Le site web Zambian Watchdog, un Chien de garde en péril

Le 9 mai 2012, les visiteurs du site du média citoyen Zambian Watchdog (Chien de garde zambien) ont été accueillis par “la page n'est pas disponible.” Zambian Watchdog a indiqué que son site a été la cible d'une attaque de déni de service (DDoS), apparemment par le gouvernement.

Plus tôt cette année, il a été signalé que le gouvernement zambien avait consacré 5 milliards de Kwachas, soit 1 million de dollars pour envoyer du personnel de la police et de la sécurité à l'étranger apprendre à pirater des sites Web. En avril, le site Zambian Watchdog a répertorié plusieurs mesures prises par le gouvernement pour réprimer l'utilisation d'Internet en Zambie.

Le 2 octobre, le Greffier zambien des sociétés, Clément Andeleki, a donné à Zambian Watchdog 48 heures pour fournir une adresse physique faute de quoi le site s'exposait à une radiation. Un article sur Zambian Watchdog explique :

Selon des informations de la ZNBC TV2 appartenant à l'État, mais contrôlée par le PF,Andeleki dit que le site Watchdog devra également payer 18 millions de Kwachas ou 1 million de dollars à son bureau comme l'exige la loi, au plus tard mardi à 18 heures.

Andeleki a déclaré aux journalistes lors d'une conférence de presse dans son bureau que le site Watchdog a été enregistré en 2002, mais n'avait pas fourni une adresse physique.

Le site Zambian Watchdog a répondu à la demande en fournissant une adresse physique:

Réponse de l'éditeur: notre adresse est www.zambianwatchdog.com, notre contact est editor@zambiawatchdog.com

Après avoir reçu la menace de radiation, le site a fait remarquer que le Zambian Watchdog que le gouvernement zambien dit avoir enregistré en 2002 sans adresse physique est une création factice du gouvernement appelé “Zambia For Watchdog”, opérant en tant que Zambian Watchdog pour impliquer le site Web d'information.

Commentant l'ultimatum de 48 heures, mtu-wa-mezi a dit [le site n'a pas de liens permanents pour les commentaires individuels] :

Extrait du registre des sociétés pour annuler le “faux” certificat d'enregistrement de Zambian Watchdog. Image utilisée avec la permission de zambianwatchdog.com.:

Dans un pays ayant peu de canaux d'information, sans salles communautaires, etc, on a seulement besoin de la création de plus de chiens de garde. Vraiment, il y a beaucoup de choses que nous, blogueurs, nous apprenons et diffusons.

Si le site est bloqué en Zambie, ceux qui vivent à l'étranger vont utiliser des courriels pour partager ses articles, a déclaré Mpangula :

si vous réussissez à les bloquer en Zambie, nous qui sommes à l'extérieur de la Zambie, nous allons poster leurs articles aux adresses e-mails en Zambie. Vous allez voir comment ils vont circuler comme de petits pains chauds. Vous allez nous dire de payer pour avoir diffusé des informations de Zambianwatchdog.

Bwalya Koni a plaisanté au sujet de l'adresse physique de Zambian Watchdog:

nous opérerons à partir des quartiers de vos domestiques, avec le WI-FI que nous recevons de votre résidence.

Lorsque certains internautes ont fait valoir que Zambian Watchdog devrait payer des impôts, un lecteur sous le nom de New Age a demandé:

Combien d'impôt la Zambie perçoit-elle de facebook?

Le président de la Zambie et plusieurs ministres de son gouvernement ont ouvertement attaqué le site à plusieurs reprises. Au début de cette année, le président zambien a poursuivi Zambian Watchdog pour diffamation.

Infographe de la distribution des attaques DDoS contre Zambian Watchdog. Source: zambianwatchdog.com.

Jeudi, 4 octobre, Levi Kabwato, un spécialiste de Media Freedom Monitoring & Research (Programme régional de surveillance pour la liberté des médias et la recherche) au Media Institute of Southern Africa (à l'Institut des médias d'Afrique australe) a publié une déclaration en faveur de la liberté d'expression en ligne disant:

[…]au lieu de réprimer les auteurs présumés d'infractions soit en détournant des lois sans une bonne sensibilisation du public ou en utilisant une loi obscure pour cibler ces médias, les gouvernements – et en particulier ceux du reste de la région qui ont également déjà montré un malaise vis-à-vis d'Internet – doivent reconnaître que le phénomène de l'édition en ligne est non seulement irréversible, mais peut-être plus important encore, bénéfique à la promotion et à la protection de la démocratie, les droits fondamentaux de l'homme et la bonne gouvernance.

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