Les Tunisiens sont sous le choc, après une embuscade qui a coûté la vie à 8 soldats et fait trois blessés près de la frontière avec l'Algérie. L'attaque s'est déroulée lundi, dans la région montagneuse de Chammbi dans le gouvernorat de Kasserine, à quelques 290 km au sud de la capitale Tunis. Selon les médias tunisiens, cinq des soldats ont eu la gorge tranchée.
le plus petit des soldats a 21 ans et le plus âgé a 31 ans..Tout à l'image d'une jeunesse Tunisienne sacrifiée #RIP
— aymen ferchichi (@aymenferchichi) July 30, 2013
Depuis plusieurs mois, l'armée et les forces de sécurité tunisiennes poursuivent des militants islamistes que l'on pense liés à AQMI (Al-Qaida au Maghreb islamiste) sur le Mont Chammbi. Des explosions de mines, au mois d'avril puis de mai et juin, ont tué deux soldats et fait au moins quatorze blessés parmi les soldats ou des policiers. Le président par interim, Moncef Marzouki, a décrit cette embuscade comme un “attentat terroriste”. “Nous sommes entrés dans une période de terrorisme. Nous allons traverser une période difficile, mais nous la surmonterons”, a-t-il dit durant un discours télévisé.
Quand la nouvelle de la tragédie s'est répandue en Tunisie, des supputations et des accusations se sont multipliées sur les réseaux sociaux.
Les théories complotistes sur #Chaambi se multiplient en #Tunisie certains évoquent un coup de l'ex-RCD, de Nahda ou des services algériens
— David Thomson (@_DavidThomson) July 31, 2013
@_DavidThomson Les #Tunisiens sont devenu plus parano que les américains. Vous oubliez la piste du mossad aussi? Manque plus la piste alien
— Tunisie (@tunisie) July 31, 2013
Interrogé sur qui, selon lui, est derrière cet attentat sanglant, le correspondant de France 24 à Tunis, David Thomson, a répondu :
@SoulSoundProd je pense qu'il s'agit d'une cellule jihadiste isolée, indépendante de toute organisation mais je n'exclue pas de me tromper
— David Thomson (@_DavidThomson) July 31, 2013
Comme après l'assassinat du député de l'opposition à l'Assemblée constituante, Mohamed Brahmi, et, auparavant, celui de l'un des leaders de la gauche tunisienne, Chokri Belaid, le gouvernement de coalition réunissant trois partis, conduit par le parti islamiste Ennahdha, est sur la sellette. Les mouvements d'oppositions et les militants tunisiens ont souvent accusé le gouvernement de ne pas prendre assez au sérieux les menaces terroristes et de tolérer les extrémistes religieux.
Le message que #ennahdha fait passer est clair, si vous nous dégagez, on brûlera la #Tunisie… Ca me rapelle un certain #Zaba [ndr, l'ex-Président Ben Ali]
— Tounsi (@T2Tuniz) July 30, 2013
La contre-révolution au pouvoir qui n'a jamais envisagé de combattre le terrorisme, est responsable de tout ce qui s'est passé au #Chaâmbi.
— Boukornine (@BoukornineBlog) July 30, 2013
Nous sommes tous émus par ce qui s'est passé à #Chaambi, mais accuser immédiatement #Ennahdha d'avoir organisé l'embuscade c'est con.
— Habib M. Sayah (@Habsolutelyfree) July 29, 2013
La sanglante embuscade de lundi aggrave la crise politique où est plongée la Tunisie depuis l'assassinat du député Mohamed Brahmi le 25 juillet. Des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour exiger la démission du gouvernement de coalition conduit par Ennahdha, . Un sit-in demandant la dissolution de l'Assemblée constituante (ANC), qui est chargé de rédiger la Constitution, a eu lieu. Selon Marsad, une association qui suit et informe sur les travaux de l'Assemblée constituante, 60 députés se sont retirés de l'Assemblée.
Le plus important syndicat tunisien a appelé le gouvernement à démissionner et à mettre en place un gouvernement technique. Le syndicat s'oppose à la dissolution de l'ANC, et propose la formation d'un comité d'experts pour revoir la dernière version de la constitution en deux semaines, avant de la soumettre au vote de l'ANC.
Après une déception de la part de l’ #UGTT , il ne nous reste que la rue. Continuons le combat. #bardo #ra7il #brahmi
— Ahmed Farhat (@farhat_amd) July 31, 2013
L’#UGTT peut paraître mou pour bcp, mais c les décisions les moins populistes et les plus réalistes qu'il ait pris depuis le #14jan #fb
— Nizou (@nizouu1) July 30, 2013
Tandis que les manifestations contre le gouvernement se poursuivent, une opération militaire est en cours pour “nettoyer” le Mont Chaambi d'éléments islamistes suspects.