Venezuela : la violence s'installe après les doutes et les débats post électoraux

(Sauf indication contraire, tous les liens sont en espagnol.)

Les discussions et polémiques autour des résultats des élections du 14 avril sont toujours d'actualité dans la rue et sur Internet au Venezuela.

Des confrontations ont eu lieu dans plusieurs villes du pays et les réseaux sociaux regorgent d'accusations et de messages indignés de part et d'autre de la ligne de démarcation politique, qui ne fait qu'accentuer la séparation entre les “chavistes” et les opposants au gouvernement.

Les partisants de l'opposition exigent en outre un recomptage des votes après que Nicolás Maduro s'est proclamé comme le nouveau président élu de la République.

Avant que ne se produisent des affrontements, de nombreuses manifestations ont été organisées face au Conseil national électoral (CNE), comme en témoignent une série de photographies partagée par Carlos Bauza sur Facebook. Cet utilisateur a également publié des images depuis Caracas, dans lesquelles on peut observer des feux de caoutchouc ainsi que le “cacerolazo” (bruits d'ustensiles de cuisine frappés sur des casseroles) organisés par l'opposition tandis que la directrice du CNE, Tibisay Lucena, s'exprimait à travers les médias publics.

CNE Valencia, 15/04/13. Foto del usuario de Flickr Marco Hernández, bajo licencia Creative Commons  (CC BY-NC-SA 2.0)

CNE Valencia, 15/04/13. Photo de l'utilisateur de Flickr Marco Hernández, licence Creative Commons (CC BY-NC-SA 2.0)

Beaucoup de photographies de militaires en train de dépouiller les urnes, prises les années précédentes, ont également été partagées sur le Net dans l'intention de prouver les irrégularités qui avaient été dénoncées. Ces images ont eu un fort impact sur les réseaux sociaux, ce qui a conduit à d'importantes controverses ainsi qu'à l'arrestation d'un des utilisateurs ayant publié une de ces photos “déstabilisantes”.

On accuse en outre à Henrique Capriles d'avoir incité à la violence qui s'est propagée à travers le pays. Le député de l'Assemblée Nationale et chef de la fraction parlementaire du PSUV (Parti socialiste uni du Venezuela), Pedro Carreño (@PedroCarreno_e), écrit sur Twitter :

@PedroCarreno_e: Eso de responsabilizar a CAPriles es pura paja. Donde esta el ministerio publico para que lo mande a detener y que asuma su responsabilidad

@PedroCarreno_e : Rejeter la faute sur Capriles est totalement bidon. Que fait le ministère public pour l'arrêter et assumer sa responsabilité

Ces accusations ont été répétées dans les tweets des partisans du chavisme, qui voient en la personne de Capriles l'auteur présumé des affrontements et le responsable des victimes causées par les attaques de centres médicaux. Sonia Quishpe (@SoniaQuishpe) fait écho à ces plaintes :

@SoniaQuishpe: @hcapriles ya van 12 CDI quemados, 2 casas del PSUV, carros, 2 dirigentes del PSUV muertos q mas quieres fascista? Ese era el camino?”

@SoniaQuishpe : @hcapriles on en est à 12 centres de diagnostic intégral (réseau de cliniques publiques gratuites) brûlés, 2 dirigeants du PSUV décédés, que te faut-il d'autre, fasciste ? C'est ça le chemin ?

De son côté, l'internaute @joseanton1990 répond :

@joseanton1990: Sí alguien tiene las fotos de los 20 CDI quemados q las muestre y con gente de la oposición generando el incendio más rápido para q las suba

@joseanton1990 : Si quelqu'un a les photos des 20 CDI brûlés, qu'il les montre et avec des membres de l'opposition provoquant l'incendie encore plus vite pour qu'il puisse les publier

 

Cependant, les jours suivants, certaines photographies de ces centres médicaux ont été partagées en ligne afin de démentir les informations selon lesquelles elles avaient été attaquees.

Quant à Héctor Ruribarri, il publie sur son profil Facebook une vidéo dans laquelle il affirme que des groupes pro-gouvernement  ont “attaqué une manifestation pacifiste devant le siège du CNE à Maracaibo”.

Dans une autre vidéo publiée sur Youtube par Illdiego, on peut voir des groupes du Parti communiste et de la jeunesse communiste vénézuéliens qui “ont récupéré” un des bureaux du CNE qui “avaient été pris par des ‘caprilistes'”.

L'opposition a elle aussi publié des vidéos et photographies dans lesquelles elle accuse les services de police et certains groupes armés qui soutiennent le gouvernement, d'attaquer les manifestations avec des armes à feu.

Au fil des heures, la tension monte, malgré les tentatives pour le maintien de l'ordre dans la rue, ce dernier s'affaiblit et les réseaux sociaux se font l'écho des débats assourdissants, confus et qui s'enveniment. Néanmoins, les sites en ligne ont donné naissance à de nombreuses réflexions, ouvrant la voie à de nouveaux dialogues et contrastant avec les attaques et les confrontations.L'issue de cette crise reste ambiguë et incertaine.

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