Koweït : Nouvelles arrestations d'utilisateurs de Twitter

Photo de Hamad Al Olayan avec son père et deux enfants après sa libération
Hamad Al Olayan avec son père et ses enfants après sa libération

[Liens en anglais ou en arabe] 2011 a été une année difficile pour la liberté d'expression en ligne au Koweït. Jamais les internautes n'ont jamais été autant harcelés qu'ils l'ont été au cours des derniers mois. Depuis avril dernier, trois internautes ont été arrêtés et condamnés à des peines de prison pour avoir exprimé leurs opinions en ligne et la vague des arrestations ne s'est pas arrêtée car deux autres utilisateurs de Twitter ont été arrêtés récemment, puis relâchés dans les 24 heures devant la colère que ces arrestations ont provoqués parmi les citoyens et les membres du parlement. Hamad AlOlayan et Tariq Al-Mutairi sont deux internautes connus sur Twitter pour critiquer  le Premier ministre ; certains de leurs tweets récents ont été considérés comme une violation du 54e article de la Constitution, qui interdit  de faire des remarques sur l'émir qui est “le chef de l'État et jouit d'une immunité”. Les deux utilisateurs de Twitter ont nié ces accusations et disent qu'ils ont été mal interprétés. Cependant, même libérés,  ils seront à nouveau interrogés en raison d'une plainte déposée par le ministère public.

Beaucoup d’ internautes ont protesté et critiqué la manière dont ces utilisateurs de Twitter ont été traités par les autorités. S'il n'y a pas contestation sur le droit du tribunal de les convoquer pour les interroger et pour examiner une éventuelle atteinte à la constitution, les arrestations sont jugées illégales et atteignant à la liberté d'expression qui est un droit constitutionnel au Koweït pour chaque citoyen. D'autres pensent que personne ne devrait être inquiété pour avoir exprimé son opinion, peu importe sur quoi. Ces arrestations ont également poussé les internautes à demander l'adoption d'une loi qui les protègerait contre les services de sécurité. Les Koweïtiens estiment que les autorités doivent accepter la critique et travailler sur des réformes au lieu de sanctionner ceux qui exigent un changement.

Des parlementaires koweïtiens n'ont pas perdu cette occasion pour dénoncer ces arrestations et les utiliser comme un argument électoral contre le gouvernement. Musalam Al-Barrak, un membre du parlement, a affirmé qu'une entreprise basée à Dubaï, appartenant à un Palestinien, est rémunérée par le bureau du Premier ministre pour surveille les opposants sur Twitter. Il dit que l'entreprise signale au ministère de l'Intérieur sur tous ce qui est tweeté sur le Premier ministre, le Cheikh Nasser Al-Mohammad Al-Sabah.

Des parlementaires ont l'intention d'interpeler le ministre de l'Intérieur sur ces arrestations, qu'ils qualifient d'abus contre  la liberté d'expression. Des dizaines de jeunes ont manifesté le lendemain des arrestations devant le bâtiment du ministère public et des parlementaires ont fait leur apparition durant ce sit-in. Leur présence n'a pas été appréciée, les jeunes les ont accusés d'essayer de récupérer le mouvement plutôt que de travailler à une loi qui protègerait la liberté d'expression en ligne. D'autres utilisateurs de Twitter trouvent les déclarations de certains parlementaires  inutiles. Selon eux, ni le ministre de l'Intérieur ni les  manifestations ne résoudront  leur problème.

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