Chili : Unis pour sauver le site des Dunes de Concon

[Liens en espagnol] Après avoir engagé les démarches pour la construction d'un complexe immobilier au beau milieu de l'écosystème des Dunes de Concon, l'entreprise Reñaca Concón S.A. s'est heurtée à une levée de boucliers des autochtones de la région, bien déterminés à empêcher un tel affront à la nature chilienne. Mais le 27 décembre 2011, le cauchemar a commencé : la zone protégée est désormais cernée de barrières, prête pour les travaux …

De nombreux internautes chiliens se sont ralliés à la cause des 50 habitants ayant manifesté sur les lieux du “crime”. La destruction d'un site protégé en faveur de l'édification de plus d'une vingtaine de bâtiments de luxe crée la polémique.

@Perro_del_Lucho lance un appel sur Twitter :

Les amis, je vous en prie, faites circuler : #noalcierredunar ! L'entreprise est en train de barricader la dune ! Il faut faire vite !

Dunes de Concón. Photo de l'utilisateur Flickr Claudio Alvarado Solari (§Claudio§) (CC BY-NC 2.0)

Javier Sanfeliú (@sanfeliu) lui répond :

Certains promoteurs manquent cruellement de discernement, d'éthique et de morale. Cela me met hors de moi. Soyez prêts à lutter ! #noalcierredunar

Sur Facebook, Pablo Andrés Roldán López fait foi de son dépit :

C'est un jour de désolation. Pour la jolie région de Concon, pour le Chili..pour l'âme. La réalité est cruelle, c'est bel-et-bien l'argent qui gouverne, envers et contre tout, l'argent corrompt et manipule, l'argent est tout-puissant. Les dunes de Concon disparaissent pour laisser place à de somptueux édifices, dont seuls quelques privilégiés pourront profiter. Enfants et amants peuvent désormais renoncer aux couchers de soleil depuis les dunes. Mais Dieu merci, le Soleil n'est pas encore à vendre…

Certains internautes ont pris la liberté de citer le nom d'acteurs politiques ayant, de près ou de loin, pris part au projet : le compte Twitter du programme politique Diffamateurs (@difamadores) indique par exemple qu'un ex-ministre y a participé.

“Fermeture des Dunes de Concon : à qui la faute ? Réponse : l'un des responsables se nomme Edmundo Pérez Yoma” (source : #noalcierredunar)

Le blogueur @donliebre révèle qu'un cousin du Président Sebastian Piñera a également collaboré :

Mais qui donc, se cache derrière l'avocat et représentant de la firme immobilière Reconsa ? Réponse : Herman Chadwick http://tiny.cc/q01tc” (source : # noalcierredunar)

Les manifestants sont parvenus à freiner l'avancée des travaux, mais ce n'est qu'une question de temps. Ils ont certes fait sauter une partie du grillage, mais ce n'est pas là ce qu'ils veulent. C'est simple : soit le Président renonce aux 19 hectares qu'il s'apprête à piller, soit il déclare l'écosystème comme faisant partie intégrante de la zone protégée. La dernière alternative risque cependant de poser problème, comme l'explique Elda Arteaga dans un article de Nuestro.cl :

La zone appartient à des particuliers. La seule solution pour la municipalité, est de céder des terrains de valeur comparable.

Les Dunes… (sans pollution immobilière !) Photo de l'utilisateur Flickr la yegua (CC BY-NC-ND 2.0)

Pour sa part, le directeur général de la Reconsa défend corps et âme le projet immobilier dans le quotidien El Mercurio de Valparaíso:

[…] “le complexe sera desservi par une grande avenue bordée par un mur et/ou grillage. Ainsi, non seulement les résidents profiteront pleinement de la vue environnante, mais ils disposeront également d'un accès sécurisé depuis ladite avenue (empêchant à tout intrus de pénétrer dans les locaux).”

[…] “les professionnels à qui l'on a fait appel ont minutieusement étudié le terrain, et sont désormais capables de transformer le complexe immobilier en un atout pour la région.”

L'association à but non lucratif Red Duna Libre se fixe comme objectif de restreindre au maximum l'urbanisation de la zone afin de protéger l'écosystème qui s'y développe, comme le montre la vidéo Salvemos las Dunas de Concón, qui explique l'importance de l'écologie, ainsi que son rôle face au secteur immobilier qui menace chaque jour davantage les mesures de protection de la nature, à l'instar du Sanctuaire de la Nature qui est passé de 55 hectares à seulement 19,5.

Red Duna Libre (@dunalibre) a par ailleurs récolté plus de 50.000 signatures contre le projet immobilier (cf. ce lien). Rendez-vous sur #noalcierredunar ou #dunaslibres pour nous faire part de vos réactions !

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