Équateur : L'avortement au coeur du débat sur la nouvelle constitution

A un peu plus d'un mois du référendum constitutionnel en Équateur [en anglais] , la campagne électorale s'intensifie, en particulier sur Internet. Les “pelucones” (le surnom donné aux opposants), tout comme les partisans, trouvent constamment des arguments et des raisons pour soutenir ou s'opposer au projet de Constitution. L'attention est braquée sur le soutien ou l'opposition, particulièrement au sein des universités.

Alianza Pais (le parti politique du Président Correa) s'attèle à gagner des sympathisants au cœur des universités locales dans l'espoir de calmer le mécontentement des étudiants. Un groupe d'étudiants de l'Université Catholique de Guayaquil a exprimé son opposition  à la nouvelle Constitution dans une vidéo musicale.

“Yo también digo no” (“Moi aussi, je dis non”) est le titre d'un billet écrit par La Alharaca [en espagnol] qui fait référence à cette vidéo musicale, dont la chanson critique les «pelucones » et se moque des déclarations présidentielles destinées à faire taire les manifestants de l'Université Catholique de Santiago de Guayaquil (Santiago est un nom dont la population de Guayaquil est fière et qui fût le nom d'origine de la province de Guayas).

L'Université Catholique vote « Non »- Chanson : “Je voudrais être le pelucon du quartier”


Le point le plus controversé de la nouvelle Constitution est cependant l'avortement et le droit des femmes équatoriennes à choisir. Don Javier [en espagnol] se livre à une comparaison de la section dédiée à la Famille dans les différentes constitutions équatoriennes, y compris dans toutes les réformes, telles que celles de 1979 et 1998. Il insiste sur la raison pour laquelle il votera  OUI au référendum du 28 septembre.

Según veo desde 1979 nadie nunca lo oí pegar el grito al cielo diciendo que eran constituciones abortivas o que permitían el matrimonio entre personas del mismo sexo. Ni oí a ninguno de esos curas de Mercedez Benz y tenedores de deuda externa decir que estas constituciones protegían el aborto….Yo Voto SI y mil veces SI.
Selon ce que je vois depuis 1979, personne n'a jamais hurlé en disant que la Constitution était pro-avortement ou qu'elle autorisait les mariages entre personnes du même sexe. Je n'ai jamais entendu non plus ces prêtres en Mercedes-Benz et ces détenteurs de la dette extérieure dire que les Constitutions protégeaient l'avortement….Je vote OUI et mille fois OUI.

Kevinhurl [en espagnol] rend compte d'une conversation sur Internet avec un de ses amis, partisan du NON à la prochaine échéance électorale. Il met en avant les intentions d’ Antonio  Arregui Yarza (Président de la Conférence épiscopale équatorienne) et affirme que selon lui, la Constitution proposée au Référendum n'établit en rien le droit d'aucune femme à l'avortement :

El derecho de la madre a abortar se termina donde empieza el derecho del niño a vivir: desde la concepción, ya que el artículo 46 dice claramente que El Estado reconocerá y garantizara la vida, incluido el cuidado y protección desde la concepción. En ninguna parte dice que se podrá abortar en ejercicio de un derecho, ya que en ningún lado está estipulado el derecho a abortar.
Le droit de la mère à avorter s'arrête là où commence celui du bébé à vivre: dès la conception.  Car l'article 46 établit clairement que l'État reconnaît et garantit la vie, y compris l'attention  et la protection, dès la conception. Il n'a été nulle part dit que l'avortement est un droit, ni qu'il y a un droit à l'avortement.

Dans un pays aussi religieux que l'Équateur, ce sujet demeurera polémique jusqu'au jour du Référendum.
Photo en médaillon de L. Marcio Ramalho

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