Paraguay: Destitution du Président Fernando Lugo

Comme nous le communiquions il y a quelques jours, le Sénat paraguayen a voté la destitution du Président Fernando Lugo, après un jugement dans la précipitation. Le Congrès du Paraguay avait voté pour lancer une procédure d'impeachment [en] déclenchée par la manière dont il avait géré la dispute [en] entre la police et les campesinos (“paysans”) pour une terre, “dispute” qui avait laissé 17 victimes sur le carreau (sept policiers et dix agriculteurs).

Une délégation de l'Union des Nations Sud-Américaine (Unasul) s'est rendue [en anglais] au Paraguay pour rencontrer le gouvernement et l'opposition, qui avait fait pression en faveur du processus d'impeachment. L'Unasul avait tiré la sonnette d'alarme quant aux risques de “coup d'état dissimulé” et aux conséquences qu'une destitution du Président pourrait avoir pour le pays.

Aujourd'hui, 24 juin, le Sénat, contrôlé par l'opposition, a voté, par 39 voix pour et 4 contre, la déposition de Fernando Lugo, le proclamant ainsi coupable d'une mauvaise gestion de ses fonctions, comme l'indique le journal ABC do Paraguai [en espagnol]. Quelques instants après, Fernando Lugo faisait une déclaration dans laquelle il affirmait accepter la destitution.

Des manifestations comparant cette manière de faire avec un coup d'état ont immédiatement eu lieu devant le Congrès. Plusieurs utilisateurs de Twitter ont mentionné des confrontations [en espagnol] et une répression policière [en espagnol, comme les liens suivants].

Les internautes ont activement réagi au événements d'aujourd'hui [24 juin].

Estela Nuñez Acosta (@Jesudi) cite la phrase répétée par les législateurs qui ont voté pour l'impeachment et ajoute :

“Por la condena”.. todavía no puedo creer que algunos denunciados por corruptos y más pronuncien esta frase. ‪#JuicioPolitico‬

“Pour la condamnation”… je n'arrive toujours pas à croire que certains [des parlementaires] dénoncés pour actes de corruption voire plus [des crimes] aient pu prononcer cette phrase. #JuicioPolitico‬ (“JugementPolitique”)

Pendant ce temps-là, Alfredo Morinigo (@alfmorinigo) twittait :

#Lugo‬ se merecía el ‪#JuicioPolitico‬ Pero a tan solo 9 meses de la culminación de su mandato no veo la necesidad se hacer esto.

#Lugo‬ a bien mérité le ‪#JuicioPolitico‬ (“jugement politique”) Mais, à seulement neuf mois de la fin de son mandat, je ne vois pas bien la nécessité de faire ça.

A propos du jugement, Sergio Lahaye (@SergioLahaye) twitte [en anglais] depuis Assunção, la capitale du pays :

Maybe I don't get it, but so far I have seen no proof that ‪#Lugo‬ is guilty of any of these charges. Just politicians shouting that he is.

Peut-être que je n'y comprends rien, mais jusqu'à présent, je n'ai toujours pas vu de preuves que #Lugo soit coupable d'aucune de ces accusations. Juste des politiciens braillant qu'il l'est [coupable].

Tandis que Lara Tomassi (@laratomassi) dit :

Se pusieron todos de acuerdo.. Tanto les costaba cuando trataban temas de salud, educación, transporte publico y demás precariedades?

Ils sont tous mis d'accord.. Ils avaient pourtant tellement de difficultés à en trouver un [accord] sur les questions de santé, d'éducation, de transport public et d'autres domaines précaires?

Santiago Escobar (@santesgon) regrette ce que cette crise politique signifie pour le Paraguay :

Destituyeron a ‪#Lugo‬, estamos en boca de todos, tenemos riesgo de salir del Mercosur y Unasur. Pueden cerrar las fronteras‪#DesastreNacional‬

Ils ont destitué  #Lugo‬, tout le monde parle de ça, et on court le risque d'être sorti du Mercosul (NdT: le Marché Commun Sud-Américain)et de l'Unasul. Ils pourraient fermer les frontières #DesastreNacional‬

Pendant que des éditorialistes [en anglais] et des citoyens dénonçaient le coup d'état, d'autres, comme le journaliste Santiago González (@SanTula) défendaient la constitutionnalité du processus d'impeachment :

El juicio politico es una via constitucional de destitución del presidente. Nuestra constitución es superior a tratados internacionales.

Le jugement politique est un processus constitutionnel visant à destituer un président. Notre constitution se situe au-dessus des traités internationaux.

Le Vice-Président de Fernando Lugo, Federico Franco, prendra sa place comme nouveau Président du Paraguay, et Myrian Jara (@My_Jara) soutient que le processus aurait pu être différent si Lugo avait cédé la présidence à son suppléant :

Desde un principio Federico Franco debia haber tomando el mando y Lugo haberle cedido su lugar y de ese modo esto no iba estar pasando.

Dès le début [de l'affaire], Federico Franco aurait dû prendre le pouvoir et Lugo aurait dû le lui abandonner, et de cette manière, rien de tout cela ne serait arrivé.

Mais d'autres, comme Fabiana Silva (@fabisilvarojas) ont réagi de façon différente au nouveau rôle de Federico Franco ainsi qu'à son discours :

Todo eso va a hacer en 9 meses? Discurso fuera de la realidad temporal. Por favor dejá de robar ‪#Franco‬. Mi presidente no sos, no te elegí.

Il va tout faire en neuf mois? Un discours loin de la réalité temporelle. S'il te plait, arrête de chiper #Franco. Tu n'es pas mon président, je n'ai pas voté pour toi.

Federico Franco sera donc président jusqu'à la fin du mandat de Lugo, en 2013. Plus de résumés et de réactions sur Twitter sous les mots-clés  #Lugo, #juiciopolítico, #apoyoaLugo, #Paraguay

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