PHOTOS : Humains du Portugal

Dans la tendance mondiale du partage de portraits et d'histoires d'êtres humains des quatre coins de la planète, inspirée par le travail commencé par Brandon Stanton en 2010 avec Humans of New York (HONY), le Portugal a sa part de représentants de diverses villes figurant sur les collections de pages Facebook.

Depuis trois ans maintenant, ce pays d'approximativement 10,5 millions d'habitants (selon les chiffres de 2012) voit sa population décroître. En 2012, non seulement les décès ont dépassé les naissances, mais le nombre des émigrants a atteint un pic [portugais] inégalé depuis les années 1960. Les estimations pour 2010 évaluent à près de 5 millions les Portugais qui vivent hors du pays.

Découvrez les visages de quelques-uns de ces humains qui sont restés au Portugal ou passaient par là.

The poster reads: "Humans in Power". Photo from a demonstration in Lisbon by © Jsl Photography

Sur le carton : “Humains au Pouvoir”. Photo d'une manifestation contre l'austérité (mars 2013) publiée sur Humans in Lisbon par © Jsl Photography

“La révolution n'arrive pas quand la société adopte une nouvelle technologie, elle arrive quand la société adopte de nouveaux comportements”. Cette citation de Clay Shirky est mentionnée par le magazine Bastart dans un entretien avec João Sá Leão, créateur de la page Facebook Humains de Lisbone en mai 2012. João décrit le scénario qui l'a incité à lancer cette cartographie des histoires de Lisbonne : 

Imaginez seulement. Un jour, on pourrait avoir une carte du monde toute neuve. En cliquant sur n'importe quelle ville, on pourrait y voir les gens : ceux qui y habitent et ceux qui ne font qu'y passer. Une façon totalement différente de ‘surfer’ sur une ville…

"Today I introduce you Maria Isabel. I often see her in the morning in the cafe 'Floresta de Madrid "in Av. de Madrid reading the newspaper or smoking a cigarette ... before another journey start." © Jsl Photography

“Je vois souvent [Maria Isabel] le matin au café ‘Floresta de Madrid’ sur l'Av. de Madrid, lire le journal ou fumer une cigarette … avant qu'un nouveau voyage commence.” © Jsl Photography

Une des histoires les plus humaines partagée sur la page Humains de Lisbonne (qui a déjà 3.187 ‘j'aime’) est celle de Maria Isabel, une femme que le photographe rencontre chaque jour matin et soir sur le chemin de son travail. Ils bavardent parfois pendant que la voiture João est arrêtée au feu rouge :

… après de nombreuses rencontres aux feux rouges, ce n'est plus de charité ou d'église qu'elle parle, mais du gouvernement, du temps qu'il fait, elle pose des questions sur mes enfants, se plaint d'une dent qui lui fait mal… etc … jusqu'à ce que le feu passe au vert et que quelqu'un klaxonne, il faut que j'y aille … mais on se reverra demain.

Aujourd'hui j'ai finalement garé la voiture et lui ai offert un petit-déjeuner et une petite conversation, sans se presser.
Elle se rappelle le nom de mes enfants qu'elle salue souvent par la fenêtre de ma voiture … même si elle les intervertit parfois … à la fin j'apprends son nom et elle, le mien.

Quand même eu le temps de parler de la crise et de la politique … “même le New York Times dit du mal du Portugal …”, “…Cette crise n'aide pas… les gens donnent moins ou rien, mais certains jours sont meilleurs que d'autres…”, dit-elle.

Il y a des jours où le soleil est très chaud mais elle reste toujours là à attendre l'aumône…. mais de ma voiture je vois les autres remonter leur vitre à son approche, comme si elle allait leur faire du mal… triste d'arriver à cet âge et de se faire encore fermer “la porte” au nez” !

Si vous la voyez…. ne remontez pas votre vitre….. plutôt, soyez gentil !

“The grinder which, formerly, was also an umbrellas repairman , is a traveling trader, who carries on a bicycle or motorcycle to offer their services sharpening knives, scissors and other cutting instruments.”   In Inatel / Alvalade  © Jsl - Photography

“Le rémouleur qui, autrefois, était aussi réparateur de parapluies , est un commerçant ambulant, qui se déplace à vélo ou moto pour proposer ses services : aiguisage de couteaux, ciseaux et autres instruments coupants.” In Inatel / Alvalade. Photo: © Jsl – Photography

"My name is José Reis and I'm from Cape Verde. I always carry this crucifix to protect me."

“Je m'appelle José Reis et je suis du Cap Vert. Je porte toujours ce crucifix qui me protège.” Photo publiée sur une autre page Facebook Humans of Lisbon, créée en décembre 2013 et qui avait 643 ‘j'aime’ à la publication de cet article.

Créée le 1er novembre 2013, la page Facebook Humains de Porto compte déjà 1.916 ‘j'aime’. La première photo, prise dans une rue de la deuxième plus grande ville du Portugal, est le portrait “d'une dame très spéciale de Ribeira” qui “vend des châtaignes, du popcorn, des graines de lupin et des olives… tout ce qu'il faut, quand il faut”.

There is a very special lady at Ribeira every time we go there. She sells chestnuts, popcorn, lupin beans and olives... whatever is needed, when it's needed. "If I knew I was going to be photographed today, I would have brought my earrings. But that's alright because the true beauty lies within", she said. Either way, she made sure to show off her hat to us. "This hat was given to me by Princess Beatrix of the Netherlands!", she said proudly and continued working with a smile on her face.

“Si j'avais su que je serais photographiée aujourd'hui, j'aurais apporté mes boucles d'oreilles. Mais c'est bien comme ça parce que la vraie beauté est intérieure”, dit-elle. Quoi qu'il en soit, elle a voulu arborer son chapeau pour nous. “Ce chapeau m'a été donné par la princesse Beatrix des Pays-bas !”, a-t-elle dit fièrement et de continuer à travailler le sourire aux lèvres. Photo: Erge Sonn

La page Humains de Porto est administrée par une équipe 100 % féminine – une vidéaste, une journaliste et une photographe qui définissent ainsi leur mission :

saisir l'essence même de Porto et les âmes qui composent le kaléidoscope de cet endroit extraordinaire. 

“Art is an honest way to make a living”. This is Sérgio’s motto, the artist we met in Santa Catarina that decided to make an exception to his “no interviews” policy and talk with us. He confessed that he exposes his art works in galleries at times, but is on the streets because he prefers to get involved with the whole process and sell his own work.

“L'art est une façon honnête de gagner sa vie”. Telle est la devise de Sérgio, l'artiste rencontré à Santa Catarina, qui a bien voulu faire une exception à son principe de “pas d'interviews” et nous parler. Il avoue qu'il expose de temps en temps ses oeuvres dans des galeries, mais il est dans les rues parce qu'il préfère réaliser tout le processus et vendre lui-même son travail. Photo: Erge Sonn

Elles essaient toujours de connaître les histoires de vie derrière les portraits, comme celle de Sérgio, qui se présente :

Je suis un autodidacte. Mon père voulait que je fasse des études d'art mais je n'ai jamais voulu. J'ai décidé d'apprendre tout seul et dans la rue parce que là vous pouvez apprendre quelque chose chaque jour et avec chaque personne qu'on rencontre.

“Film me and put it on the Internet. I want to be a Youtube star”. The Ukrainian guy was once a well-known boxer in the Soviet Union, but now he plays music for a living, entertaining the tourists near Sé. Photo: Erge Sonn

“Filme-moi et mettez-moi sur Internet. Je veux être une star de Youtube”. Cet Ukrainien était autrefois un boxeur célèbre en Union Soviétique, et maintenant il joue de la musique pour vivre et distrait les touristes près de Sé à Porto, au Portugal. Photo: Erge Sonn

Il existe aussi les photos de Humains des Açores, une des deux régions autonomes du Portugal, un archipel de neuf îles volcaniques situé dans le Nord de l'océan Atlantique.

A human from the archipelago of Azores driving a peculiar motorcycle. Photo: Cristian Rodríguez

Un humain de l'archipel des Açores conduit une drôle de moto. Photo: Cristian Rodríguez

An Azorian tour. Photo taken in Roncha de Relva. by Paula Rodilla.

Promenade aux Açores. Photo prise à Roncha de Relva par Paula Rodilla.

Humains de Coïmbra présente de nombreuses photos montrant la vie étudiante et les traditions universitaires de la ville, et Humains de Setúbal collectionne aussi les images de gens, mais sans autres indications pour ces deux pages. De même pour Humains d'Almada qui présente essentiellement des photos de paysages. Humains de Cascais a été créé en octobre dernier mais n'a encore publié qu'une photo. 

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