De plus en plus d'interactions entre le virtuel et le monde réel à Cuba

Grupo de tuiteros en el primer "Twitthab", La Habana, Cubana. Foto cortesía de Elaine Díaz.

Un groupe de Twittonautes lors du premier “Twitthab”, La Havane, Cuba. Photo: Cortesy of Elaine Díaz.

 

A Cuba et malgré les “déconnexions” généralisées, de plus en plus de ponts s'érigent entre les réseaux virtuels et la vie de tous les jours. 

En 2012, une table ronde organisée par le magazine cubain Temass'est préoccupée de l'impact des nouvelles technologies et des réseaux sociaux sur la vie quotidienne de la population cubaine. Des tensions s'y étaient manifestées entre les partisans de la “vraie vie”, celle des échanges face à face, à leur yeux nécessairement prioritaire, et ceux pour qui les événements du net devenaient de plus en plus importants – bien que l'île soit techniquement déconnectée. 

Dans cet article nous évoquons une variété d'événements marquants qui ont émergé du monde numérique et ont établi de louables et audacieuses interactions entre le virtuel et le réel. Ces activités se sont déroulées dans l'espace public ; amorcées de manière spontanée par des blogueurs, utilisateurs de Facebook ou de Twitter et autres militants qui savent s'armer des technologiques de l'information et de la communication. 

#Twitthab : L'origine

Le premier des événements à émerger du réseau des réseaux se nommait Twitthab (un mélange de Twitter et de Habana). Selon l'une des organisatrices et auteur de Global Voices Elaine Diaz (@elainediaz2003), Twitthab peut se résumer ainsi : 

#Twitthab es conversación, no reclamación. #Twitthab es encuentro, no parada. #Twitthab es amor y paz, no trifulca. #Twitthab es tolerancia y respeto, no imposición. En #Twitthab “quiero conocerte”, no “tengo que conocerte”. #Twitthab es nuestra, no de quien exhiba mayor número de seguidores. En #Twitthab no hay líderes, todos somos usuarios. #Twitthab no es noticia de portada, es crónica hermosa para diarios personales. #Twitthab brindará por los amigos pero no perdonará a los enemigos.

#Twitthab est conversation, pas revendication. #Twitthab n'est pas un endroit où l'on reste à ne rien faire mais un espace de rencontre. #Twitthab n'a rien du tumulte mais tout de l'amour et de la paix. #Twitthab n'est pas la police mais la tolérance et le respect. A #Twitthab nous disons “Je veux apprendre à te connaître” et non pas “Il faut que je te connaisse.” #Twitthab n'est pas la propriété de celui qui détient le plus de followers mais notre chose commune. #Twitthab n'a pas de leader, nous en sommes à part égale les usagers. #Twitthab n'est pas une article de couverture mais la chronique magnifique de journaux intimes. #Twitthab acclamera ses amis mais ne pardonnera rien à ses ennemis.

Aux cotés de Diaz, Leunam Rodriguez (@leunamrguez) a aussi participé à la coordination de l'événement. Le hashtag #Twitthab a été proposé. 

#TwittHab, un endroit où se réunir, entre la 23ème et la 12ème, à Vedado le premier juillet…le petit groupe de twittonautes se réunit enfin. 

Certains malentendus ont conduit à un changement de dernière minute quant au lieu de la manifestation qui fut finalement le bâtiment public, Pabellon Cuba, provoquant la division. Néanmoins, Elaine Diaz réaffirmait dans son blog La polémica digital : 

Viernes 1ro de Julio, 2011 a las 4:00 pm y sin hora de retirada en el Cinecitá…

Vendredi 1er juillet, 2011, à 16h, pas d'heure de fin, au Cinecita… 

Leuman a posté sur Twitter : 

#TwittHab est en place ! Tout le monde se présente à #pabelloncuba le 1er juillet à 16h. Merci à tous nos supporters de longue date et à tous ceux qui nous soutiennent encore…Vous embrasse…

Au final, une partie du groupe s'est rencontrée au coin de la 23ème et de la 12ème rues pour se diriger vers le restaurant El Carmelo et y rencontrer ceux déjà vus au Pabellon Cuba. Tout le monde a fini par descendre et s'assoir au parque Villalon. Le blogueur RogerTM, a donné cette description  : 

Así se celebró en La Habana el primer encuentro de tuiteros #TwittHab, que más que eso, fue un encuentro de un grupo de amigos que se dedicaron durante la tarde y parte de la noche del pasado 1ro de julio a conversar de cualquier cosa, a reír, cantar, tomar cervezas y comer pizzas, además de conocernos en persona.

C'est de cette manière que les Twittonautes ont fêté le premier #TwhittHab de la Havane, qui ne peut se résumer à ça : une bande d'amis réunis pour un après-midi et une bonne partie de la nuit du 1er juillet dernier, pour discuter de tout, rire, chanter, autour de quelques bières et de pizza, apprenant ainsi à mieux se connaitre. 

Le rassemblement Twitthab et son déroulement dans les deux lieux n'ont suscité l'intérêt que des médias étrangers. 

#Twittsaneo: Un plan d'action pour l'environnement 

Twitsaneo. Foto tomada de http://www.chiringadecuba.com/

#Twittsaneo. (Photographie à retrouver sur http://www.chiringadecuba.com)

Le second événement soutenu par le web a été #Twittsaneo, une opération de “grand nettoyage” qui s'est déroulée sur la côte de la Havane et qui doit son nom au blog El taburete. Cette page facebook en donne la description suivante. 

…une initiative citoyenne environnementale et culturelle, amorcée par Twitter retraçant les opérations de nettoyage et d'embellissement de la côte de la Havane par des volontaires. A ce titre, si vous souhaitez promouvoir la cause environnementale par une action concrète au sein de votre ville, rejoignez ce projet où les enfants sont aussi de la partie par le biais d'un atelier éducatif et artistique “garçons et filles pour un environnement sain”, cela sera l'occasion pour eux d'apprendre et de s'amuser. 

Twittsaneo fait le lien entre l'écologie, le travail, l'art et le divertissement, ce qui explique pourquoi après avoir fini l'”opération nettoyage”, nous ne rentrons pas chez nous. Au contraire, nous restons profiter de musiques Trova autour de collations. 

Vous aussi faites partie de cette belle initiative et passez le mot, contactez et invitez tous ceux que vous connaissez via les réseaux sociaux et dans votre vie quotidienne. 

Cet événement a aussi été mis en avant sur une page Facebook créée par Paola Rodrigez  (@cubamar) qui tweetait : 

#la page Facebook de Twittsaneo peut être consultée via ce lien http://t.co/Zj4rCaGe, jetez-y un oeil et laissez un commentaire.. :)

Twitsaneo. Foto tomada de http://www.chiringadecuba.com/

#Twittsaneo (Photographie issue de :   http://www.chiringadecuba.com)

Les modalités de l'action environnementale ont aussi eu un echo sur Twitter via @eltaburete @laotrapata @cubamar @salvatore300 and @elainediaz2003.

Le Twittsaneo le plus récent s'est déroulé le 26 décembre 2011, sur les rives du Rio Almendares, à Miramar, La Havane. D'après le blog La Chiringa de Cuba :

Es así como el pasado 26 de diciembre pasó su primera gran prueba, y en honor a la verdad, los resultados no pudieron ser mejores. A mi criterio personal la convocatoria y organización rebasaron las expectativas, el trabajo medioambiental se cumplió a cabalidad…

Ci-après la manière dont le premier grand test s'est déroulé le 26 décembre dernier. Sans mentir, le résultat n'aurait pas pu être meilleur. Pour moi, les convocations et l'organisation ont dépassé toutes mes attentes, le projet environnemental a été complètement rempli. 

S'embrasser au nom de la diversité 

Organisée par le Proyecto Arcoiris, l'objectif pour la Besada por la Diversidad était de célébrer le jour de la gay pride au sein de l'île, genre d'événement inédit pour Cuba. 

La Besada a d'abord été envisagée via les blogs et le point de rendez-vous a été posté par la blogueuse Yasmín Silvia Portales Machado: 

El Proyecto Arcoiris, colectivo LGBT anticapitalista e independiente, invita a todas las personas de buena fe a una “Besada por la Diversidad y la Igualdad” este jueves 28 de junio, a las 5 p.m., junto a la Sala Polivalente “Ramón Fonst” de La Habana. La cita conmemora el aniversario de los disturbios de Stonewall Inn (New York, 1969), conocido mundialmente como Día del Orgullo LGBT. Ven con algo rojo y besa a alguien, porque ¡todas las formas de amor importan!

Con esta acción pública y cariñosa, les invitamos para hacer visible a la comunidad LGBT de Cuba. Al besarnos, celebramos lo hermoso y legítimo de nuestros sentimientos de amistad, aprecio, atracción, compromiso, respeto, admiración, agradecimiento, alegría, amor. Besarse es sano y simple.

Le Proyecto Arcoiris, un rassemblement LGBT anti-capitaliste, invite toute personne de bonne volonté à se rendre au “Kiss for Diversity and Equality” ou “Besada por la Diversidad y la Igualdad” ce jeudi 28 juin, près de la salle polyvalente “Ramon Fonst” à la Havane. Il s'agit de la date anniversaire des émeutes du Stonewall Inn (New York, 1969), connue dans le monde entier pour être la journée de la fierté du mouvement LGBT. Venez habillés de rouge et embrassez quelqu'un, car toutes les formes d'amour comptent. 

Concernant cette manifestation publique d'affection, nous vous invitons à faire en sorte que la communauté LGBT cubaine soit visible. En s'embrassant nous célébrons la beauté et l'authenticité de nos sentiments d'amitié, d'affection, d'attraction, d'engagement, de respect, d'admiration, de reconnaissance, de bonheur, d'amour. S'embrasser n'est ni risqué ni compliqué. 

Cet événement a aussi été publié, entre autres blog cubains, sur Negra cubana tenia que ser (le blog de l'auteur) ainsi que sur Red Observatorio Crítico. Dû à l'absence d'accès à internet des organisateurs, l'annonce de l'événement a été faite à la fois par courriel et par SMS envoyés depuis le web.  

En prenant pour référence les articles 42, 53 et 54 de la Constitution de la République de Cuba, le déclaration lue par Portales avant la Besada indiquait : 

Besada por la diversidad y la igualdad en La Habana, Cuba. (Foto cortesía de Jorge Luis Baños)

Besada por la diversidad, la Havane, Cuba (Photographie: Courtesy of Jorge Luis Baño

Por eso estamos aquí, ocupando el espacio público que la Revolución de 1959 conquistó para todas las personas de la nación sin distinciones, porque la Revolución será feminista, o no será, será antirracista, o no será, será abierta a las críticas de toda la ciudadanía, o no será, será antihomofóbica, o no será. Será, en fin, una lucha absoluta contra todas las discriminaciones, o no será verdaderamente socialista y las vidas de quienes murieron por implantar la dignidad plena del hombre y la mujer en esta tierra carecerán de sentido.

C'est la raison pour laquelle nous sommes ici, debout dans un espace public que nous avons conquis durant la révolution de 1959, pour toutes les personnes du pays sans discrimination, car la révolution sera féministe ou ne sera pas, elle sera anti-raciste ou ne sera pas, sera ouverte à toute critique citoyenne ou ne sera pas. Il y aura là au final une lutte féroce contre toute discrimination au risque de ne pas pouvoir parler de socialisme et de priver de leur signification nécessaire la vie de ceux qui sont morts pour le combat de la dignité des hommes et des femmes sur cette terre. 

 Le 28 juin 2012, environ 50 personnes et une partie importante des médias internationaux ont couvert l'événement, parmi lesquels : MartinoticiasCubanetIPSEFE et Global Voices. Les médias nationaux eux, sont restés muets sur le sujet. 

Imagen que acompañó la convocatoria del Twitthab 2

Image accompagnant la convocation du #Twitthab 2

Twitthab, à nouveau 

Le 10 mai 2013, a eu lieu à la Havane un deuxième Twitthab, aussi connu sous le nom de Twitthab 2. 

Sur la page Facebook de l'événement, l'accent était porté sur le lien entre le réel et le virtuel : 

 Saliendo de la @ y de Facebook ;-)

Ne vous cachez plus derrières les écrans de Twitter et Facebook. 

Le blogueur Alejandro Cruz (a1e@CubrPlano), l'un des leaders de l'événement, a ainsi posté sur Twitter : 

#Cuba, je serai présent lors de la seconde édition du #twitthab, en serez-vous ??? https://t.co/cVzpSNCKfy

L'annonce a été relayée par beaucoup de blogs tels que La Joven Cuba, Negra cubana tenia que ser y Cubano en primer plano. Sur ces derniers ont pouvait lire : 

Hoy un poco, luego de haber alcanzado cierta madurez, como personas y especialmente como bloggers, twiter@s, etc., nos proponemos esta segunda jornada de abrazos, saludos y nuevas amistades.

Aujourd'hui, après avoir atteint un niveau de maturité certain en tant que personne et surtout blogueur, twitonautes etc., nous proposons une nouvelle occasion pour tous de s'étreindre et nourrir de nouvelles amitiés. 

Quoique parfois avec du retard, mais contrairement à la première édition de Twitthab, l'annonce a cette fois-ci été relayée par des sites cubains officiels même si cela a pu tarder comme Cubadebate. Des Twittab ont par la suite été prévus dans d'autres villes de l'île. 

Twitthab 2. Foto: Amaya Alayo Terry (tomada de la pagina de Facebook del evento).

 Les participants de la #Twitthab 2(Photograph: Roberto Suárez) (tiré de la page facebook de l'évènement).

Ce Twitthab sera particulièrement mémorable du fait de la présence du vice-président de la mission diplomatique de la Havane (SINA), Conrad Tribble. Son apparition a suscité davantage d'articles que l'événement en lui même. Beaucoup de membres de la presse tels que Cubaahora, ainsi que plusieurs blogueurs ont écrit au sujet de cette visite inopinée d'un officiel américain. 

Sur le blog La Chiringa de Cuba, Carlos Alberto Pérez a signé un billet intitulé Aclaración necesaria a Míster Conrad Tribble sobre Twitthab (une clarification est exigée quant à la présence de Tribble à la Twitthab), billet qui a obtenu une réponse du diplomate via un commentaire auquel le blogueur a lui même répondu. 

La réaction de la communauté des Twitonnautes à ce sujet furent aussi nombreuses : 

J'apprends donc que la visite du N° 2 de la SINA a fait à la #Twitthab était complètement imprévue…

Alors qu'il soulignait l'importance de la réunion, le journaliste Alejandro Ulloa s'est exprimé dans un article publié dans le magazine OnCuba Magazine

Los trovadores Vicente Feliú, Fidel Díaz Castro y Eduardo Sosa, además de Kenia Serrano, presidenta del Instituto Cubano de Amistad con los Pueblos (ICAP), asistieron como invitados especiales, denotando la importancia y alcance que tienen hoy quienes administran blogs y cuentas de Twitter en la isla.

Les musiciens de Trovador Vicente Feliú, Fidel Díaz Castro and Eduardo Sosa, ainsi que Kenia Serrano, président de l'Instituto Cubano de Amistad con los Pueblos (Institut cubain de l'amitié entre les peuples, ICAP), qui était présent en tant qu'invité spécial, ont exprimé l'importance et l'impact que les blogs et les comptes Twitter avaient sur l'île. 

Il continue en ces termes : 

Tras este segundo encuentro de twitteros y blogueros cubanos, y con la propuesta de crear de un blog, una cuenta de Twitter y una página en facebook donde confluir y “conectarse” cuantos lo deseen, Cuba da los primeros pasos en una reconfiguración de sus formas de socialización.

Après ce second rassemblement de twittonautes et de blogueurs et grâce à la création d'un journal, d'un compte Twitter et d'une page Facebook dédiés à ceux qui veulent rejoindre le mouvement et rester connectés, Cuba a fait ses premiers pas dans la reconfiguration des moyens de socialisation. 

 Un karaoke pour Teresita 

Le décès de l'auteure-interprète cubaine Teresita Fernández le 11 novembre 2013 a choqué plusieurs générations qui avaient grandi avec ses titres. La nouvelle avait suscité beaucoup d'émoi bien que les actualités officielles de l'île n'aient daigné faire part que d'une brève nécrologique. 

C'est à ce moment là que Liliam Marrero a mis en place un événement public sur sa page Facebook. 

Ainsi naissait #CantaTeresita. Au bout, l'idée de proposer une célébration, un karaoke, le dimanche 17 novembre à 10h à la Plaza San Fransisco de Asis de la Havane. D'autres actions ont vu le jour par la suite : le 12 novembre, une groupe Facebook fut créé pour partager des chansons. Photos, musiques, vidéos, dessins, entres autres, furent ainsi mis en ligne. 

#cantateresita

Idée originelle de #CantaTeresita (Image prise du groupe Facebook)

Sur Twitter, Rosana Vergara publia un passage de la chanson “Lo feo” de Teresita Fernandez : 

En seulement quelques heures, le groupe gagnait pas loin de 300 membres. En comparaison des événements précédents, #CantaTeresita a été suivi de près par la presse nationale. TrabajadoresLa JiribillaOnCuba MagazineCubadebate, Cubarte parmi les principaux médias cubains, ont ainsi publié des articles, images et nécrologies de l'auteure interprète. 

Concernant la portée d'un tel événement, Milena Recio, journaliste et universitaire indique sur Cubadebate : 

Cartel de #cantateresita

Cartel de #cantateresita. 

Un flashmob criollo, no obstante, organizado como todos a través de medios de comunicación ciudadanos, por canales digitales, sin una organización central sino como una acción autorregulada desde un grupo que crece con una dinámica viral y se presenta en espacios públicos con diversos fines: eso fue la Ronda para Teresita, gestada online y vivida bajo el sol habanero casi al filo del mediodía dominical…

Une flashmob créole, malgré tout organisée comme il est d'usage, sur réseaux citoyens, à travers les médias numériques, substituant une action autogérée et une dynamique virale à une organisation centrale, qui se déroule dans un espace public avec des objectifs différents : c'est à cela qu'on peut résumer le Cercle pour Teresita, organisé en ligne et vécu sous le soleil de la Havane, en pleine mi-journée ce dimanche. 

Une bourse aux livres géante 

Le dernier événement a sortir des cables d'internet a été “Un libro a camio de nada” (un livre sans aucune contrepartie), un genre d'événement que l'on peut comparer à ceux déjà existant tels que la bourse aux livres géantes ou Suelta Masiva de Libros. A Cuba, on doit cette initiative à un journaliste et auteur pour Global Voices, Rafael González Escalona. Il s'est expliqué sur son blog, El Microwave:

Por mi parte ya tengo un plan. En la mañana del 6 de abril, habrán ocultos tres libros que quiero mucho pero que dejaré ir -con la pequeña e irracional esperanza de que vuelvan a mí- en el parque de H y 21, en El Vedado, La Habana. Días antes, daré algunas pistas acerca de los lugares en los que estarán escondidos y qué libros pudieran ser. Así que si a alguien le interesa conseguir un buen libro a cambio de nada, dese una vuelta por H y 21 la mañana del domingo 6 de abril.

J'ai déjà un plan prêt à l'usage. Dans la matinée du 6 avril, je vais cacher trois livres qui me tiennent à coeur mais dont je vais me séparer – avec ce minuscule et fol espoir qu'un jour ils me reviendront – au parc près de la  H et de la 21, à El Vedado, la Havane. Quelques jours avant j'aurai donné des indices concernant les cachettes et leur contenu. Cela signifie que si quelqu'un est intéressé à l'idée d'obtenir un bon livre sans rien avoir à donner en retour, qu'il vienne faire un petit tour près de la H et de la 21 dimanche matin 6 avril. 

Après “La Suelta”, le blogueur commentait sur son blog : 

Suelta masiva de libros La Habana

Realmente no tenía idea de cómo iba a reaccionar la gente a la convocatoria de la Suelta Masiva de Libros. Es muy fácil entusiasmarse con una idea en Facebook, y dar clic en “iré” y luego dormir a pierna suelta la resaca de la fiebre de sábado por la noche. Pero atravesar la barrera entre el acto digital y el físico requiere un extra de voluntad que muchos no parecen tener. …

Hubiera querido ver más caras desconocidas, pero fue esta una primera vez, y superó mis expectativas considerando el mínimo acceso a Internet de los cubanos. Deliberadamente eludí cualquier intento de institucionalización del evento, me intrigaba saber hasta dónde éramos capaces de movilizarnos un grupo de ciudadanos en función de una hermosa y que no requería más recursos que el infinito pero valioso deseo. 

Franchement, je n'avais aucune idée de la manière dont les gens allaient régir à ce don de livre géant. Il est très facile de se montrer enthousiaste à une idée sur Facebook, cliquer sur “je participe” puis finir par passer la nuit à dormir pour récupérer de la cuite de la veille. Passer la barrière du virtuel pour quelque chose de physique demande une certaine volonté dont beaucoup semblent manquer.

J'aurais aimé voir plus de visages connus, mais cela a été une première qui a dépassé mes attentes vu le peu d'accès à Internet des Cubains. J'ai délibérément éludé toute intention d'institutionnaliser l'événement, je voulais savoir jusqu'où nous étions capables de mobiliser un groupe de citoyens pour aboutir à ce magnifique événement qui n'a requis d'autres moyens que notre volonté infinie mais précieuse.

Un “Livre sans aucune contrepartie” a aussi été mis en place dans la ville de Camaguey. Le principal promoteur en fut Maria Antonia Colunga Olivera, auteur du blog Nube de alivio.

Le web et la réalité

Le chroniqueur cubano-américain Jorge de Armas a donné son analyse dans “Una ronda, un libro y ningún zunzún,”  au sujet de l'impact d'Internet à Cuba. 

El uso de las redes sociales como plataforma de convocatoria evidentemente se limita a los grupos de acceso a la misma. Periodistas, profesionales de la ciencia o profesores parten con ventaja, pero es innegable que este tipo de experiencias, aun en su limitación, son significativas.

L'utilisation des réseaux sociaux en tant que plateforme événementielle est limitée à ces groupes qui ont accès au web en lui-même. Les journalistes, scientifiques et professeurs ont un avantage. Il reste indéniable que ce genre d'expérience reste remarquable en dépit de cet obstacle.  

Et plus loin de souligner : 

La suelta de libros fue reflejada por la prensa digital cubana lo cual no significa una difusión mayor. La cautividad de las plataformas digitales en Cuba es una serpiente que se muerde la cola, los miembros de las redes sociales son los mismos usuarios de los medios en red, y aunque se establezcan mecanismos alternativos de transmisión de la información éstos son insuficientes. La calidez de una convocatoria no se refleja en un texto alojado en una memoria USB.

L'initiative de don de livre a été couverte par les médias 2.0 cubains, ce qui ne veut pas dire que la diffusion ait été faite à large audience. L'attractivité de cette plateforme numérique à Cuba est un serpent qui se mord la queue, les membres des réseaux sociaux sont ces mêmes utilisateurs des médias numériques, et bien qu'il s'agisse d'un moyen alternatif de partager de l'information, ceux-ci demeurent insuffisants. 

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