Mauritanie : Une ère nouvelle ?

Après avoir vécu un coup d'Etat il y a un an [en anglais], suivi de l’élection à la présidence de son auteur, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, puis, début août, le premier attentat-suicide jamais commis dans le pays, la Mauritanie continue à connaître des changements fondamentaux.

Le 12 août, le Peace Corps américain [en anglais] a suspendu son programme en Mauritanie, invoquant des motifs de sécurité.

Une volontaire du Peace Corps stationnée en Mauritanie donne son point de vue sur le blog Becky's Mauritanian Adventures [en anglais] :

Comme vous l'avez remarqué, il y a une grande instabilité en Mauritanie depuis le début de ma prise de service l'an dernier. Comme je m'en doutais, ils ont décidé de ne pas nous permettre de retourner en Mauritanie. Aujourd'hui était à l'évidence une journée très triste pour nous tous. Mais j'essaie de me rappeler que cela ouvre aussi tout un monde de possibilités pour l'avenir. Je serai (à nouveau) de retour en Amérique probablement au courant de la semaine prochaine. J'ai des tas d'idées pour la suite, et je suis quasiment sûre que cela voudra dire plus de service dans le Peace Corps. Je ne vais pas écrire ici tous les détails, car je les connais pas tous, mais je ne manquerai pas de vous tenir au courant.

Examinant la situation, le blog d'information Newstime Africa constatait [note de l'éditeur: le billet a été supprimé entre-temps] :

La décision de fermer le Centre du Peace Corps en Mauritanie a pris le pays par surprise car les volontaires aidaient réellement les gens. Le Peace Corps, dont le siège est à Washington, exerce ses activités dans 74 pays à travers la planète. En 1967, le Peace Corps a démarré son programme humanitaire dans l'Empire islamique des Sables ; plus particulièrement dans les secteurs de l'agriculture, de la santé et de l'éducation, et il a largement amélioré le niveau de l'enseignement dans le pays, même si la majorité des gens préfèrent l'enseignement islamique à l'occidental. Leur départ a porté un coup au gouvernement et plus particulièrement aux ruraux, qui s'étaient davantage habitués à eux du fait de leur générosité. Le Président Mohamed Ould Abdel Aziz a promis de combattre les extrémistes par tous les moyens les plus appropriés à la sécurité du pays.

Et le blogueur de poursuivre :

En même temps, la formation du nouveau gouvernement, composé de vingt-et-un ministres, reste au centre des conversations dans le pays, quatre jours après leur nomination. Ils font tous partie de l'élite éduquée, avec des diplômes de diverses universités et institutions du pays et à l'étranger.

Plus particulièrement, c'est Naha Bint Hamdi Ould Mouknass, tout juste nommée par le gouvernement au poste de ministre des affaires étrangères, qui retient l'attention (du moins, de la blogosphère). Comme le souligne le blogueur The Moor Next Door [en anglais] :

Mme Bint Ould Mouknass est la première femme à détenir ce poste dans un pays arabophone ; elle est rejointe par cinq autres homologues féminines dans le gouvernement du général Mohamed Ould Abdel Aziz.

Le blogueur poursuit en expliquant la signification de ce choix :

Sa désignation est aussi habile qu'intéressée : la nomination de Mme Bint Mouknass, comme celle de son prédécesseur, est une tentative pour séduire les auditoires extérieurs avec un visage nouveau et «aimable». Le Général offre aussi des gages à ses partisans (j'en reparlerai). Cela enfonce également un coin entre le nouveau gouvernement et le mouvement islamiste, dont il a récupéré le programme avant (et, attention, aussi pendant) l'élection présidentielle (par exemple, concernant Israël), il est considéré comme politiquement bénéfique d'agir à l'encontre de l'idéologie du mouvement, pour s'en distinguer clairement, surtout à la lumière des efforts du gouvernement pour «combattre le terrorisme,» même si cela a été certainement imaginé bien avant l'attentat-suicide de la semaine dernière (et probablement sans penser à cette possibilité).

1 commentaire

  • C’est curieux, mais ce Peace Corps n’a jamais demandé d’offrir son aide aux réfugiés sahraouis qui se trouvent en Algérie depuis plus de 34 ans. Cela veut dire que c’est un corps politisé ou manipulé? J’aimerais bien le savoir

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