouvèrent vite sous le feu de l'artillerie russe. A la nuit, une grande partie de la ville brûlait.  [..]

En théorie, la Bataille de Smolensk fut une victoire pour Napoléon car il prit la ville. Cependant, ses soldats se retrouvèrent bientôt sans vivres et la destruction de la ville les empêcha d'avoir une base utile d'approvisionnement, sans parler des problèmes logistiques rencontrés du fait de la tactique de brûlis des terres adoptée par les Russes.

Dans un autre billet, le blog Patriotic War of 1812 (Guerre patriotique de 1812)  a offert [en anglais] une chronologie des principaux faits relatifs à la Campagne de Russie, dont l'occupation de Moscou et la retraite de la Grande Armée:

1812

  • 16-18 août: Bataille de Smolensk.
  • 1er septembre: évacuation de Moscou.
  • 7 septembre: Bataille de Borodino.
  • 14 septembre: Napoléon arrive à Moscou et trouve la ville abandonnée et incendiée par ses habitants ; alors que l'armée bat en retraite, dans le froid glacial de l'hiver russe, celle-ci subit d'énormes pertes.
  • 19 octobre: Début de la Grande Retraite.
  • 24 octobre: Bataille de Maloyaroslavets.
  • Décembre: les dernières troupes françaises sont expulsées de Russie. […]

Plusieurs blogueurs de RuNet ont aussi souligné les diverses célébrations organisées autour de la commémoration du bicentenaire de la Retraite française.

Dans un billet de février, le blog 1812-2012 sur Live Journal a parlé  [en russe] d'un événement antérieur ayant eu lieu dans le sud de Moscou et a indiqué que d'autres événements plus importants allaient suivre:

Le premier événement a eu lieu le 7 janvier au Palais de Tsaritsyno  [en russe] (aujourd'hui un musée et un cimetière)  que les troupes de Napoléon occupèrent en 1812. “Bien que cet événement ait été organisé de manière improvisée, près de 2000 personnes y ont assisté” a déclaré Alexander Volkovich, le Président de l'Association internationale de l'Histoire de la Guerre, lequel était sûr que les prochains attireraient des foules plus importantes. Deux autres événements importants sont programmés au Palais de Tsaritsyno:  le 18  mai et du 23 au 24  juin. Lors du festival en mai de la  ‘Nuit des européenne des Musées’, le Palais de Tsaritsyno accueillera une scénographie à grande échelle de la bataille, avec des centaines de figurants. […] Durant l'été, du 23 au 24  juin, un bal d'époque sera organisé au Palais de Tsaritsyno:  une reconstitution en fait du bal même donné en l'honneur d'Alexandre 1er au début de la guerre.

Residents of Perlovka, un blog sur LiveJournal  a présenté [en russe] une exposition qui se tiendra jusqu'en septembre, en citant pour commencer “Guerre et Paix” de Tolstoï:

“Le train de  Rostov se trouvait cette nuit à Mytischi, à 20 verstes [ 21 km] de Moscou”.

Puis, il a mentionné les concepteurs de l'exposition:

Les références de Tolstoï à Mytishchi dans son roman nous ont inspiré la création d'une exposition intitulée  “1812: Guerre et Paix” qui, non seulement, parle des brillants chefs militaires (dont Denis Davydov — pionnier du mouvement de guérilla qui joua un rôle vital dans la déroute de l'armée napoléonienne), du courage militaire des guerriers russes, des célèbres batailles, des uniformes et de l'armement mais fournit aussi un aperçu de la vie en 1812, de la vie de la noblesse russe en cette première moitié du XIXème siècle.

Les médias traditionnels ont, eux aussi, évoqué le bicentenaire de la victoire de la Russie sur les Français. Une source italienne  a parlé [en anglais] de la manière dont un représentant de l'Eglise orthodoxe russe avait proposé de faire de  l'expulsion française une fête nationale. RIA Novosti — l'agence russe d'information  — a donné à voir  plusieurs photos de scènes de bataille. Voice of Russia s'est associé à la couverture de cet événement et a, à son tour, parlé [en anglais] de l'historiographie de la Campagne de Russie.

Enfin, le blog de l'auteur de ce billet a illustré [en anglais] les effets  culturels durables de la victoire de la Russie sur Napoléon par la mention d’ une conversation qu'elle a eu avec un chauffeur de taxi russo-américain à Los Angeles:

Un jour, alors que j'arrivais en taxi à la maison, dans l'ouest de Los Angeles, je me rendis compte du fait que le chauffeur était le même que j'avais  connu lors d'un précédent voyage. Il venait de Russie, c'est la raison pour laquelle je me mis immédiatement à lui parler en russe et à lui expliquer que je le connaissais déjà.  […] Deux autres passagers étaient dans le véhicule avec moi. […] J'ai servi de traductrice au chauffeur  et tous quatre avons entamé une conversation animée sur les voyages, sur Los Angeles, etc…. Jusqu'au moment où le chauffeur s'est mis soudainement à parler anglais. Il m'a montré un panneau qui disait “BISTROT” et m'a dit: “Savez-vous pourquoi on appelle les cafés: “bistrots”?

Il nous expliqua alors que l'armée russe avait combattu jusqu'à Paris lors des guerres napoléoniennes. Les officiers russes avaient l'habitude de s'asseoir  sur les terrasses des cafés  français et se moquaient des serveurs parisiens en disant: “Bistro! Bistro! Bistro!”. “Bistro”, dit-il, est un mot russe qui veut dire “vite!”, c'est la raison pour laquelle les cafés où les clients souhaitent un service rapide ont pris le nom de “bistrots”.

* Note de la traductrice: Ce prince est mieux connu dans l'Histoire sous le nom de Prince Michel Bogdanovitch

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