L'Inde, futur géant du sport mondial ?

Fikru Tefera of Atletico De Kolkata somersault is goal to beat Mumbai City Fc defender during the Indian Super League (ISL) tournament at Vivekananda Yuba Bharati Stadium in Salt Lake City, Kolkata, India. Image by Reporter#7585286. Kolkata, India. Copyright (12/10/2014)

Fikru Tefera de l'Atletico De Kolkata célèbre son but avec un saut périlleux après avoir transpercé la défense du Mumbai City Fc lors de la Super Ligue Indienne (ISL) au stade Vivekananda Yuba Bharati à Salt Lake City, Kolkata, India. Image de Reporter#7585286. Kolkata, India. Copyright (12/10/2014)

Longtemps, en Inde, on pouvait entendre des choses comme “Quel magnifique coup de Sachin Tendulkar” [français]. Mais les temps ont changé. Les enfants d’aujourd’hui entendent davantage “Quel incroyable coup franc d’Elano” [français]  ou “Quelle volée superbe de Roger Federer” [français]. Dans cette nation fan de cricket, où tous les sports semblaient s’incliner face au sport roi, une mutation s’est produite. Soudainement, la Super Ligue Indienne est devenue le championnat de football le plus couru en Asie, et le cinquième dans le monde – une statistique stupéfiante, s’agissant de la première saison de cette ligue. Le tennis indien est également en plein essor, une situation jamais vue auparavant.  

Alors, qu’est-ce qui a changé ? Le cricket a-t-il perdu son emprise sur le sport indien ? Ou les joueurs de cricket profitent-ils simplement d’un pic de popularité temporaire ?

Longtemps, l’Inde a été considérée comme un “géant endormi” du football, malgré sa quatrième place aux Jeux Olympiques 1956 ou l’obtention de ses deux médailles d’or aux Jeux Asiatiques. Cependant, depuis ces succès, le football restait en sommeil en Inde. C’est ce que ce pays veut désormais changer. Avec d’anciennes stars comme Robert Pires, Luis Garcia, David Trézéguet, Nicolas Anelka, David James et Joan Capdevilla, la ligue présente quelques anciens poids lourds du football. Les internautes ont dès lors posté leur joie sur la Toile.  

Les fans de football de Goa font la queue pour acheter les tickets pour les demi-finales de l’ISL depuis 6h30 du matin. Ils ne sont vendus que depuis 10h.

Les feux d’artifices des matchs de l’ISL sont extraordinaires, j’espère qu’il se passera également quelque chose sur le terrain.

Sushanth Mathew l’a tué. Quelle beauté ! Le plus grand but que j’ai jamais vu

C’est de cette façon que la MLS, en Amérique du Nord, la J-League, au Japon, et la A-League en Australie ont réussi à sortir du lot. L’idée est simple : prenez des stars internationales pour jouer avec des joueurs locaux, et transmettez l’attitude, les compétences et la connaissance du jeu. Ceci a certainement aidé la MLS et compagnie qui, année après année, gagnent sur la scène internationale et à la Coupe du Monde. En Inde, l’ISL présente des joueurs indiens comme TP Rehenesh, Arnab Mondal et Subash Singh, qui peuvent ainsi montrer l’étendue de leurs talents et se tester contre les meilleurs joueurs mondiaux.

Comme l’attestent la présence de plus en plus forte des spectateurs aux matchs de l’ISL et la compétitivité élevée du championnat, il est difficile de ne pas être optimiste quant à l’avenir du football indien. 

Le tennis est également un autre sport où l’Inde ne semble pas avoir exploité tout son potentiel. En 2014, des foules énormes ont assisté aux matchs de l’International Premier Tennis League (IPTL). Mahesh Bhupathi [français] et Leander Paes [français], les deux plus grands joueurs de double indiens, se partagent 12 titres du Grand Chelem. Mais pour diverses raisons, l’Inde n’a toujours pas produit de grands joueurs de simple.

 Pour améliorer cette situation, l’Inde a créé un système de franchise similaire à ce que l’on peut trouver à l’étranger. Avec Roger Federer, Novak Djokovic, Serena Williams, Maria Sharapova, Ana Ivanovic ou encore Tomas Berdych, l’IPTL propose les plus grands noms du tennis, qui jouent à guichets fermés.

Si Alan Wilkins peut le faire, que Dieu protège Federer

Le banc de l’équipe des @IndianAces célèbre la victoire de @Gael_Monfils dans un super duel face à @tsonga7 à Delhi.

Si de nombreuses personnes considèrent les matchs de l’IPTL comme une simple exhibition (dont Chris Kermode, le président exécutif de l’ATP), l’IPTL veut surtout amener le tennis dans des pays peu habitués à accueillir les grands noms du jeu.

De Manille à Dubaï, en passant par New Delhi et Singapour, le tournoi a vu la victoire des Indian Aces. Plus surprenant, la compétition a attiré une bonne participation et a enregistré de bonnes audiences à la télévision. Pour un tournoi qui ne devait initialement que stabiliser l’intérêt de l’Inde pour le tennis, permettre au pays de se rééquiper et de restaurer ses infrastructures tennistiques, les résultats vont au-delà de toutes les espérances.

Et ça ne s’arrêtera pas là: l’Inde a accueilli le Champions Trophy de hockey en 2014 – qui s’est conclu à  Bhubaneshwa – et organisera la Coupe du Monde des moins de 17 ans en 2017.

Nouveau centre du sport mondial, le « géant endormi » qu’est l’Inde est particulièrement attrayant. La récente hausse de popularité de sports comme le football et le tennis suscite tous les espoirs et les attentes de tous les athlètes indiens du futur.

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