Les traducteurs de Global Voices : Gaël Brassac

Gaël à Kyoto, en avril 2010

Nous poursuivons la publication de portraits des traducteurs de Global Voices en français. Ce sont les discrets contributeurs qui permettent aux lecteurs de lire en français nos revues de blogs. L'intérêt pour un pays en particulier est souvent l'un des motifs qui font que de lecteur, on devient traducteur de notre site. Le Japon est plus que jamais en ce moment au centre des préoccupations de Gaël, mais c'est grâce au Bangladesh qu'il a découvert Global Voices [d'autres portraits de blogueurs et traducteurs de Global Voices dans le monde entier ici].

Vous lisiez déjà Global Voices avant de le traduire en français ?

Gaël Brassac : J’ai découvert Global Voices début 2009 à l'université, lorsque j’effectuais des recherches pour un dossier de veille géopolitique sur les conflits intérieurs des pays asiatiques. J’avais entendu parler d’une mutinerie au sein de l’armée du Bangladesh. Les sources d’informations étaient très rares dans la presse, mais sur Global Voices j'ai découvert un très bon article de Rezwan, qui m’a bien aidé ! De fil en aiguille, j’ai commencé à traduire pour le site et je contribue aussi comme auteur.

Quel est l'article de Global Voices que vous avez traduit et qui vous a le plus frappé ?

GB : L'un des premiers que j'ai traduits, en juin 2010, sur l'Egypte : Je m’appelle Khaled et je n’étais pas un terroriste. On pouvait y lire pourquoi ce jeune Égyptien, qui possédait des vidéos compromettantes pour la police locale, a été assassiné par ces mêmes policiers. L’article montrait la corruption généralisée de tout l'état égyptien, jusqu'au dernier policier. Moins d'un an plus tard, tout a changé, et les manifestants de la place Tahrir n’ont jamais oublié Khaled et brandissaient son portrait dans les meilleurs comme dans les pires moments de la révolution égyptienne.

Vous vivez dans la Drôme, en France, mais le Japon est central dans votre vie, surtout en ce moment. Pourquoi le Japon ?

GB : La faute à l'émission Club Dorothée et ses manga d’animation japonais, quand j'étais gamin ! Adolescent, j’ai commencé à lire mes premières séries manga comme Jojo’s Bizarre Adventure, GTO, Kenshin le Vagabond, entre autres. Côté littérature, je lisais Ryu Murakami et Haruki Murakami, Dazai Osamu, Ryosuke Akutagawa notamment. Je voulais apprendre la langue, et vivre dans ce pays. J'ai fait des études d'anglais et de japonais avec l'intention, au début, de créer un business entre la France et le Japon. Mais les cours de marketing et de stratégie ont eu raison de moi. J'ai préféré m’orienter vers une activité où l’engagement solidaire, l'humain était au centre des préoccupations, et non pas l'argent. Après mon année au Japon, j’ai fait une formation de gestion de projet humanitaire à l'université d’Aix-en-Provence, et c'est d'ailleurs là que j'ai rencontré ma copine, qui est zainichi, une Coréenne née au Japon. Actuellement , je cherche du travail dans l'humanitaire en France, au Japon, ou ailleurs. Mais mes vieux jours, je les passerai au Japon!

Comment vivez-vous les événements actuels depuis la France ?

GB : La semaine suivant le séisme, le tsunami puis les fuites radioactives, j’étais très stressé. Je suivais activement les nouvelles mais la masse d’informations contradictoires sur les médias traditionnels m’a peu à peu rebuté, et j’ai sélectionné une seule source d’informations, un forum, pour être moins nerveux. Lorsqu’une telle catastrophe arrive dans un pays dans lequel on a tant de bons souvenirs, une petite amie, des amis, et dans lequel on espère encore vivre, c'est difficile à supporter. Mais je suis sûr que le Japon se relèvera comme il a pu le faire après la Seconde Guerre Mondiale. J’espère qu’il adoptera une politique progressiste sur les énergies durables, comme il a su écrire l’article 9 de la Constitution japonaise en 1946, renonçant à jamais à la guerre.

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