Honduras : Commencement de la fin pour la crise ?

La signature de l'“Accord de dialogue Guaymuras de San José/Tegucigalpa [en espagnol]” a ouvert la porte à la résolution de la crise ouverte le 28 juin 2009 avec l'éviction du Président Manuel Zelaya. Les équipes représentant M. Zelaya et le président par intérim Roberto Micheletti ont signé l'accord le 29 octobre, sous l'impulsion décisive des Etats-Unis, en la personne du Secrétaire d'Etat adjoint pour l'Amérique latine, Thomas Shannon.

Le point le plus débattu de l'accord, qui avait fait achopper les précédentes tentatives de dialogue, était le retour ou non de M.Zelaya au pouvoir. Ce protocole d'accord appellerait à un gouvernement d'union et à la reconnaissance par les deux parties des résultats des élections présidentielles devant se tenir le 29 novembre. L'accord conclu est désormais entre les mains du Congrès National, à qui il incombe de l'approuver et qui est  identique à celui qui a voté la révocation de M. Zelaya il y a plus de 120 jours.

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La communauté internationale a salué le protocole d'accord. L’Organisation des Etats Américains (OEA) est en faveur des élections générales de novembre, de même que l'Union Européenne et les Etats- Unis, qui viennent aussi de reprendre la délivrance des visas au pays, dont la suspension visait à faire pression sur le gouvernement Micheletti [en anglais].

Au Honduras espoir et incertitude sont mêlés. Espoir que la crise politique, économique et sociale dans laquelle vit le pays depuis juin prenne fin aussi tôt que possible, au moins en l'état actuel. Et incertitude en ce que le retour de M. Zelaya reste entre les mains du Congrès National. Les blogueurs honduriens ont réagi :

Sur le blog Nacer en Honduras [“Naître au Honduras”, en espagnol], Ardegas écrit :  “Zelaya sera-t-il rétabli ? C'est la question qui reste indécise,” et il examine quelques-uns des obstacles possibles à son retour au pouvoir. Par exemple, Ardegas écrit que sa réinstallation sera sans effet si la Cour Suprême ne suspend pas son mandat d'arrêt contre Zelaya.

Juan Carlos Rivera de Mirada de Halcón [en espagnol] est convaincu :

La crisis aún no ha terminado, el acuerdo es, a penas, la puerta hacia la resolución del conflicto. La inestabilidad, la convulsión social, continuará si no retorna Manuel Zelaya Rosales al poder. Esto no lo digo yo. Lo grita la gente que está en la calle. La mayoría de hondureños exige la reintegración del presidente que eligieron en noviembre de 2005.

La crise n'est pas encore finie, l'accord est à peine la porte vers la résolution du conflit. L'instabilité, l'agitation sociale, vont se poursuivre si Manuel Zelaya Rosales ne retourne pas au pouvoir. Ce n'est pas moi qui le dis. C'est la rue qui le clame. La majorité des Honduriens exige la réintégration du président qu'ils ont élu en novembre 2005.

Sur le blog Hibueras [es], Gustavo Zelaya qualifie la signature de l'accord de “célébration à mi-chemin ?” et donne son avis sur l'intervention des Etats-Unis dans les affaires du pays :

Esto era lo fundamental para muchos, en especial para los gringos encabezados por Shannon y para el resto de los candidatos presidenciales. Y aquí es donde se nota con toda claridad quiénes son los que mandan, ordenan, imponen y deciden en los asuntos nacionales. Ya no sólo les debemos la clasificación al mundial.

Ceci était l'essentiel pour beaucoup de gens, en particulier pour les Américains conduits par Shannon et pour le reste des candidats à la présidentielle. Et c'est ici que l'on voit en toute clarté quels sont ceux qui commandent, donnent les ordres, les appliquent et décident dans les questions nationales. A présent nous ne leur (les Etats-Unis) sommes plus seulement redevables de la qualification pour le Mondial.

En conclusion, le blog Honduras en el Mundo [es] écrit que  “le Congrès nous tient en attente :”

Hay que estar vigilantes, y espectantes, la restitución está cerca, pero no hay que confiarse, esperamos que los diputados del Congreso sean consecuentes con el país, que reparen el delito que cometieron, y solucionen este problema, para que de una buena vez sea revertido este golpe de Estado.

Il faut être vigilants et attentifs, la réintégration approche, mais il ne faut pas être s'y fier, nous espérons que les députés du Congrès seront en phase avec le pays, qu'ils répareront le crime qu'ils ont commis et solutionneront ce problème, pour que ce coup d'Etat soit inversé une fois pour toutes.

Eduardo Ávila a contribué au billet d'origine.

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