Afrique de l'est : L'arrivée du câble sous-marin Seacom

L'arrivée du câble sous-marin qui augmentera la largeur de la bande passante et abaissera les coûts de la connexion Internet dans toute l'Afrique de l'est a soulevé l'intérêt de la blogosphère africaine.  Seacom, qui reliera l'Afrique du sud, la Tanzanie, le Kenya, l'Ouganda et le Mozambique à l'Europe et à l'Asie a été lancé en direct jeudi et relie désormais l'Afrique australe et l'Afrique orientale au réseau à bande large [tous les liens sont en anglais].

Seacom connects the eastern African coastline to Europe and Asia

Seacom relie la côte orientale de l'Afrique à l'Europe et à l'Asie

Johannesburg, Nairobi et Kampala ont ouvert leurs connexions haut-débit jeudi, Addis-Abeba et Kigali devraient suivre. L'arrivée du câble était prévue pour début juillet, mais  les attaques des pirates au large des côtes somaliennes ont fait prendre du retard aux opérations.

Ce lien sous-marin devrait réduire le coût de la bande passante jusqu'à 90 pour cent et accroitre la possibilité de faire des vidéoconférences, d'avoir accès à la télévision haute définition et augmenter la vitesse d'Internet le long de la côte orientale de l'Afrique.

“Mmmh…Je ne vois pas l'heure de commencer” écrit IT Blog Kenya. En Ouganda, Josh du blog In an African Minute (En une minute africaine) remarque déjà des différences :

La technique largement connue de regarder une vidéo sur YouTube en Afrique est de l'arrêter à peine elle commence, d'attendre 20 minutes (ou bien plus) jusqu'à ce qu'elle soit entièrement téléchargée, et d'ensuite la regarder. Aujourd'hui, j'assiste à la cérémonie de lancement de SEACOM … Dans un coin de la salle de conférence, M. Peter Moreton, un responsable des achats de SEACOM, m'a appelé et a ouvert un ordinateur sur le site YouTube . Nous avons téléchargé Kung Fu baby et pour la première fois en Afrique, j'ai pu voir une vidéo sur YouTube se télécharger complètement et jouer en moins de 6 secondes.

Munashe sur TechMasai est tout aussi ravi :

Seacom, le câble sous-marin dont nous avons traité il y a quelque temps a été posé et livré aujourd'hui. L'initiative est révolutionnaire pour les pays qui en feront usage pour le moment, qui comprennent Kenya, Ouganda, Mozambique, Afrique du sud et Tanzanie…C'est un grand moment pour l'Afrique, je peux vous le garantir  en ce qui concerne le Kenya qui dépendait jusqu'à présent des satellites pour la connexion à Internet.

Jeremy, un blogueur nigerian, écrivant sur le blog NaijaBlog, compare Seacom aux différentes connexions par câble en Afrique de l'ouest. La comparaison avec l'Afrique de l'ouest est vite faite :

L'Afrique de l'est entre dans l'ère du haut débit…tandis que l'Afrique de l'ouest en est encore au point de départ (en réalité, encore dans le vestiaire, en se demandant quel habit endosser) avec la connexion inutile toujours en panne de SAT3, un fantôme Gl01 (est-ce que les adjudicataires de Alcatel ont la tête enfouie sous le sable ?) et les deux nouveaux venus WACS et Main1 sont encore loin au delà de l'horizon (l'année prochaine, si nous avons de la chance). L'Afrique de l'est s'est dotée de la bande large en vitesse alors que l'Afrique de l'ouest, irritée, regarde.

Twitter regorge aussi d’ informations concernant Seacom. Certains utilisateurs sont excités, alors que d'autres sont plus sceptiques :

“Encore totalement émerveillé que l'on puisse télécharger pratiquement tout l'Interwebz  à l'aide d'un petit câble jaune #seacom

ncallegari

“Seacom a été vraiment lancé aujourd'hui. Voyons combien de temps cela prendra aux ISP pour accélèrer la vitesse et réduire les coûts…”

dnyaga

“ça dépend de moi ou bien le net est plus lent aujourd'hui qu'avant #seacom. Peut-être que la bande large se délecte de la mer avant de venir ?”

mentalacrobatic

Le scepticisme autour de Seacom concerne surtout le prix : bien que certains analystes soutiennent que la bande large va réduire les coûts de 90 pour cent, d'autres pensent que les réductions réelles de prix pourraient être bien moindres. Kachwanya écrit :

Idéalement, les couts devraient diminuer de plus de 90 pour cent, actuellement, ils sont pour les ISP de 6500  US$ par MB de largeur de bande. D'après Seacom, ils ne demanderont que 400 US$ par MB de bande large, mais retenez votre souffle, n'attendez pas de miracles sur ce point. Récemment,  le directeur général d'UUnet, M. Tom Omariba, déclarait que les câbles réduiraient les coûts de seulement 20-30 pour cent.

True Kenyan est préoccupé de transparence :

Seacom a refusé catégoriquement de nous révéler, à nous consommateurs d'Internet, quels sont les ISP qui ont acheté la bande passante chez  eux. Ainsi, nous sommes toujours dans le noir et nous ne savons pas où nous pouvons acheter des services Internet peu couteux mais sûrs … L'alternative qui me reste, donc, est de rester avec mon ISP en jouant avec ma machine qui télécharge les pages à son rythme, en espérant qu'un jour notre rêve deviendra réalité.

Commentant dans un billet, le blogueur tanzanien Issa Michuzi [en swahili], Mdau est aussi préoccupé des couts, bien qu'il garde espoir pour le futur :

Asanteni sana kwa huo mkonga. Sasa kutandaza fibre-optic cables kwenye miji mbalimbali tunaanza lini? Manake kuwa na inter-country connection wakati within the country hatuna connection nzuri bado gharama zitakuwa juu na kwa maoni yangu tutakuwa tuna-under utilise capacity ya hiyo under sea cable. For the moment, well done! For the future, we have to work had!

Merci pour le câble. Mais quand-est-ce que vous allez le dérouler dans tout le pays?  Je veux dire que si nous avons des connexions entre les pays, mais pas dans le pays même – les coûts resteront encore élevés et à mon avis nous sous-utiliserons ainsi la capacité du câble sous-marin. Pour le moment, mention bien ! Pour l'avenir, nous devons fournir encore plus d'efforts !

Pour Jellyfish, qui réfute les arguments sur les prix en remarquant qu'une telle amélioration dans la vitesse et la qualité du service devrait normalement être accompagnée d'une hausse, l'arrivée de Seacom reste un événement merveilleux :

Au cours d'une campagne très médiatisée et bien coordonnée, SEACOM a tourné le bouton qui a instantanément fait jaillir le faisceau de terabytes de la bande large à la vitesse de la lumière à travers de fines fibres optiques sophistiquées.

Et pour le Sud-africain Aki Anastasiou, “C'est un petit MB (megabyte) pour mon portable, mais un TB (terabyte) géant pour l'Afrique.”

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