Somalie: Un réseau de journalistes et blogueurs somaliens

Le Somali Media Centre (Le Centre somalien des médias) est un forum de journalistes et de blogueurs somaliens vivant en Somalie et à l'étranger. Le Centre diffuse des informations et publie des billets écrits par des journalistes [tous les liens sont en anglais].

Le Centre somalien des médias est un forum indépendant ouvert aux journalistes somaliens, à l'intérieur comme à l'extérieur du pays. Il a été créé pour promouvoir le profil des journalistes courageux et travailleur qui consacrent leur vie à servir leur peuple dans le monde entier.

La Somalie a été cataloguée comme un Etat en faillite, un pays associé avec la mort, la guerre civile sans fin, les seigneurs de la guerre, le terrorisme et la piraterie moderne. Mais un des phénomènes les plus remarquables au cours des années est la naissance d'une presse indépendante et d'une liberté de penser. Cependant, l'engagement et l'information sur la vérité ont leur prix.

Le Centre publie des blogs en activité de ces journalistes. Le Centre diffuse, aussi, des informations et des reportages écrits par les journalistes Le Centre coordonne les activités des journalistes somaliens et non-somaliens. Il fournit aux journalistes non-somaliens qui se rendant en Somalie des conseils et contacts de première main. Le Centre travaille aussi avec les principaux médias internationaux en commissionnant, en produisant et en plaçant des articles et des reportages sur la Somalie et la région de la Corne de l'Afrique.

Solana Larsen écrit sur l'origine du projet Somali Media Centre:

Au cas où vous ne l'auriez pas deviné, je ne suis pas Somalienne.

A l'école de journalisme de Londres en 2002, j'avais un camarade de promotion appelé Harun Hassan à qui j'avais l'habitude de poser des questions sur la vie à Mogadisico et la vie politique somalienne. A la fin de nos études, nous sommes restés amis et je l'ai initié à écrire pour openDemocracy.net, où j'étais responsable de la commande d'articles pour quelques années. Plus tard, je suis devenue rédactrice en chef de Global Voices Online, où nous avons aussi quelques fois des articles sur les blogueurs de Somalie.

Harun me faisait part de ses idées de projets concernant les médias impliquant la communauté somalienne à Londres. Il a créé un bulletin sur papier en somalien, et à un certain moment il m'a contactée pour la création d'un site web qu'il appelait Somali Media Centre.

La couverture médiatique de la communauté somalienne au Royaume-uni était si négative et inexacte que Harun a pensé que le seul moyen de corriger ça, était de faciliter les rencontres de journalistes du Royaume-uni avec des confrères et des chercheurs somaliens.

Nous avons créé un site web et un blog, mais nous avons été vite distraits par d'autres activités et le projet est resté en sommeil.

Le site web que vous consultez en ce moment est notre deuxième tentative de créer un réseau de travail pour les journalistes somaliens et autres visiteurs pour contribuer à une meilleure compréhension des Somaliens et de la Somalie.

Voici, ci-dessous, quelques billets extraits de Somalia Media Centre:

Dans un billet intitulé, Affair to Remember (Affaire à se souvenir), Fathia Absie traite de la condamnation de Joshua Asisa,un membre de la mission de maintien de la paix en Somalie, pour avoir eu une liaison avec une jeune femme somalienne:

Le tribunal militaire de Kampala a condamné Joshua Asisa à deux ans et demi de prison. M. Aisa, qui est membre des forces de maintien de la paix de l'Union africaine en Somalie, l'AMISOM, a été coupable de s'être engagé dans une relation avec une femme somalienne du nom de Nimco Omar et de l'avoir mise enceinte après l'avoir épousée sous une fausse déclaration, en lui disant qu'il était musulman.

Cette histoire s'est passée l'année dernière à Mogadiscio, mais personne n'en a entendu parler jusqu'à ce que cette jeune femme aille à Kampala et qu'elle porte plainte contre M. Asisa pour lui avoir menti. M. Mohamed Abukar Ahmed, le journaliste qui a révélé cette histoire m'a dit qu'il en a été informé après sa publication par les journaux ougandais. Ensuite M. Ahmed a essayé de contacter les leaders de la communauté somalie à Kampala et a pu entrer en contact avec la jeune femme. Il m'a dit que Mme Omar lui a parlé de son histoire et comment elle a rencontré M. Asisa, qui est médecin. Il travaillait dans un hôpital privé pour les militaires ougandais à Mogadiscio.

in the spirit of spreading the word..,” (dans le but de répandre l'histoire) écrit M. Idil Osman:

Le recrutement qui a lieu dans un camp de réfugiés à Dadaad, au nord-est du Kenya a provoqué quelques controverses dans et hors de la région. Cependant, ce qui me rend perplexe c'est la position du gouvernement du Kenya. J'ai effectué auparavant une enquête sur ce problème au travail, faisant ressortir que la ferme affirmation du ministre de la défense du Kenya que le Kenya n'avait pas donné d'autorisation pour ce recrutement.

Cependant des témoins et des militants pour les droits humains enregistrent et produisent des preuves que ces jeunes ont été jetés dans des camions militaires et envoyés dans des camps d'entrainement militaires kenyans.

Beaucoup de ces jeunes sont enrolés sous un faux prétexte et la promesse d'un salaire régulier et d'un travail dans un projet militaire soutenu par l'ONU, l'UE ou l'UA.

En réalité, ils sont recrutés pour aller combattre dans la guerre  qu'ils ont fuie et qui les a transformés en réfugiés. Plusieurs de ces jeunes réfugiés seraient des mineurs engagés sans le consentement de leurs parents. Ce qui viole aussi leurs droits internationaux de réfugiés, selon un récent communiqué de presse publié par Human Rights Watch, parce que les réfugiés doivent garder leurs conditions de civils.

Solana analyse le problème des “sources non citées” dans les reportages des médias occidentaux, dans son billet intitulé “When Local Sources go Unnamed“ (Quand les sources locales ne sont pas citées):

je viens juste de trouver la dernière édition du National Geographic Magazine avec leur reportage sur “La Somalie en ruines”. Les photos de Mogadiscio de Pascal Maitre sont très belles, même si elles montrent beaucoup de destructions. Et l'auteur, Robert Draper, donne une description honnête et compatissante d'une histoire compliquée. Il pose aussi clairement les difficultés des reportages étrangers sur la Somalie.

Curieusement, le journaliste somalien, Harun Hassan, est cité nommément dans la légende d'une photo d'un agent de la circulation à Mogadiscio, mais nulle part dans le texte lui-même, au tant que je puisse voir. Pourquoi cette réticence à révéler les sources ? Si M. Draper s'est donné la peine de contacter et interviewer des sources somaliennes de médias, pourquoi ne pas partager cette information avec les lecteurs?

Est-ce une expérience habituelle des journalistes somaliens qui assistent des journalistes étrangers dans leurs reportages? J'espère que les membres du Somali Media Centre vont aider à faire la lumière sur ce que c'est que d'être l'autre côté d'une équipe de reportage.

Vous pouvez voir la liste actuelle des membres du Centre ici.

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