Iran : N'exécutez pas Farzad Kamamgar

Plusieurs activistes et blogueurs iraniens ont annoncé que Farzad Kamangar, professeur et syndicaliste, pourrait être exécuté prochainement en Iran. Farzad Kamangar, qui est originaire du Kurdistan iranien, est accusé de faire partie du PKK   (parti des travailleurs kurdes).

Le 25 février dernier, la cour révolutionnaire de Téhéran l'a condamné à mort pour “mise en danger de la sécurité nationale” et “inimitié contre Dieu”. Amnesty International affirme dans un rapport qu'en 2007 l'Iran a fait plus grand usage de la peine de mort que tous les autres pays du monde, à l'exception de la Chine, en exécutant 317 personnes durant l'année.

Une campagne a été lancée sur Facebook pour informer les internautes de la situation délicate de ce professeur et les inviter à envoyer un message au président Mahmoud Ahmadinejad pour annuler son exécution. Selon son avocat, Khalil Bahramian, aucune preuve n'existe selon laquelle Kamangar aurait “mis en danger la sécurité nationale”. Son avocat, qui n'a pas eu l'autorisation d'assurer sa défense, déclare que le procès de Farzad ne respectait pas l'article 168 de la Constitution iranienne : “Les délits politiques et de presse seront jugés publiquement, en présence d'un jury, dans un tribunal.” Pour ce procès, un unique juge a examiné le dossier en cinq minutes et l'accusé n'a pas pu s'exprimer. La campagne dénonce aussi l'utilisation de la torture envers Farzad Kamangar.

La campagne sur Facebook donne plus d'informations :

Un comité de soutien composé de membres du syndicat des enseignants, d'anciens collègues de Kamangar et d'avocats, dont la Prix Nobel de la Paix Shirin Ebadi, a été fondé le 21 juillet 2008 pour défendre Farzad Kamangar et préparer sa défense et essayer de faire commuer la peine de mort. Les collègues syndicalistes et les militants des droits de l'homme qui se sont impliqués pour défendre Farzad sont soumis à des pressions des autorités iraniennes.

A ce jour, 485 personnes soutiennent cette campagne. 

View from Iran, qui publie un blog depuis l'Europe, écrit :

Je n'appelle normalement pas à l'action politique sur ce blog, mais nous venons d'apprendre qu'un professeur et activiste kurde risque d'être exécuté ce soir.  

Elle indique les démarches à entreprendre sur le site de la campagne internationale pour les droits humains.

Une lettre de prison


Farzad Kamangar a décrit sa détention et les tortures qu'il a subi. La lettre a été publiée sur le site Freedom for Kamangar et a été traduit en anglais sur le forum Canadian Coalition for Democracies Public Message.

Voici le texte de la lettre :

En juillet 2006, je suis arrivé à Téhéran pour être avec mon frère pendant son traitement médical. Mon frère est un activiste politique kurde.  A Téhéran, j'ai été arrêté et conduit dans un endroit inconnu, c'était une cave sombre très petite. Les cellules dans cet endroit étaient vides, il n'y avait ni couvertures ni tapis (matelas) ou draps.

Ils m'ont conduit dans une pièce et tandis qu'ils m'interrogeaient, ils m'ont demandé de quelle origine j'étais. Quand je leur ai dit que j'étais kurde, ils m'ont fouetté sur tout le corps. Ils m'ont aussi fouetté à cause de la musique kurde que j'avais enregistrée dans la mémoire de mon téléphone mobile. Ils m'ont lié les mains, m'ont fait asseoir sur une chaise et ont torturé les parties sensibles de mon corps. Ils m'ont aussi déshabillé et menacé de me violer avec différents objets comme des batons de bois.  

Ma jambe gauche a été sévèrement blessée. J'ai perdu conscience à cause des coups sur la tête et des chocs électriques. J'ai perdu le contrôle de mon corps et je tremblais violemment, sans raison. Ils ont entravé mes pieds avec des chaînes et me donnaient des chocs électriques sur des endroits sensibles de mon corps, ce qui était extrêmement douloureux. Plus tard, j'ai été transféré à la section 209 de la prison d'Evin. A partir du moment où je suis entré dans la prison d'Evin, ils m'ont mis un bandeau et m'ont conduit dans une petite pièce où ils m'ont battu.  

L'Iran détient un triste record de cas de tortures et a été condamné à plusieurs reprises par les agences internationales de défense des droits humains.

2 commentaires

  • Hedayt Hassan

    Regardez le visage de cette jeune enseignante, il est innocent comme un enfant âgé de 7 années. L’humanité est semblant atteint à la fin de son point de la route. Pourquoi nous allons le tuer notre meilleur enfant de notre mieux. Nous avons déjà tué Amir Kabir de la même façon Ghaem Magham Farahani, Hassanak Vazir, Sadegh Hedayat (Il s’est suicidé pour échapper à nous)

    Pourquoi avons-nous toujours tue nos meilleurs enfants.

    Pourquoi avons-nous toujours tue nos enfants qui nous aiment plus :

    Amir Kabir, Ghaem Magham Farahani, Hassank Vazir, Farzad kamangr … ..

  • MAURANGES

    Je me soulève contre la barbarie, prétextant de la Loi Musulmane, la charria,
    Allah le Puissant, n’a pas appliqué la Charria de cette manière, Allah a demandé de pardonner, car Il est Miséricordieux. Les images circulant sont horribles, combien au Nom d’Allah, allez vous faire des estropiés, des aveugles,
    “Je crie au Nom de DIEU, d’arrêter cette barbarie inhumaine” et au nom de DIEU, ” J’ACCUSE LES TUERIES, LES BOUCHERIES, LES TORTURES”, en Chine,
    en Iran, à Guantanoma, Abou Grhaïb, Irak, la Palestine, dans tous les pays où sont pratiqués, ces exécutions, au nom de DIEU, et au nom d’une soi-disant Démocratie” Qu’ALLAH les Maudissent et les Punissent. Il n’y a que des Mécréants qui agissent de la sorte, car l’un est kurde, l’autre sunnitte, l’autre chiites, entre musulmans et chrétiens, entre ethnies. J’en appelle au Monde Entier, afin que cesse ces tortures et ces barbaries. Merci

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