[Liens en anglais] La récente élection présidentielle égyptienne a laissé de nombreux électeurs égyptiens insatisfaits, et peu convaincus par les deux candidats en lice au deuxième tour. Certains ont décidé de boycotter l'élection, beaucoup d'autres ont voté pour l'un des deux candidats par peur de l'autre.

Aujourd'hui,  Mohamed Morsi, le candidat des Frères Musulmans, est devenu président, et même si Ahmed Shafiq, candidat soutenu par le Conseil suprême des forces armés (SCAF) a perdu l'élection, les militaires détiennent toujours les cartes maitresses de la partie entre leurs mains. Ceci produit une situation que le blogueur Big Pharaoh a appelé dans un billet “Le choc des voyous“, une lutte entre le SCAF et les Frères musulmans pour déterminer qui aura la haute main en Egypte.

@NPSusa: SCAF & FM, 2 organisations autocratiques sont en train de lutter, “chaque côté essayant de cadrer le débat en un concours d'idéaux, de légitimité et de démocratie”.

La justice est actuellement devenue l'arme que les deux opposants utilisent pour se faire la guerre.

@ZaouguiChams: la politique égyptienne n'est pas un jeu entre deux partis seulement (FM contre Scaf) : la justice joue un rôle crucial dans l'Egypte post-Moubarak.

@Cairo67Unedited : La meilleure description que l'on peut faire est celle d'une guerre “chaude'” entre  #SCAF #HCC (Haute Cour Constitutionnelle) d'un côté, et Moursi et les FM de l'autre.

La question qui se pose maintenant à de nombreux Egyptiens est : “Devrions-nous prendre parti ?”

Big Pharao, un blogueur laïc et opposé à l'armée, qui a participé activement à la révolution, a répondu :

Alors que certains révolutionnaires ont choisi de prendre parti pour les Frères musulmans élus contre le SCAF, j'ai décidé d'attraper un pot de pop-corn et de regarder en spectateur le combat de chiens. Pour ce qui me concerne, le SCAF et les FM sont exactement comme deux voyous qui en viennent aux mains et la révolution est piégée au milieu. Aucun des voyous ne se soucie de la révolution. Pourquoi devrais-je soutenir un côté, alors que je sais, sans l'ombre d'un doute, que le gagnant se retournera tôt ou tard contre moi.

Il a cependant suggéré aux révolutionnaires d'agir pour ne pas assister en spectateurs à la lutte en cours pour le pouvoir :

L'Egypte a besoin d'une alternative aux Frères musulmans et aux généraux de l'armée. Il doit y avoir une troisième option proposée au peuple lors des élections à venir. Si cette troisième voie n'existe pas, nous resterons esclaves de la rixe entre les FM et le SCAF.