Un projet de construction d'une mine à ciel ouvert à Centro Chato -une bourgade de 3144 habitants selon le recensement effectué en 2000 – au centre de l'Uruguay, divise les Uruguayens. Tandis que certains le voient comme une opportunité d'emploi et de croissance économique, d'autres sont inquiets des conséquences environnementales et se demandent si le pays va réellement tirer bénéfice de la mine.
Comme l’AFP l'a fait savoir début juin [en anglais, lien invalide entre temps] :
Le projet Aratiri, propriété de Zamin Ferrous, une entreprise minière dont le siège se trouve à Londres, aura un coût estimé de 2,5 millions de dollars (soit 1,7 millions d'euros). C'est le plus grand projet minier d'Amérique du Sud et il représente plus de 6% du produit intérieur brut de l'Uruguay.
Ces deux dernières années, l'entreprise a eu l'autorisation d'explorer, en quête de fer, 120 000 hectares de terres (1200 km²) dans les environs de la bourgade de Cerro Chato dans le centre-est du pays.
Le rapport se poursuit ainsi:
En Uruguay, le sous-sol appartient à l'Etat, et celui-ci a demandé aux agriculteurs qu'ils laissent l'entreprise utiliser leurs terres à la recherche de minerai de fer.
Pour une indemnisation relativement minime, Claudia Perugorria a autorisé les excavatrices de l'entreprise minière à pénétrer sur ses 47 hectares (0,47 km²), où elle élève quelques 30 vaches et moutons. Aujourd'hui, ses pâturages portent les marques de traces de roues et sont jalonnés de cratères et de trous où les animaux peuvent tomber et se blesser.
El pueblo Frente a la Minera Aratiri, un blog [en espagnol] qui s'oppose à l'opération et publie des articles, des rapports et autres supports sur le sujet, affirme :
Como uruguayos preocupados en el desarrollo verdadero, la salud ambiental y humana y el derecho de la población a opinar y participar de los procesos de decisión que afectarán directamente sus vidas y medio de supervivencia, nos preguntamos: ¿cómo se conjuga el Uruguay Natural al que apuesta el gobierno con un emprendimiento minero de tal envergadura?, ¿cuán grande será el beneficio en términos económicos para nuestro país si se tienen en cuenta el daño social y ambiental irreversibles?, ¿qué pasará con esas tierras una vez que la empresa se retire?, ¿esto está incluido en los cálculos?
Ceux qui soutiennent le projet citent le développement économique comme l'une des forces potentielles du projet. Félix Obes Fleurquin écrit dans Equinox Fin de Semana [en espagnol] :
Estoy a favor de este proyecto, y de todo proyecto que nos saque o nos ayude a salir de la pobreza […]
Hay riesgos con la mineria y hay muchos riesgos con la mineria a cielo abierto, eso no cabe duda, como los habia con las papeleras, pero esos riesgos hay que afrontarlos […]
Je suis en faveur de ce projet et de tout projet qui nous tirera ou nous aidera à sortir de la pauvreté […]
Il existe des risques avec l'exploitation minière et il y en a beaucoup avec l'exploitation minière à ciel ouvert, cela ne fait pas de doutes, comme il y en avait avec les industries papetières, mais ces risques il faut y faire face […].
Le dimanche 26 juin, les agriculteurs et ceux qui vivent près de Cerro Chato ont pris part à une marche contre le projet. Le blog Observatorio Minero del Uruguay [en espagnol] explique que la majorité des manifestants:
vive y trabaja en algunas de las 120.000 hectáreas pedidas por la empresa para prospección y en las que, por tanto, enfrentan dificultades para planificar su actividad agropecuaria a futuro
La veille, samedi 25 juin, les employés de l'entreprise et autres partisans d'Aratirí ont pris part à une marche dans les mêmes rues pour défendre le projet. Le blog Aire Libre partage des enregistrements et des photos des deux manifestations.
La majorité des utilisateurs de Twitter qui font des commentaires sur Aratirí semblent s'opposer au projet, bien qu'il y ait quelques exceptions, à l'image de l'utilisateur @Uruguay_Mejor, qui écrit :
En principio, estoy a favor del puente #LagunaGarzon, de #Aratirí y del desarrollo del#Uruguay. También quiero mayor control de DINAMA…[Dirección Nacional del Medio Ambiente]
Mais le journaliste, avocat et écrivain Graziano Pascale (@grazianopascale) fait part d'une inquiétude commune:
@MBBATLLISTA // los extranjeros cada vez msas ricos con el hierro uruguayo
Puis il twitte :
Quien controla el hierro controla el Uruguay..Al manejar 3.000 millns de dls anuales Aratiri será un estado dentro del estado.
Ricardo Berois (@rberois) fait référence à l'annonce par le Président José Mujica d'une seconde entreprise australienne – Gladiator Resources (Ferro Minas S.A. en Uruguay) – qui cherche à extraire le minerai de fer de Rivera:
Mujica dice que hay otra empresa a parte de Aratirí ! Entonces a nacionalizar el hierro si quiere más guita como dijo
Marcelo Bacigalupi (@Cr_Bacigalupi) écrit:
EL DEBATE DE ARATIRI ES ESTERIL. HAY QUE PROHIBIR LA MINERIA A CIELO ABIERTO. HAY QUE CUIDAR EL 1/2 AMBIENTE. EL CAPITAL ESTA EN LA CABEZA.
Sur YouTube, noalamegamineriaUR publie une vidéo qui informe des conséquences que peut avoir un projet tel qu'Aratirí et donne à voir par ailleurs des cortèges d'opposants à la mine:
Le journal uruguayen El Observador fait savoir que les études d'impact environnemental d'Aratiri seront prêtes dans 18 mois. On peut s'attendre à ce que l'affaire fasse encore parler d'elle dans la rue et sur les réseaux sociaux.
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