Liban : Des questions presque apolitiques

Que mangeons-nous? Pourquoi nos banques sont-elles florissantes ? Qui sont ceux qui ramassent les bombes à fragmentation ? Comment le Brésil aidera-t-il à recycler les déchets libanais ? Où sont passé les enfants qui ont été pris entre deux feux dans la guerre ? Et un peu de musique aussi. Voici quelques une des questions qui trouvent une réponse dans la revue de la blogosphère libanaise de cette semaine. Commençons par trois questions existentielles posées par Mazen Kerbaj [En] . Dans l’œuvre ci-dessous, il demande : « Qui sommes-nous? Qui le sait ? Qui remplira les blancs ? ».

Nous avons aussi le blogueur Prof Rami Zurayk |En], qui commence un de ses billets titré “Oh Libanais si seulement vous saviez ce que vous mangez !” par une lettre d’ Antoine Howayyek, chef de l’organisation des exploitants agricoles libanais, envoyée à certains ministres du gouvernement libanais, leur demandant :

Pourquoi n’y a-t-il pas de standards et de contrôle sur la qualité des denrées alimentaires importées : les fruits, les légumes, le lait et les produits laitiers ? Pourquoi le ministre ne fait-il pas son travail et ne prend-il pas en charge, ou ne délègue-t-il pas, le contrôle de la qualité aux frontières?

La lettre mentionnée ci-dessous soulève beaucoup de questions sur le commerce, l’agriculture et la production locale. L’un des problèmes est:

Il n’y a pas de moyen de connaître l’origine des produits vendus sur le marché libanais. La plupart des produits sont importés et sont néanmoins vendus comme des produits libanais. Chaque année, 5000 tonnes de fromage blanc sont importées et vendues comme fromage libanais. Les lois libanaises demandent que les produits soient vendus dans leur emballage d’origine.

Après avoir commenté le contenu de la lettre, le Professeur Zurayk conclut:

Soutenir la production locale à travers l’identification de l’origine pourrait être le premier pas vers quelque chose de plus important, comme le critère de qualité. Imaginez si nous prenions la décision d’étiqueter clairement les denrées qui contiennent des organismes génétiquement modifiés. Ce serait la fin des céréales américaines, du fast food américain, de l’huile de soja et des confiseries américaines. La majorité de notre facture d’importation de nourriture. Evidemment ,les maîtres américains ne serait PAS DU TOUT contents, n’est-ce pas ?

Les bombes à fragmentations non-explosées, qu’Israël a lâché sur le Liban durant la guerre de l’an dernier, sont aussi un obstacle à la production agricole et de nourriture dans le sud. Il ne faut pas oublier que les petites bombes non explosées ont jusqu’ici tué ou blessé 239 personnes depuis la promulgation du cessez-le-feu. Le blogueur Lebanese [En] parle d’un film qui présente certains volontaires travaillant au déminage des champs, pour montrer les visages et les histoires de vies derrière les statistiques et les chiffres.

On nous présente aussi Muhammed Nahle, un volontaire de la sécurité civile libanaise, qui a du être amputé de la jambe après avoir été blessé par une bombe à fragmentation le dernier jour de la guerre. Son optimisme, malgré de telles blessures, est un exemple : ces gens sont les héros dont la vie quotidienne continue d’être empoisonnée par les conséquences de la guerre de l’an dernier. Ils sont les visages et les histoires de vie derrière les statistiques et les chiffres que nous entendons.

Le rapport hebdomadaire d’une grande banque libanaise note que les dépôts d’argent des clients ont connu une augmentation de 4% en 2005 et de 6% en 2006. Ceci, malgré le chaos politique et le facteur de risque élevé du pays. Ce billet, mis en ligne par Bech sur le blog Remarkz [En] propose une explication à ce phénomène :

Je dis simplement que ceux qui déposent de l’argent dans l’économie libanaise , j'entends par là ceux qui font vraiment une différence, ont des garanties politiques et font partie d’un même réseau. Il semble que dans le secteur bancaire (et je souligne, seulement le secteur bancaire) il existe un système solide et bien en place. Un système qui implique peu d’acteurs mais beaucoup d’argent, totalement indifférents au reste de l’économie libanaise. Parce qu’en fin de compte, ce n’est pas l’économie libanaise en elle-même qui est au cœur du problème, mais une économie fictive basée sur la confiance, créée par un système financier public saigné à blanc, vampirisé par des banques locales paresseuses qui, si elles ne peuvent investir leur argent dans des compte de dépôts à taux d’intérêt fixe, vont investir en dehors du Liban. Pourquoi une guerre déstabiliserait-elle un tel système ?

Le Brésil va aider le Liban a recycler ses déchets, et tout spécialement les gravats des bâtiments démolis ou détruits. Ceux ci seront utilisés comme matériaux dans la constructions de routes et de maisons, selon un article publié sur le blog Tears for Lebanon.[En]

Des photos d’enfants palestiniens, qui ont fui le camp de Nahr al Bared où l’armée libanaise se bat avec les militants du Fatha al Islam, sont le sujet d’un billet de Golaniya [En]. Elle blogue aussi sur les enfants irakiens qui ont été trouvés victimes de traitements inhumains et quasi morts de faim dans un des orphelinats d’Irak la semaine dernière.

Concluons la revue de blogs de cette semaine avec de la musique. Ziad El Ahmadie [En] est un compositeur, chanteur et joueur d’oud libanais. Son travail intègre différents instruments de musiques et styles. Des exemples de ses compositions peuvent être téléchargés sur son nouveau blog.

C’est tout pour cette semaine. Prenez soin de vous.

Moussa Bashir

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