Egypte : Les réactions à l'incendie du Parlement

Les réactions des gens peuvent vraiment être déconcertantes en Egypte… et amusantes aussi. Aussi incroyable que cela paraisse, certaines personnes ici ont été vraiment contentes qu'un incendie ait détruit l'emblématique bâtiment du Parlement égyptien.

Zeinobia décrit ici (en anglais) les sentiments de certains :
Ils sont heureux, vraiment heureux, d'une façon que vous ne pouvez pas imaginer. Evidemment, aujourd'hui, l'incendie du Conseil de la Shoura est toujours le sujet de conversation de toute la ville, la plupart des Egyptiens n'ont pas connu le grand incendie du Caire en 1952, alors, voir celui-ci jusqu'au matin en direct sur les écrans de télé était une nouveauté. Les gens se sentent réduits au silence et ne le supportent plus. Ils sont tellement en colère et en ont marre de ce gouvernement et de ce régime.
Les gens qui se rassemblaient dans la rue observaient la scène joyeusement, j'avais l'impression qu'ils ne prenaient pas en compte la valeur historique du bâtiment, je ne sais pas si c'est à cause de l'inculture ou de la haine de tout ce qui représente le régime, je pense que c'est plutôt la deuxième explication qui est la bonne.
Même sur Facebook, un nouveau groupe a été créé, sous le nom de «Tous les autres se réjouissent de ce qui est arrivé au Parlement».
El Motamangeh, de son côté écrit ici (en arabe) sur l'impuissance du gouvernement à éteindre l'incendie :
سؤال يطرح نفسه : الدولة التي فشلت في تأمين برلمانها ضد الحرائق ثم فشلت في اخماد حريق بسيط في مبني من 3 أدوار، كيف ستنجح في تأمين حدودها الشرقية؟
Question très importante : un gouvernement qui a échoué à protéger son propre parlement et à éteindre l'incendie dans ce bâtiment de trois étages – comment peut-il protéger ses frontières orientales ?
Quelques autres blogueurs ont invoqué des théories du complot quant aux causes de la catastrophe. Politikia, par exemple, écrit ceci (en anglais, vidéo) à propos des rumeurs qui ont fait surface à la suite de l'incendie :
Selon des rumeurs, l'incendie pourrait être volontaire, pour brûler des documents en relation avec certains incidents importants qui se sont produits récemment (liés à la corruption). Comme l‘affaire Mamdouh Ismail Salam 98 (en anglais) par exemple.
D'autres blogeurs sont vraiment attristés car le bâtiment du Conseil de la Shoura possédait une valeur historique. Nawara écrit ici combien elle est triste de ce qui est arrivé :
زعلانة قوي
ليه كده؟ للدرجة دي؟ عايز ياخد ورق ياخده باي طريقة، ده تاريخنا، دي بلدنا
مبنى الشورى بينهار، ده مش زي احتراق الاوبرا، ده مجلسي الشعب والشورى، دي فلوسنا
Je suis vraiment triste. 
S'ils tiennent vraiment à détruire ces documents, ils ont certainement d'autres moyens. C'est notre histoire, et notre pays. Le bâtiment de la Shoura s'écroule, ce n'est pas comparable à ce qui est arrivé à l'Opéra (il y a plus de 50 ans), c'est notre parlement et notre argent.
Et pour finir, cet incident n'a pas empêché Egyptian leftist [“Gauchiste égyptien”, en anglais] de mettre en valeur son sens de l'humour. Il parodie une publicité célèbre d'un géant des télécommunications. Le slogan est «Quand on voit un mégot», car les mégots sont les suspects habituels dès qu'il s'agit d'incendies volontaires, destinés à détruire certains documents.

 

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