Philippines : Le président répond à un message sur Facebook

[Liens en anglais sauf mention contraire] Le message de Reyn Barnido sur Facebook, “Mr. President, something in you has to die,” [M. le président, quelque chose en vous doit changer] a été republié par beaucoup d'utilisateurs aux Philippines. En fait, même le président Noynoy Aquino y a répondu sur Facebook.

Barnido y exprimait sa frustration envers les actions du nouveau gouvernement en place depuis deux mois. L'étincelle pour lui a été la tragédie de la prise d'otages [en français] à Manille qui a tué neuf touristes de Hong Kong le mois dernier. Il mentionnait aussi sa déception des membres du cabinet de M.Aquino.

Voici un extrait de la lettre ouverte de Barnido :

M. le Président, nous ne nous sommes pas métaporphosés de supporters en cyniques à cause du geste isolé d'un fou.  Notre métamorphose s'est bâtie sur une série d'excuses et de déceptions au cours des deux derniers mois.  Elles ne vous montrent pas comme un homme qui contrôle la situation mais dessinent un groupe de fonctionnaires désemparés qui s'agitent comme des rats dans la cave d'un immeuble en feu.  Vous êtes au centre d'une bande d'idiots incompétents qui pensent qu'être honnête c'est cacher la vérité jusqu'à ce que quelqu'un fasse une gaffe et que la transparence est de laisser les média et le public leur arracher les mots de la bouche comme de poissons à l'hameçon.

Ce n'est pas une faiblesse de votre administration ; c'est  votre trait caractéristique.

Croyez-le ou non, mêmes si vos supporters sont devenus des cyniques, ils sont toujours avec vous dans cette aventure. Quant à moi, je ne vous abandonnerai pas M. le président.

Voici un extrait de la réponse d'Aquino publiée sur sa page Facebook :

Tout d'abord, merci pour votre message sur Facebook. De tels avis de citoyens concernés sont vitaux pour une démocratie encore en développement comme la nôtre où tous les moyens et les technologies devraient être explorés pour hausser le niveau des débats publics. Cependant, les idées exprimées sur ces sites, parfois incendiaires, circulent rapidement sans être validées comme elles le devraient. C'est pourquoi je pense devoir répondre à votre message.

Je comprends que beaucoup de votre frustration vient de cette malencontreuse crise que s'est abattue sur notre nation, mais mon administration ne sera pas définie par cette tragédie. Elle sera définie par ce que nous avons déjà accompli et ce que nous allons accomplir dans le futur.

Voici quelques commentaires sur Facebook :

Ronald C. Rosas loue la lettre “sympathique et sincère” de Barnido

J'ai eu les mêmes sentiments de dégout pour pnoy (Note de l'auteur : Aquino préfère être appelé PNoy pour président Noynoy) pour son apparent manque de contrôle et sa faiblesse et cette lettre le décrit parfaitement.  Je ne perds pas espoir en lui mais j'espère qu'il va rapidement redresser la barre. Sinon les cyniques deviendraient de sévères critiques.

Cheryl L. Daytec apprécie la rapide réponse d'Aquino

Que le prés. Aquino ou son équipe prennent le temps de répondre à des questions soulevées sur Facebook est encourageant. Au moins ils écoutent les citoyens vigilants.

Ditas Garchitorena décrit la réponse d'Aquino comme une preuve de gouvernance transparente

Voilà ce qu'on appelle une gouvernance tranparente… Merci monsieur le président pour votre honnêteté et votre humilité. Que Dieu vous bénisse !

Jerome Locson relève comment la technologie peut aider les citoyens à s'exprimer

Vous voyez comment la technologie peut aider à exprimer nos inquiétudes ? Je suis content que le prés. Aquino ait répondu à ce message.

Peter Paul Carim appelle les Philippins à se montrer patients avec le nouveau gouvernement

Je suis content que PNoy soit ouvert à ce genre de critiques et ait répondu de manière positive. Je pense que les philippins attendaient trop de ce gouvernement et espéraient une transformation ou un changement “immédiat”.  Soyez raisonnables, pinoyistes.  Cela ne va pas arriver en quelques jours ou quelques mois.  Attendons au moins deux ans, comme PNoy le dit.  Si vous voulez que notre pays change, que vous souteniez notre président ou non, vous devriez faire votre part aussi comme citoyen de la république des Philippines.

Balatucan n'est pas inquiet que Barnido puisse arrêter de soutenir le président

Ce message est déguisé en conseil au président. Mais si on regarde bien, sous des apparences agréables, c'est en fait une attaque contre le président .

Si Barnido pens que tout est perdu pour Pnoy après seulement deux mois alors ne plus le compter dans ce groupe n'est pas une perte.  Nous avons besoin de gens avec des nerfs d'acier.  Des gens qui ne paniquent pas au premier signe de problèmes.

Creed of Goop analyse et l'auteur de la lettre et le président

Quant à moi, je suis juste surpris (ou jaloux) que Noynoy ait répondu à une personne au hasard sur le web… Je pense cependant que Noynoy attache trop d'importance aux impressions et veut sauver les apparences.  En tant qu'étudiant en psychologie, je ne peux pas m'empècher d'interpréter cette sensibilté comme une faiblesse. Même si la logique à l'emporte-pièce de Reyn n'est pas plus juste, le fait que Noynoy se cache derrière des montagnes d'excuses n'est pas mieux. Qui qu'il en soit, le blogueur affirme soutenir le président. Le manque d'une volonté forte est probablement un aspect de lui-même qui doit disparaître.

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