Le chikungunya met la Jamaïque à genoux

The Aedes aegypti mosquito, vector for the Chikungunya virus. Photo by Marc AuMarc, used under a CC BY-NC-ND 2.0 license.

Le moustique Aedes aegypti, vecteur de transmission du chikungunya. Photo de Marc AuMarc, utilisée sous licence CC BY-NC-ND 2.0.

Le chikungunya, maladie virale responsable de fortes fièvres et de douleurs articulaires intenses, sévit à l'heure actuelle sur l'ensemble des Caraïbes. La maladie est transmise par le moustique Aedes aegypti et le nombre de personnes infectées augmente régulièrement dans la région.

La Jamaïque semble difficilement maîtriser la propagation du virus et la désinformation autour de la maladie. La blogueuse « Cucumber Juice » reconnait le rôle du « Jamaïcain ordinaire » dans le « fiasco » du chikungunya mais elle remet aussi en cause la gestion de la crise par le ministre de la santé jamaïcain, allant jusqu'à suggérer sa démission.

The viral fever chikungunya is now out of hand — it is an epidemic — and a lot of work is needed to get things under control. Dr. Ferguson is no longer worthy of the trust or expectation that he can lead the work that needs to be done. […]

Why resign? Because Dr. Ferguson is now the very public face of an abject public health failure and of a Ministry that is rightly mistrusted by many in the population he is meant to protect and serve.

La fièvre virale du chikungunya est maintenant hors de contrôle – c'est une épidémie – et beaucoup reste à faire pour l'enrayer. Dr. Ferguson n'est plus digne de confiance et ne semble pas à la hauteur de la situation. […]

Pourquoi démissionner ? Parce que le Dr. Ferguson symbolise aux yeux du public un lamentable échec de santé publique et qu'il représente un ministère qui a perdu la confiance, à juste titre, d'une population qu'il était censé protéger et servir.

Selon la blogueuse Alice Clare, la prochaine étape doit être de « limiter les risques et d'éduquer » tout en répondant aux besoins pressants de la population : un nettoyage des rues, des canalisations et des ravines sur l'ensemble de l'île afin d'éliminer les eaux stagnantes, propices à la reproduction des moustiques. Clare prône également la formation des communautés vulnérables aux techniques de stockage et d'évacuation des eaux usées. La collecte aléatoire des ordures ménagères a également aggravé la crise sanitaire. Clare voit en les médias sociaux un puissant outil d'éducation de la population. 

La twitteuse Charmaine Wright pense que les professionnels de santé doivent aussi s'assurer de l'accessibilité de l'information à toute la communauté, y compris aux personnes analphabètes ou n'ayant pas accès à internet. Selon elle, la musique pourrait être un bon moyen de communication. La Jamaïque a d'ailleurs sa chanson du chikungunya.

https://www.youtube.com/watch?v=_rHOEcSpK_c

Sur twitter, les hashtags #chikungunya #caribbean permettent aux utilisateurs de discuter de l'impact du changement climatique sur la propagation de la maladie, des statistiques de mortalité dans la région, et de bien d'autres sujets. Emma Lewis, twitteuse vivant en Jamaïque, s'interroge :  

Le premier cas aux #Caraïbes a été identifié en décembre 2013 !! (St Maarten)  #chikungunya #caribbean Nous n'avons pas eu le temps de nous préparer, d'éduquer la population ??

Emma Lewis s'inquiète aussi des possibles retombées politiques de cette crise sur le gouvernement jamaïcain. Jan Voordouw, un compatriote, remarque :

#La Jamaïque a été prise au dépourvu : absence de médicaments, mauvaise anticipation du manque de personnel – et est entrée tardivement dans la bataille  #Chikungunya

Certains internautes prennent la situation avec humour : 

Le DEET [un répulsif anti-insectes], nouvelle eau de Cologne #jamaica #Chikungunya

GM tweeps! Pensée du jour : « Si vous pensez que, parce qu'on est petit, on ne peut rien faire, dormez avec un moustique. » #Chikungunya #Jamaica

Le gouvernement ne goûte pas cet humour. Le ministre de la santé s'est finalement adressé à la population dimanche dernier, le 28 septembre, à propos de la crise sanitaire. Les Jamaïcains, eux, continuent de chercher des solutions pour sortir de la crise. 

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