Ceasefire Liberia : Autour du 163e anniversaire de l’indépendance

Carte du Libéria. Image sur Flickr de MercyWatch. CC BY-NC-ND

Le billet d'origine a été écrit par Rezwan.

Le Libéria, la plus ancienne république du continent africain, a célébré le 163e anniversaire de son indépendance le mois dernier (le 26 juillet, pour être plus précis), et il est désolant de remarquer qu’après toutes ces années, le Libéria est un pays toujours sous-développé avec tous ses problèmes. « Ce pays a été le tout premier pays d’Afrique à devenir indépendant, en déclarant son indépendance en 1847 », note (en anglais, comme tous les blogs cités) Nat Bayjay sur le blog Ceasefire Liberia. Selon Wikipedia :

Le Libéria a été fondé et colonisé par des anciens esclaves américains libérés et soutenus par une organisation privée l’American Colonization Society  entre 1821 et1822. Ceux-ci sont partis du principe selon lequel ces anciens esclaves, jouiraient sûrement de plus de libertés, et d’égalité ici.

Ces colons formèrent une certaine élite au sein de la société libérienne et, en 1847, fondèrent la République du Libéria, instituant un gouvernement copié sur le modèle américain, et choisirent Monrovia comme capitale, tout ceci après le mandat de James Monroe, un fervent supporter de la colonisation, comme cinquième président des Etats-Unis.

Alors, quels peuvent bien être les problèmes ayant freiné le développement de ce pays, théâtre de nombreuse guerres ? En fait, le Libéria a commencé à régresser après le coup d’état militaire de 1980. Le pays a ensuite dû faire face à deux guerres civiles qui ont tué des centaines de milliers de personnes et dévasté du même coup l’économie.

Aujourd’hui, le pays est affligé de nombreux problèmes, parmi lesquels la corruption. Nat Bayjay cite ici le père Tikpor, l’orateur national du pays :

Si le gouvernement n’éradique pas le virus mortel de la corruption qui gangrène ses activités, tout ce qu'il réalise se verra anéanti.

Ellen Johnson Sirleaf, Présidente du Liberia. Photo sur Flickr de Bahia. CC BY

La présidente du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf, a d’ailleurs appelé les Libériens à rester unis, même dans les querelles terriennes locales.

Les conflits terriens étaient devenus de plus en plus récurrents après-guerre, avec notamment l’affaire du comté de Nimba au centre de tous, ayant été à l’origine de nombreux malentendus ayant engendré à leur tour la peur d’un retour à la guerre.

Bien que les allégements de dette puissent stimuler l’économie du pays, ils ne sont pas la solution miracle à ces nombreux défis auxquels le Libéria fait face, et qui, selon Jahbulleh Cicero Dempster sont :

• Le sens d’une identité nationale devrait être inculqué à tous ces Libériens engagés encore dans des disputes à caractère tribaliste.

• Les Libériens ont tendance à croire que les vieux problèmes ne peuvent pas être résolus ; et cela doit changer.

• Nombre de décideurs font l’éloge d’un système mettant en avant la cruauté envers les faibles.

• L’écart entre riches et pauvres est très grand – les 1% de privilégiés, riches et puissants, n’ont cure des conditions de vie des 99% de la population qui vivent dans le dénuement total, sans assez de nourriture et d’eau, sans accès aux soins de base, à l’éducation et à l'assainissement.

• Les Libériens devraient participer activement au processus de construction de leur propre nation, plutôt que d’être de simples spectateurs passifs.

Une rue de Monrovia, la capitale du Libéria. Photo sur Flickr de Tweefur. CC BY-NC-SA

Les journalistes citoyens du projet Rising Voices Ceasefire Liberia prennent leur part face à ces défis, en fournissant des informations sur des anomalies observées au sein du gouvernement, tout comme de la société civile. Nathan Patio Charles écrit à ce propos sur le blog de Ceasefire Libéria :

Une enquête indépendante menée par Ceasefire Liberia, en collaboration avec l’association libérienne Journalists for Human Rights et Good Governance, un atelier de reportages de 4 mois sur la justice pour des étudiants de diverses universités libériennes, a permis de découvrir que la prison centrale de Monrovia est surpeuplée (…)

Le taux de criminalité ne cesse d’augmenter et la justice ici est d’une lenteur notoire, maintenant ainsi les prisons surpeuplées de personnes en détention provisoire.

Le système judiciaire semble être un problème pour ce pays. Nat Bayjay rapporte ainsi que la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) du Libéria a soumis ses conclusions et recommandations à la Législature nationale, et y accusait le système judiciaire d’être une entrave à la paix et à la réconciliation au Libéria :

La réconciliation est un processus, et non pas une denrée qui peut être acquise en l’absence d’une société juste et équitable, basée sur l'état de droit. Il ne peut y avoir de paix sans justice.

Toutefois, il y a des signes de progrès dans le système judiciaire, comme le montre cette inculpation faite par la Police Nationale libérienne, d’un homme âgé de 48ans ayant violé une adolescente de 13 ans dans le centre de Monrovia, à l’origine maintenant de nouvelles vagues de violences.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le blog de Ceasefire Liberia.

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