Pakistan : Les déplacés rentrent chez eux pour une nouvelle vie

Distribution de farine dans un camp de personnes déplacées

Distribution de farine dans un camp de personnes déplacées.
Photo de Olaf Kellerhoff, publiée sous licence Creative Commons.

Après presque deux mois passés dans des camps aux conditions de vie sordides, les personnes déplacées du District de Swat, au Pakistan, ont été autorisées à rentrer chez elles [en anglais], à partir du 13 juillet 2009. Bien qu'il ait eu des plaintes à propos d'un manque d'encadrement médical convenable sur le chemin du retour, et qu'il y ait eu des problèmes de manque de moyens de transport [en anglais], dont on a moins parlé, l'ensemble du pays a semblé soulagé, avec l'espoir que les souffrances de ces personnes déplacées s'atténueraient à leur retour chez elles. Toutefois certains de ces déplacés hésitent encore à rentrer, car le chemin du retour est parsemé d'embûches et que le niveau de sécurité est toujours fluctuant.

Écrivant sur le blog Teeth Maestro [en anglais], Awab Alvi a interrogé un fonctionnaire responsable du District de Mardan, qui a requis l'anonymat, sur la situation sur le terrain :

Concernant le retour des réfugiés, il a dit qu'il avait discuté avec le Naib Nazim [maire adjoint] de Buner deux jours auparavant, et que celui-ci avait insisté sur le fait que la situation dans la région ne permettait pas à quiconque de vivre dans des conditions convenables. Il y a eu dans le district entier des destructions à grande échelle. Mais il a dit que les gens [les réfugiés] voulaient partir le plus vite possible. Ils disaient que même si on leur construisait le Taj Mahal ici, il ne resteraient pas.

Sur le blog Pak Factor [en anglais], Niyaz Muhammad a interrogé Bakhtmel, un des déplacés du Swat. Il dit la même chose :

“Si nous rentrons nous vivrons dans l'obscurité, car les infrastructures ont été détruites. Il n'y a pas d'électricité ni de télécommunications”, dit-il. “Mes champs et mes moyens de subsistance ont été détruits, aussi je ne serai en aucune manière capable de gagner ma vie quand je rentrerai,” explique-t-il. “Cela veut dire que nous dépendrons de l'aide extérieure et que nous devrons probablement vivre sous des tentes parce que nos maisons ont été endommagées et sont inhabitables”.

Sur le blog Pakistan Politics [en anglais], Pakistan Pal donne son point de vue sur le retour de ces déplacés, en revenant sur la situation actuelle :

L'aspect le plus remarquable de l'opération Malakand est le retour des personnes déplacées. On estime que 1,8 millions de réfugiés sont rentrés, 80 pour cent pour la division [en anglais] et 90 pour cent dans le Swat, démentant les prédictions apocalyptiques de beaucoup d'observateurs étrangers. Cela ne serait pas produit s'ils ne s'étaient pas sentis rassurés pour leur sécurité. L'inquiétude de la population à propos des militants ne disparaîtra pas en une nuit, mais le retour des personnes déplacées est un indicateur important d'une normalité en train de se mettre en place. La gestion des personnes déplacées a été perçue à juste titre comme l'étape cruciale de l'opération. Leur rapatriement rapide et dans l'ensemble ordonné est une réussite importante.

Le blog Jazba [en anglais] fait état d'une bonne nouvelle, un signe de retour à la normalité, pour la population du Swat :

Le gouvernement de la Province Frontière du Nord-Ouest a décidé… de réouvrir le Musée du Swat, tous les travaux nécessaires à cette réouverture ayant été réalisés. Pendant l'opération Rah-e-Rast (Voie Droite) de l'armée pakistanaise, le Musée du Swat était fermé pour une durée indéfinie et tout le patrimoine du Musée a été déménagé à Peshawar pour le préserver. Mais après le succès complet de l'opération des forces armées et le retour sans encombre des personnes déplacées, toutes les administrations ont été réouvertes. Comme l'état de droit et l'ordre s'améliorent dans le Swat, le gouvernement de la Province Frontière du Nord-Ouest a décidé d'ouvrir le Musée du Swat.

Le gouvernement a aussi déclaré [en anglais] qu'une somme totale de 5,75 milliards de roupies pakistanaises (12 millions d'euros) d'aides en argent a été distribuée aux personnes déplacées rentrant chez elles, pour leur réinstallation.

Quel que soit le point de vue, la totalité de cette période d'exode, suivie du retour, a été une grande et horrible tragédie de l'histoire du Pakistan. Une seule conclusion ressort de tout ce qui précède, la réinstallation n'est en aucune façon une tâche facile pour tout gouvernement, surtout quand cela prend les proportions de ce qu'il a fallu gérer au Pakistan. La bonne nouvelle est que malgré les nombreux obstacles et difficultés encore à venir, au moins une grande partie des familles déplacées commence à présent une nouvelle vie.

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