Nouvelle crise en Tunisie, après une embuscade où 8 soldats ont trouvé la mort

Les Tunisiens sont sous le choc, après une embuscade qui a coûté la vie à 8 soldats et fait trois blessés près de la frontière avec l'Algérie. L'attaque s'est déroulée lundi, dans la région montagneuse de Chammbi dans le gouvernorat de  Kasserine, à quelques 290 km au sud de la capitale Tunis. Selon les médias tunisiens, cinq des soldats ont eu la gorge tranchée.

Depuis plusieurs mois, l'armée et les forces de sécurité tunisiennes poursuivent des militants islamistes que l'on pense liés à AQMI (Al-Qaida au Maghreb islamiste) sur le Mont Chammbi. Des explosions de mines, au mois d'avril puis de mai et juin, ont tué deux soldats et fait au moins quatorze blessés parmi les soldats ou des policiers. Le président par interim, Moncef Marzouki, a décrit cette embuscade comme un  “attentat terroriste”. “Nous sommes entrés dans une période de terrorisme. Nous allons traverser une période difficile, mais nous la surmonterons”, a-t-il dit durant un discours télévisé.

Names of soldiers killed on Mount Chaambi.

Les noms des soldats tué sur le Mont Chaambi.

Quand la nouvelle de la tragédie s'est répandue en Tunisie, des supputations et des accusations se sont multipliées sur les réseaux sociaux.

Interrogé sur qui, selon lui, est derrière cet attentat sanglant, le correspondant de France 24 à Tunis, David Thomson, a répondu :

Comme après l'assassinat du député de l'opposition à l'Assemblée constituante, Mohamed Brahmi, et, auparavant, celui de l'un des leaders de la gauche tunisienne, Chokri Belaid, le gouvernement de coalition réunissant trois partis, conduit par le parti islamiste Ennahdha, est sur la sellette. Les mouvements d'oppositions et les militants tunisiens ont souvent accusé le gouvernement de ne pas prendre assez au sérieux les menaces terroristes et de tolérer les extrémistes religieux.

La sanglante embuscade de lundi aggrave la crise politique où est plongée la Tunisie depuis l'assassinat du député Mohamed Brahmi le 25 juillet. Des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour exiger la démission du gouvernement de coalition conduit par Ennahdha, . Un sit-in demandant la dissolution de l'Assemblée constituante (ANC), qui est chargé de rédiger la Constitution, a eu lieu. Selon Marsad, une association qui suit et informe sur les travaux de l'Assemblée constituante, 60 députés se sont retirés de l'Assemblée.

List of MPs for (green) and against (red) the dissolution of the NCA. Source: Marsad.tn

Liste des députés pour (en rouge) et contre (en vert)  la dissolution de l'ANC Source: Marsad.tn

Le plus important syndicat tunisien a appelé le gouvernement à démissionner et à mettre en place un gouvernement technique.  Le syndicat s'oppose à la dissolution de l'ANC, et propose la formation d'un comité d'experts pour revoir la dernière version de la constitution en deux semaines, avant de la soumettre au vote de l'ANC.

Tandis que les manifestations contre le gouvernement se poursuivent, une opération militaire est en cours pour “nettoyer” le Mont Chaambi d'éléments islamistes suspects.

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