Digital Citizen المواطن الرقمي 1.0 – Le Citoyen Numérique 1.0

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Digital Citizen [anglais] est un bulletin mensuel d'information sur les toutes dernières nouvelles, politiques et recherches portant sur les droits de l'homme et la technologie dans le monde arabe. Nous vous présentons notre première édition.

Jordanie

Début juin, après avoir accueilli le Forum Economique Mondial et la conférence annuelle de l’International Press Institute (Institut International de la Presse), les autorités jordaniennes ont décidé d'interdire les sites d'informations ne disposant pas d'une licence de l'état. Chose que les activistes redoutaient il y a quelque temps. Selon 7iber, un site jordanien, les amendements apportés à loi sur la presse et les publications en septembre 2012 contraignent les sites d'actualités jordaniens de s'enregistrer auprès des autorités ou d'être censurés. Ces modifications stipulent également que publier des articles ”rendaient les sites d'informations responsables des commentaires laissés par les lecteurs”, les empêchant de publier des commentaires jugés ”non pertinents” ou ”non liés” au dit article”. Une décision qui a poussé plusieurs sites à fermer carrément les commentaires.

Comme conséquence de cette interdiction, plus de 300 sites sont désormais bloqués, y compris de nombreuses plateformes jugées non conformes aux normes de cette nouvelle réglementation, comme par exemple Al Jazeera (publié au Qatar) et Penthouse Magazine. Le 1 juillet, 7iber découvre que son site fait partie de cette liste, et déclare sur Facebook :

Si le Département de la Presse et des Publications a décidé que 7iber.com devait obtenir une licence – ce qui va à l'encontre de leurs déclarations publiques sur les blogs – ils étaient supposés nous informer officiellement de cette décision et nous octroyer 90 jours avant de bloquer le site, conformément à leur loi (Article 49, paragraphes A-1, et A-2).

7iber a été bloqué aujourd'hui par l'envoi d'un simple mémo du Département de la Presse et des Publications à la Commission de réglementation des télécommunications qui à son tour a donné ses directives aux fournisseurs d'accès Internet (FAI). Tout cela s'est déroulé sans aucune notification formelle à 7iber, prouvant encore une fois que cette loi n'est qu'un outil du gouvernement pour étouffer arbitrairement la liberté d'expression en ligne.

La Jordan Open Source Association (JOSA) s'est également exprimée contre l'interdiction:

JOSA exhorte le gouvernement à revenir sur sa décision et à réexaminer la loi déjà amendée sur la Presse et les Publications, de même qu'elle implore les décideurs de préserver l'intégrité et l'ouverture inhérente de l'internet, le laissant libre de toutes formes de censure et de surveillance.

 

JOSA a par ailleurs publié une infographie retraçant l'historique de la censure d'internet en Jordanie.

Toujours dans le même contexte, plusieurs groupes jordaniens tentent assidûment de lutter contre ces nouvelles régulations. 7iber a par exemple  publié un guide pour contourner le blocage. Un collectif de la société civile s'est lancé dans l'élaboration de la charte de l'Internet Jordanien Internet Charter, un projet de loi exhaustif, visant à protéger les droits humains en ligne, et inspiré par le Marco Civil au Brésil.

La Commission de réglementation des télécommunications a envoyé une requête formelle aux FAI  s'enquérissant de leur capacité technique à  bloquer Whatsapp l'application de messagerie instantanée sur mobile. Elle s'est ultérieurement rétractée, niant un quelconque plan d'interdire l'usage de Whatsapp.

Toujours au sujet de la Jordanie, le journal britannique the Guardian révèle que le pays est parmi les 5 premiers pays du monde subissant la surveillance du système Informatique de surveillance Boundless Informant, de l'Agence Nationale de Sécurité Américaine [en français].

Tunisie

En juin dernier, la Tunisie a accueilli la Troisième Rencontre de la Freedom Online Coalition, un groupe de gouvernements engagés dans le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales (comme énoncé dans la Déclaration Universelle des droits de l'homme [en français] ) dans le monde numérique.

Photo credit: Jillian C. York

Credit Phoro: Siwar Horchani, CC BY 2.0

La conférence se tenait sous les auspices de l'Agence Tunisienne d'Internet (ATI), qui sous le régime de Ben Ali était le centre de la censure et du contrôle d'internet. L'ATI a donc ouvert ses portes au public et à #404Lab, un hackerspace pour l'innovation. Jillian York parle de cette métamorphose sur PBS MediaShift :

L'ATI, auparavant l'appareil de surveillance et de censure en Tunisie, ambitionne de devenir le Point d’Interconnexion Internet neutre du pays, luttant ainsi contre les nombreuses tentatives durant les années passées de l'imposer en tant que censeur. L'engagement de l'ATI à l'ouverture a été rendu concret lors de la conférence quand ses portes ont étés ouvertes aux hackers pour créer #404Lab, un espace pour l'innovation. Les participants ont étés invités à voir les équipements employés depuis 2007 (et jusqu'à la chute du régime Ben Ali) pour la censure.

La conférence  a eu lieu peu après la révélation que l'Agence de Sécurité Nationale Américaine (NSA) effectuait une surveillance de grande envergure sur les réseaux sociaux tels que Facebook et Google, faisant de la surveillance un sujet de débat animé. Par ailleurs,  une vidéo réalisée par le site  Nawaat.org et diffusée lors de la conférence a permis de diffuser une déclaration présentée lors de la dernière séance plénière de l’événement. La déclaration exhorte les gouvernements adhérant à la Freedom Online Coalition à adopter  les Principes Internationaux sur l'application des droits humains à la surveillance des communications:

L'explosion de contenus en communication numérique et l'information sur la communication ou ”métadonnées en communication”, la diminution du coût du stockage et l'exploitation de large séries de données, ainsi que la fourniture de contenu personnel par le biais de prestataires de services tiers, fait que la surveillance étatique est désormais possible à une échelle sans précédent. Ce large éventail de renseignements brime non seulement la liberté d'expression et d'association mais menace également la confiance en l'internet en tant que plateforme sûre pour les communications personnelles. Il incombe donc aux membres de la FOC de défendre les droits fondamentaux de façon à répondre à cet environnement changeant.

Bien que cette réunion de la FOC ait promu l'image d'une Tunisie aspirant à devenir un leader en matière de défense de la liberté d'expression en ligne, il lui reste beaucoup à faire. Juste quelques semaines avant la conférence, le blogueur Hakim Ghanmi comparaissait devant le tribunal pour avoir critiqué le directeur d'un hôpital militaire dans la ville de Sfax au Sud Est du pays [en français]. Et  deux jours avant le lancement de la conférence, le rappeur Weld15 écopait de deux ans de prison pour une chanson dans laquelle il insultait la police. Après une campagne d'envergure internationale pour sa libération, le rappeur a été enfin relâché le 3 juillet et condamné à 6 mois de prison avec sursis. En Juillet également, Article 19 a publié un rapport sur les restrictions à la liberté en ligne en Tunisie.

Syrie

Telecomix a révélé  que 34 serveurs Blue Coat “dédiés à l'interception des communications et des données circulant sur Internet” opéraient en Syrie depuis le 22 mai 2013. Ce n'est pas la première fois que des serveurs américains sont trouvés dans le pays : en 2011, Citizen Lab également détecté la présence d'appareils Blue Coat en Syrie. Peu après, Computerlinks, la companie intermédiaire qui le commercialise, a  été condamnée pour vente de matériel à la Syrie, en violation des lois américaines. Reporters Sans Frontières a qualifié Blue Coat, une société “ennemie d'internet” [en français] l'appelant à “expliquer la présence de 34 de ses serveurs en Syrie et leur usage par le régime pour tracker ses opposants .”

Photo credit: Niki Korth, CC BY

Crédit Photo: Niki Korth, CC BY

Vers la fin du moi de mai, des activistes du monde entier ont célébré l'anniversaire de Bassel Safadi Khartabil, le second que cet ingénieur en logiciels et fan des programmes libres passe derrière les barreaux. En hommage à Bassel, Index on Censorship a demandé à ses amis de lui adresser des vœux pour l'occasion, des messages d'ailleurs publiés sur leurs propres blogs.

Liban

Au Liban, une campagne populaire pour ‘reprendre le parlement’ (intitulée Take Back Parliament) a été lancée notamment sur la Toile. Les organisateurs se décrivent comme suit:

Nous avons marre de la polarisation qu'exercent les membres des coalitions du 8/14 mars ainsi que que de la déconnexion totale et l'inefficacité totale du Parlement libanais dans nos vies quotidiennes. Nous avons marre du confessionnalisme et de son effet paralysant sur les demandes de justice sociale. Nous sommes jeunes et nous voulons changer le pays. Le truc, c'est que nous sommes comme toi aussi.

 

Les organisateurs ont eu recours au crowdsourcing (collaboration) [en français] pour leur plateforme de même qu'ils ont recouru à Facebook pour la mobilisation.

Irrités par les statistiques selon lesquelles presque 70% des téléphones portables dans le pays y auraient été introduits en contrebande, les responsables libanais ont adopté des mesures [en français] faisant que seuls les appareils dotés d'un code IMEI (un numéro de série unique composé de 15 à 17 chiffres qui permet d’identifier un mobile volé et le bloquer) et enregistrés auprès des douanes peuvent accéder au réseau local.

Au début du mois de juin, le ministre des Télécommunications Nicolas Sehnaoui a initié une campagne en ligne sous le hashtag suivant #FreeTheBandwidth (Libérez le débit ou la bande passante). La campagne vise Abdel Minem Youssef, un responsable à Ogero (organisme chargé de la gestion et de l'opération du réseau de téléphonie fixe et des services internet dans le pays et dont la majorité des actions est détenue par le gouvernement libanais ) qui a occupé plusieurs postes à la fois à Ogero et au Ministère des Télécommunications. Dans  un communiqué de presse, le Ministre Sehnaoui accuse Youssef d'entraver le développement de l'infrastructure internet au pays. A l'appui, des chiffres qui prouvent que le gouvernement libanais perdrait 750 000 dollars américains chaque mois en raison des décisions de Youseff.

La campagne a avivé le débat en ligne parmi les internautes libanais pendant une semaine environ, mais rien de tangible n'en a découlé pour le moment.

Palestine

Début mai, Google a fait un pas vers la reconnaissance de la Palestine en tant qu'état, remplaçant “Territoires Palestiniens” par “Palestine”  [en français] dans tous ses produits . Cette décision a suscité  la colère des responsables israéliens qui ont souligné que cette mesure ,  “repoussait davantage les perspectives de paix [en français] .” Google s'en est toutefois tenu à sa décision initiale.

Screen Shot 2013-07-09 at 10.41.32 PMLa branche palestinienne d’Internet Society (ISOC) s'emploie à établir des Points d'Echange Internet (PIX) dans le pays, hébergé par l'Université Birzeit. Pour le moment 7 sur 11 des FAI en Palestine sont connectés en tant que pairs , alors le Réseau Palestinien National de la Recherche et de l'Enseignement (NREN) connectera les universités à ce service. Le projet a récemment reçu du matériel de la part de Google pour héberger une copie de leur cache global, augmentant la vitesse d'accès aux services délivrés par Google.

Egypte

Fin mai, soit presqu'un mois avant le déclenchement des manifestation résultant en l'éviction du Président Mohammed Morsi, Neelie Kroes Commissaire Européen à l'Agenda Numérique s'est entretenue avec le Ministre des Télécommunications Egyptien Atef Helmy. Les deux responsables se sont notamment penchés sur la gouvernance de l'internet et ont par la suite publié une déclaration commune plaidant pour “l'ouverture, l'inclusion, la responsabilisation, l'efficacité, la cohérence et le respect des lois en vigueur”:

Nous sommes convenus qu'il est d'une première importance de garantir que l'Internet demeure une plateforme ouverte, et de faire face à toutes les tentatives de le fragmenter en des “Intranets” nationaux  et de fonder toutes les discussions et décisions ayant trait  aux “règles du jeu” sur une approche pluripartite assurant l'ouverture, l'inclusion, la responsabilisation et la cohérence et le respect des lois en vigueur.

Dans ce contexte, nous nous sommes entendus que pour garantir une participation et une diversité plus large à ces débats, il est nécessaires de trouver des moyens “intelligents” pour développer la capacité et l'expertise dans ces questions complexes notamment parmi les parties aux ressources limitées.

Le blog égyptien pour les Droits de l'Homme a récemment publié un rapport sur les indicateurs des TIC en Egypte. Le document comprend des données sur l'intersection de l'usage d'Internet avec l'éducation, l'âge et le genre.

L'ONG Association for Freedom of Thought and Expression – Association pour la Liberté de la Pensée et de l'Expression (AFTE) a publié un guide juridique sur la sécurité numérique à l'intention des militants pour les droits de l'homme dans le monde arabe. Le guide met l'accent sur les aspects juridiques de la sécurité numérique et présente des suggestions sur l'usage d'outils relatifs à la sécurité numérique.

A l'instar de ce qui s'est passé en Jordanie, les informations filtrées du  programme ‘Boundless Informant’ de la NSA américaine, révèlent que l'Egypte est également Egypt is parmi les premiers pays soumis à la surveillance de la dite agence américaine  avec 7.6 billion rapports sur le pays prétendument produits par le programme. The Wall Street Journal souligne que les égyptien n'auraient pas été surpris par le programme mais tout simplement “déçus.”

Le 30 juin, simultanément avec les manifestations, a eu lieu le lancement de Mada Mas, une nouvelle publication en ligne. Les créateurs du site, insistent que Mada Masr veut se concentrer sur le journalisme d'investigation et celui basé sur les données. Le 4 juillet, le site a publié un billet cinglant par Sherif Elsayed-Ali sur les efforts de surveillance déployés par NSA dans le monde. Elsayed-Ali écrit:

L'accès à constitue une partie intégrante des droits humains en raison de l'importance de la liberté d'expression, de réunion, d'éducation et d'autres droits humains largement reconnus. Il est à présent clair que l'accès à Internet sans aucune indue ingérence doit être protégé voire être considéré comme un droit juridiquement exécutoire dans le cas où notre vie privée signifie quelque chose dans le XXIème siècle.

Il nous faut un instrument légal qui codifierait nos droits numériques et clarifie les obligations des gouvernements et les responsabilités des fournisseurs de services à l'égard de l'accès à internet. Cela est trop important pour être laissé aux caprices  d'agences non justiciables et de régimes répressifs.

Dans la foulée de la destitution de Morsi, l'armée a suspendu plusieurs médias islamistes, donnant lieu à une déclaration signée par sept organisations de défense des droits humains y compris le Cairo Institute for Human Rights Studies – CIHRS (Institut du Caire pour lesétudes dans le domaine des droits humains), l'Egyptian Initiative for Personal Rights – l'Initiative égyptienne pour les droits de l'individu (EIPR), et le Hisham Mubarak Law Centre – Centre Hisham Moubarak pour le droit. Les organisations pointent que les autorités égyptiennes ”doivent respecter les principes de la liberté des médias tels que stipulés par le droit international”.

Qatar

Le Qatar, qui est généralement est connu pour être le plus tolérant parmi les pays arabes à l'égard de l'expression en ligne a proposé une nouvelle loi sur la cybercriminalité qui entre autres, sanctionnerait quiconque personne qui :

…enfreindrait les principes sociaux ou les valeurs ou alors publierait infos, photos, matériel audiovisuel relatifs au caractère sacro-saint de la vie privée ou familiale des individus même dans le cas ou ces informations sont vraies ou alors violerait d'autres principes par calomnie ou diffamation via Internet ou autres supports similaires.

Jan Keulen du Centre de Doha pour la Liberté des Médias (DCMF) indique que la loi “ soulève des questions sur les raisons pour lesquelles une loi sur la cybercriminalité toucherait à des sujet originellement destinés à être couverts par la loi sur les médias”  et Keulen d'affirmer que la liberté d'expression devrait être protégée.

Koweit

Jusqu'à présent, 2013 a vu l'arrestation d'une dizaine de personnes pour des affaires relatives à l'expression en ligne dans ce pays du Golfe, y compris l'emprisonnement pour un mois de l'éditeur du magazine en ligne al-Aaan ; l'emprisonnement et la déportation du blogueur égyptien Abdullah Aziz al-Baz; et une peine de deux ans en prison pour un militant en ligne inculpé pour des remarques faites sur Twitter. Cette répression   a été vivement condamnée par by Human Rights Watch et par d'autres organisations.

Dernièrement, Huda al-Ajmi, une institutrice de 37 ans Huda al-Ajmi a écopé de 11 ans en prison pour une remarque faite sur Twitter, jugée “insultante à l'égard de l'émir et appelant au renversement du gouvernement.” Il s'agit de la plus longue peine jamais énoncée au Koweït contre un dissident en ligne. Et pourtant le Koweït est signataire du Pacte International Relatif aux Droits Civils et Politiques [en français]  qu'il a ratifié en 1996. Le PIRDCP protège le droit à la liberté d'expression y compris  la critique pacifique des responsables.

Bahreïn

En début mai, les défenseurs des droits numériques se sont réjouis et pour cause ; Ali Abdulemam—un blogueur bahrëini, condamné par contumace à 15 ans de prison en 2011—est sorti de sa clandestinité, faisant sa première apparition publique lors de l'Oslo Freedom Forum – Forum D'Oslo sur la Liberté.

Global Voices Advocacy a interviewé Abdulemam qui a dit qu'au Bahreïn :

La situation ne progresse pas… les attaques sur les démonstrations pacifiques persistent. Il n'y a aucune avancée dans le sens des réformes ou de l'octroi des gens leurs droits universels, il n'y a pas de droits universels, il n'y a pas de liberté d'expression, il n'y a pas une presse libre. Donc c'est comme si on vivait il y a deux cents ans.

En juin, il a été rapporté que les autorités auraient exprimé leurs intentions de restreindre l'usage  des services opérant par système vocal sur Internet (VoIP) tels que Skype Viber. La Bahrain Youth Society for Human Rights – Société des Jeunes du Bahreïn pour les Droits Humains (BYSHR) – s'est dit inquiète de cette mesure, soulignant que  “ces mesures contribueront [à] restreindre les droits numériques au Bahrëin et accroîtront le contrôle sur les usagers d'internet.”

Etudiant en secondaire, Ali Al Shofa a été condamné à une année en prison pour avoir supposément proféré sur Twitter des commentaires insultants à l'encontre du Cheikh Hamad Al-Khalifa sur le compte d'infos @alkawarahnews. Accusation que le jeune homme a fortement niée. En mai, enfin, six utilisateurs de Twitter ont été inculpés d’ “abus du droit à la liberté d'expression” et condamnés à un an de prison.

Arabie Saoudite

En début juin,l'application de messagerie cryptée Viber [en français] a été bloqué en Arabie Saoudite à l'issue de menaces de la part du gouvernement de bloquer des clients aux services similaires si jamais ils se refusent de respecter “les lois et conditions réglementaires en vigueur” (ce qui selon le site Wired, is “signifie souvent l'accès aux services de sécurité pour contrôler appels et messages”).

En mai, le In May, le chercheur en matière de sécurité informatique Moxie Marlinspike a dit avoir été contacté par Mobily une des companies de téléphonie mobile dans le Royaume qui lui aurait demandé de collaborer à un projet de surveillance en cours dans le pays. Marlinspike a refusé l'offre et a même publié l'échange de courriels sur son site web.

Le 24 juin, sept citoyens ont été inculpés pour “incitation aux manifestions” et pour “atteinte à l'ordre public” sur Facebook. Ils ont écopé de peines de prisons variant entre 5 et 10 années. Ils avaient été placés en détention préventive pour un an et demi dans la Prison d'Investigation Générale à Damman.

Emirats Arabes Unis 

Les EAU se sont également pris récemment aux utilisateurs de Twitter, condamnant Abdullah al Haddidi à 10 mois de prison  pour “diffusion de fausses informations” sur un procès en cours de militants. Al Haddidi a été accusé de violer l'Article 265 du Code Pénal, qui criminalise essentiellement la propagations de fausses nouvelles en sachant que c'est la police et tribunal qui déterminent quelles informations sont “exactes.”

Dans une autre affaire, Salah Yafie, de nationalité Bahrëinie, aurait soit disant été détenu à l'Aéoroport International de Dubai pour un tweet ”controversé”. Il existe très peu d'informations sur le sort de Yafie. Toutefois, dans un article récent  publié par le quotidien Bahrëini ”Gulf Daily News” les groupes de défenses des droits humains du pays, exhortent le Ministre des Affaires Etrangères du Bahrëin à agir auprès des autorités émiraties pour libérer Yafie.

IraK

L'Iran, qui selon plusieurs rapports envisagerait de se couper et s'isoler de l'Internet mondial, aurait supposément  offert ses services à l'Irak pour les mêmes objectifs. Plus tôt dans l'année, l'Irak a révoqué un projet de loi controversé sur la Cybercriminalité, affichant l'initiative de protéfer certains des droits fondamentaux en ligne.

Le Iraq Network for Social Media (Réseau pour les Médias Sociaux en Irak), dont le rôle a été instrumental dans cette suspension, a organisé l'année dernière , la Première Conférence des Blogeurs Irakiens.

Oman

Selon site Zawya, Oman occuperait la seconde place parmi les pays du CGG pour ce qui est de l'usage des téléphones intelligents (Smartphones). Le même rapport parle d'une augmentation de 2000 pour cent dans l'usage d'internet dans la région.

Le blogeur Diab Al Amiri aurait été détenu in late vers la fin, mais libéré juste deux jours après, en attendant des accusations formelles à son encontre. Aucune autre information n'a depuis été connue sur son affaire.

Maroc

Le Maroc lancera bientôt ses services 4G. Selon des rapports récents, L'Agence Nationale de Règlementation des Télécommunications (ANRT) [en français] lancera un appel d'offres d'ici la fin de l'année. Il faut dire que le taux de pénétration d'internet au Maroc est modeste avec 50 % seulement.

E-Joussour, première web radio communautaire online au Maroc [en français]. Le projet a été lancé en juin. Il se veut comme un outil de défense de la liberté d'expression et émettra ses programmes en Amazigh, Arabe, et Français.

Mauritanie

En Mauritanie, où seulement 3% environ de la population a accès à Internet, une communauté de hackers est entrain d'émerger. Un article sur le quotidien libanais en langue anglaise Daily Star dresse le profil du hacker Mauritania Attacker, qui who “[cible] les sites web partout au monde au nom de l'Islam.”

Un des gagnants de cette édition du concours annuel ”Best of Blogs” organisé par la Deutsche Welle’s  est Mauritanien. Ahmed Ould Jedou, contributeur de Global Voices, s'est vu décerner le prix pour le meilleur blog en arabe par le public. Dans une interview toute récente, Jedou dit : “Bloguer pour moi représente un espace pour une résistance électronique et pour la dissémination de la culture des droits humains. C'est la victoire de l'humanité face à la tyrannie…”.

Soudan

Des recherches récentes ont décelé la présence de dispositifs Blue Coat au Soudan, probablement en violation de l'embargo américain. Les appareils qui peuvent être utilisés pour surveiller les réseaux ont également été trouvés en Iran, en Syrie et dans d'autres pays.

Le blogueur populaire Amir Ahmad Nasr (auparavant connu sous le pseudo ‘Sudanese Thinker -Penseur Soudanais’) a publié sa première oeuvre intitulée ”My Islam: How Fundamentalism Stole My Mind—and Doubt Freed My Soul – Mon Islam: Comment le Fondamentalisme a volé mon esprit et le doute a libéré mon âme”. The Wall Street Journal a par ailleurs récemment consacré un billet à Nasr.

Algérie

Un rapport de Good Governance Africa dresse l'état des lieux de la censure et du militantisme social en Algérie qui bien que le taux de pénétration d'internet soit presque de 15 %,  est rarement signalé par défenseurs des droits numériques.

Yemen

Le Yémen a récemment lancé un service internet par satellite qui connecterait désormais les villages auparavant privés d'internet. L'actuel taux de pénétration d'Internet est d'environ  14.9 pour cent.

Divers 

  • Un nouveau rapport produit par Hivos et intitulé “Internet Governance: The quest for an open Internet in the Middle East and North Africa”  (”La gouvernance d'Internet: la quête d'un internet ouvert au Moyen Orient et en Afrique du Nord” [PDF]) examine l'état des lieux de la gouvernance d'internet dans six pays : l'Egypte, L'Iran, L'Irak, La Jordanie, La  Syrie, et la Tunisie.
  • Un nouveau rapport de l’UNESCO analyse l'usage des TIC dans l'éducation et ce dans cinq pays arabes. L'Egypte, La Jordanie, le Sultanat d'Oman, la Palestine (Cisjordanie uniquement) et le Qatar.
  • La 4ème édition de l’Arab Social Media Forum – Forum Arabe des Médias Sociaux,  s'est tenu à Ramallah en Palestine le 8 juin 2013.

 Digital Citizen vous est présenté par Global Voices Advocacy, Access, EFF, et Social Media Exchange. Le rapport de ce mois a été préparé, révisé et rédigé par Reem Al Masri, Hisham Almiraat, Nadim Kobeissi, Katherine Maher, Mohamad Najem, Mohammed Tarakiyee, et Jillian York avec le soutien rédactionnel d’Ellery Roberts Biddle.


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