Équateur-Espagne : Une femme tente de vendre sa virginité aux enchères

La décision d'une immigrante équatorienne qui habite à Valence, en Espagne, de mettre sa virginité aux enchères pour aider à payer des soins médicaux pour sa mère habitant encore en Équateur a provoqué beaucoup de controverses en Équateur. Le 10 mai, Evelyn Dueñas a pulbié l'annonce sur deux sites web de ventes aux enchères, Quebarato.com et Milanuncios.com [espagnol, comme tous les sites cités], en le justifiant par la nécessité de réunir des fonds pour aider à régler des soins médicaux pour sa mère, qui souffre de la maladie d'Alzheimer dans sa ville natale de Bahía de Caráquez dans la province de Manabí. Les annonces ont été par la suite supprimées des sites de ventes aux enchères [en espagnol], mais Evelyn Dueñas a affirmé que les enchères continueront.

Le secrétariat national équatorien pour les migrants, le SENAMI [en espagnol] , a publié un communiqué déclarant que le Secrétariat n'était pas prêt à prendre part à ce “cirque médiatique.” et que l'État équatorien n'a aucune responsabilité dans cette affaire privée. Il a informé Evelyn Dueñas des services que l'état met à disposition de tous les émigrants équatoriens.

Cette affaire a provoqué des réactions vives dans les blogs et dans les médias traditionnels,  de ceux qui critiquent  Evelyn Dueñas, et ont attiré aussi l'attention sur la situation désespérée des immigrants et des immigrés en Espagne. D'autres s'interrogent sur le rôle que le gouvernement équatorien devrait jouer dans cette affaire.

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Un coucher du soleil à Bahía de Caraquez – Manabí/Équateur – Photo utilisée sous licence de Creative Commons de Jorgelloor http://www.flickr.com/photos/jorgeloor/

Sur quelques blogs, on spécule que le gouvernement équatorien finira par intervenir et donner les fonds nécessaires aux soins médicaux pour qu'Evelyn Dueñas ne soit pas contrainte à recourir à une telle stratégie. Quelques blogueurs estiment qu'Evelyn Dueñas ne devrait pas recevoir d'attention particulière, et elle a été laminée par le commentateur Kojudo Mayor, sous le billet du blog Guayaquil Insumiso publié par Yitux.

Outre critiquer l'emploi possible de fonds publics pour “sauver” la femme, Yitux  ceux est irrité par ceux qui jugent la décision d'Evelyn Dueñas de vendre son propre corps :

De nuevo el ridículo moralismo interviene. Esa mujer optó por vender algo que es suyo, su cuerpo, su virginidad. ¿Dónde está lo malo? Es una noticia llamativa, es verdad, las miles de prostitutas que venden sus cuerpos día tras día ya no nos llaman la atención; en cambio esta chica vende a sus 28 años, su virginidad, y lo hace en subasta por Internet. ¡Claro que llama la atención! Pero es su cuerpo, es su desición, es su vida.

Lastimosamente como vivimos en la sociedad del qué dirán, ahora todo el mundo opina, piensa, juzga, analiza, etc.

Encore une fois, la morale ridicule intervient. Cette femme a décidé de vendre quelque chose qui est à elle, son corps, sa virginité. Où est le mal ? C'est une nouvelle qui attire l'attention mais franchement, les nouvelles des milliers de prostitués qui vendent leurs corps tous les jours n'attirent pas notre attention, alors que cette femme qui vend sa virginité à 28 ans et qui le fait sur Internet, oui. Bien sûr cela attire l’ attention ! Mais c'est son corps, sa décision, c'est sa vie.

Malheureusement, on vit dans une société de “qu'en dira-t-on ?” et maintenant le pays entier exprime son opinion, pense, juge, analyse, etc.

Cette nouvelle rappelle à beaucoup la situation désespérée des immigrants et des immigrés vivant à l'étranger. Rafael Mendez [en espagnol] écrit que, alors qu'une immigrante doit vendre sa virginité aux enchères en Espagne, les médias équatoriens gagnent de l'argent en publiant ce genres d'histoires, plutôt que des informations sur les émigrants et les émigrés à l'étranger. Il écrit : “Les médias, au moins les médias nationaux, ne peuvent-ils pas écrire des histoires positives sur les émigrants et les émigrés de temps en temps ?”

Il publie aussi un extrait de son livre “Que mi alma se la lleve el diablo” (Que le Diable enlève mon âme) et reproduit un extrait de “Sudacas“, son poème sur les Équatoriens qui quittent leur pays :

Nada bueno hacen por allá/salvo morir trágicamente/andar en pandillas/puterías/conciertos de tecnocumbia/y ya que estamos hablando del asunto/aportar con el nosecuánto por ciento del PIB

Ils ne font rien de bon là-bas / sauf tragiquement mourir / traîner dans un gang / la prostitution / un concert tecnocumbia / et puisqu'on parle du problème / ajouter un pourcentage indéterminé au PIB

Ce n'est pas la première fois que des Équatoriens ont dû recourir à de telles extrémités. D'autres incidents ont eu lieu, où des Équatoriens ont vendu leurs organes comme  reins, poumons et moelle osseuse [en espagnol] parce qu'ils rencontraient des problèmes économiques graves en Espagne.

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