Pour la fête nationale du Portugal le Président hisse le drapeau à l'envers

Ce billet fait partie du dossier de Global Voices sur l'Europe en crise.

La journée du 5 octobre est fête nationale au Portugal et commémore l'instauration de la république en 1910. Les célébrations officielles de cette année ont été marquées par un acte symbolique et quelque peu malheureux du Président Cavaco Silva, qui a par erreur hissé les couleurs du pays à l'envers.

President Cavaco Silva hoisting the flag on October 5, 2012. Photo by Artº 21 shared on Facebook (in public domain)

Le Président Cavaco Silva hisse les couleurs le 5 octobre 2012. Photo Publié par Artº 21 sur Facebook (domaine public)

Selon le code militaire, un drapeau hissé à l'envers signifie qu'un territoire a été envahi par l'ennemi. Selon l’Article 332 du Code Pénal, toute personne qui “bafoue publiquement les symboles nationaux et régionaux”, tels que le drapeau, l'hymne national ou tout autre emblème de la souveraineté nationale portugaise est passible d'une peine de 2 ans de prison ou d'une amende pouvant atteindre jusqu'à 240 jours de salaire.

José António Fundo, artiste et professeur d'arts plastiques, écrit [en portugais] sur son blog Fundo Azul (Fond bleu):

"Portuguese flag version 2.0 Now idiot proof". Image by Johny Jambalaya on Facebook (used with permission)

“Le drapeau portugais en version 2.0 pour les nuls”. Image de Johny Jambalaya sur Facebook

 

Um Presidente hasteia a bandeira do seu país ao contrário. Este acto está carregado de simbolismo. Ainda que tenha sido involuntário. Este Presidente já nos habituou a actos desprovidos de sentido, de intenção e de alma. Uma bandeira invertida é sinal de um país vitima de um golpe de estado, um navio tomado por piratas. É um pedido de auxilio causado por uma tomada violenta e ilegítima do poder, a perca de autonomia e liberdade. Portugal foi tomado por um governo que defende interesses estrangeiros, por uma troika que quer criar um exército de escravos europeus, por falsos políticos que protegem interesses económicos nefastos. Cavaco Silva não se desgasta muito para defender o interesse dos Portugueses. Sem querer realizou o mais simbólico e preocupante acto que acompanha a comemoração da República. A Republica está no fim. A democracia também. A bandeira deveria manter-se invertida. Até lhe agradecia a ironia mas estou farto de aturar as suas tolices.

Un Président hisse les couleurs de son pays à l'envers. C'est un acte chargé de symbole. Même si cela n'était pas intentionnel. Ce Président nous a habitués à des actes dénués de sens, d'intention et de profondeur. Un drapeau à l'envers est le signe d'un pays victime d'un coup d'état, d'un bateau arraisonné par des pirates. C'est une demande d'aide suite à une prise de pouvoir violente et illégitime, à une perte d'autonomie et de liberté. Le Portugal est dirigé par un gouvernement qui défend des intérêts étrangers, par une troika [formée du Fond Monétaire Européen, de la banque Centrale Européenne et de la Commission Européenne] qui veut créer une armée d'esclaves européens, par des faux politiciens qui protègent des intérêts économiques défavorables. Cavaco Silva ne se fatigue pas à défendre les intérêts des Portugais. Malencontreusement, il a commis l'acte symbolique le plus dérangeant pour accompagner la célébration de la république. C'est la fin de la république. Et de la démocratie. Le drapeau devrait rester retourné. J'en viendrais à le remercier pour cette gaffe, mais j'en ai assez de supporter ses bêtises.

 

Il y a un an et demi, Global Voices a publié un billet sur la mise en place du “plan de sauvetage financier international”, et a cité l'activiste Miguel Januário qui suggérait ironiquement de “rajeunir le drapeau portugais, et de rajouter des couplets à l'hymne national (…) pour qu'il soit en phase avec la réalité du pays”

Après la célébration du 5 octobre de cette année, de nouvelles versions du drapeau (voir image ci-dessus) et de l'hymne national (enregistrement audio ci-dessous) circulent sur les médias sociaux.

Un certain nombre de gens ont aussi modifié leurs profils en ligne et leurs avatars en utiisant des images inversées.

"Happy anniversary upside down republic "¡ɔıןqndǝɹ ǝʌıן ƃuoן" Poster by Gui Castro Felga (used with permission)

” Heureux anniversaire à la république à l'envers “¡ɔıןqndǝɹ ǝʌıן ƃuoן”. Affiche de Gui Castro Felga publiée sur le blog du Ministère de la Contre-propagande.

Cette année est la dernière année que le 5 octobre sera férié dans le pays -mesure annoncée plus tôt en 2012 afin d'augmenter les jours de travail. Pour la première fois en 102 ans, les célébrations officielles ne se sont pas déroulées au Square Municipal de Lisbonne pour des raisons de sécurité, comme l'indique le i journal (dont la couverture du 6 octobre est aussi à l'envers), mais ont été déplacées sur une place plus fermée, le Patio da Galé.

Malgré tout, deux manifestantes ont réussi à perturber l'événement : l'une a interrompu la fin du discours du Président par des cris désespérés, et l'autre a récité un chant de résistance de Fernando Lopes-Garça intitulé Fermeté.

Le blog Casa das Aranhas se fait l'écho [en portugais] (avec des photos) des différentes manifestations qui se sont déroulées tout au long de la journée, dont un rassemblement convoqué sur Facebook qui s'est tenu en face de l'Assemblée de la République et s'est soldé par l'arrestation de manifestants.

Ce billet fait partie du dossier de Global Voices sur l'Europe en crise.

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