Encore un journaliste arrêté en Zambie

Wilson Pondamali, the third journalist to be arrested in government agents' pursuit of people suspected to be linked to the Zambian Watchdog.

Wilson Pondamali. Photo de Zambia Reports.

[Les liens renvoient vers des pages en anglais] Le journaliste zambien Wilson Pondamali a été arrêté le 17 juillet et accusé de possession d'”informations classifiées”. Selon l'AFP, la police a perquisitionné le domicile de Pondamali et trouvé des documents suggérant que le président zambien Michael Sata “n'était pas apte à gouverner.” La police affirme également avoir trouvé des preuves reliant Pondamali au populaire site d'informations citoyennes Zambian Watchdog (chien de garde zambien) .

Wilson Pondamali est le troisième journaliste à être détenu par la police après les arrestations la semaine dernière du spécialiste des médias Clayson Hamasaka et de Thomas Zgambo, un ancien journaliste du Zambia Daily Mail. Zgambo a depuis été accusé de sédition. Hamasaka n'a pas été formellement inculpé, mais il doit se présenter à la police régulièrement.

Le jour de l'arrestation de Pondamali, l'accès au site de Zambian Watchdog semblait être sévèrement restreint pour les utilisateurs où qu'ils soient. Le site a rapporté qu'il avait été bloqué sur tous les réseaux mobiles en Zambie. Il a subi une série de difficultés techniques et des menaces indirectes des représentants du pouvoir au cours des derniers mois.

Des lecteurs hors de la Zambie ne pouvaient pas accéder aux sites Web sur différents navigateurs. Un lecteur, Ku Masangalatoni a commenté:

Safari ne peut pas ouvrir la page, car trop de redirections ont lieu !

Le site de Zambian Watchdog a rapporté :

[…] [Le] gouvernement zambien a bloqué mardi le site de  Zambian Watchdog sur tous les [FAI] locaux, y compris le réseau MTN qui avait auparavant refusé la suppression du site d'informations le plus populaire en Zambie.

 

Ce mois-ci, des utilisateurs ont rapporté que le site semblait bloqué sur tous les fournisseurs de services Internet du pays, sauf MTN. Le site Zambian Watchdog a réagi en déménageant dans un nouveau domaine. Il a été à nouveau déplacé sur http://zwd.cums.in. Les administrateurs du site encouragent les lecteurs à visiter le site de son nouveau domaine, ou sa page Facebook.

Un sympathisant au pseudo blacknigga a écrit :

[…] Mon conseil à ZWD est d'arrêter la migration du site à chaque fois que brique rouge [surnom des services de renseignement, d'après la couleur des briques de leur siège] exerce une pression sur vous. Ca va être coûteux de cette façon et c'est exactement ce que la brique rouge veut que vous fassiez. Vous allez ainsi perdre vos lecteurs.

Je suis en Zambie et je peux encore accéder à ZWD à travers un serveur proxy. La technologie que la brique rouge utilise, inspection approfondie des paquets, dpi, pour bloquer non seulement ZWD mais les autres publications en ligne aussi ont leurs propres limites.

Il est temps que ZWD capitalise sur ces limitations de dpis pour les exploiter à son avantage. Mon conseil à ZWD est d'investir dans l'éducation de ses lecteurs sur la façon d'utiliser des serveurs proxy gratuits. Combien de ces serveurs proxy en ligne gratuits brique rouge va fermer? Il y en a un grand nombre.

[…]

Ne vous fatiguez pas à courir. Lorsqu'il y a de la volonté, on trouve toujours une solution. L'accès gratuit en ligne prévaudra.

En effet, la migration vers un nouveau domaine à chaque fois que le site est bloqué pourrait conduire à un jeu du chat et de la souris sans fin. Le 18 juillet, le site a publié un article, “Comment accéder à Watchdog Zambia en utilisant des proxies“, faisant la promotion de serveurs proxy anonymes et des outils de navigation tels que le Projet Tor. Il a également recommandé que les lecteurs copient et envoient des articles de Watchdog à leurs amis par e-mail. Reporters sans frontières a réagi à la situation en créant un site miroir pour Watchdog.

Sur Brutal Journal, le blogueur Nyalubinge Ngwende a écrit au sujet des ennuis de Zambian Watchdog avec le gouvernement :

La publication en ligne a été stoïque au point même de traiter le président Sata de dictateur – un choix délibéré des mots pour provoquer le leader zambien qui a choisi de devenir un reclus, apparaissant et se faisant entendre rarement en public sur de nombreuses questions qui touchent la nation et faisant preuve de niveaux élevés d'intolérance à l'égard de l'opposition.

C'est la première fois depuis le retour de la Zambie au multipartisme il y a 22 ans qu'une publication est confrontée de manière incessante au gouvernement au point de fermer complètement et que tous les journalistes soupçonnés d'être associés avec elle sont emprisonnés au hasard.

En effet, Michael Sata a cherché à “normaliser “les sites d'information en ligne dès ses premiers jours au pouvoir en 2011 quand il a ordonné au procureur général Mumba Malila, à peine nommé de rédiger une loi qui permettant de le faire. De là, aux problèmes persistants de  Watchdog, à l'arrestation de Pondamali, Hamasaka et Zgambo, il semble que le gouvernement zambien devienne de plus en plus intolérant avec les médias indépendants et critiques dans le pays.

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