Amérique latine : Conversation avec Santiago Hoerth sur les technologies libres

[Sauf mention contraire, les liens cités ci-après sont en espagnol]

Santiago Hoerth, fondateur et coordinateur de Código Sur (Code Sud), a fait une présentation intitulée “Internet Libre con Tecnologías Libres” (Internet libre avec les technologies libres) à l'occasion du Congreso de Cultura Libre, qui s'est tenu les 17 et 18 octobre à Quito, en Équateur. De larges extraits de sa communication sont visibles dans deux vidéos (1 et 2). L'organisation “Código Sur” se définit comme :

un groupe de personnes appartenant à différents mouvements sociaux soucieux des droits de l'homme, des libertés et des processus sociaux d'émancipation. De la même manière, nous sommes attentifs aux nouveaux modes de communication et à leurs outils technologiques.

Ils citent parmi leurs objectifs :

  • Collaborer pour le développement et la socialisation des technologies et des outils de communication en Amérique latine.
  • Réaliser des projets et des programmes encourageant la communication et facilitant l'accès à Internet et aux technologies de l'information et de la communication (TIC) dans les organisations d'Amérique latine.

Quelques jours après le congrès, j'ai rencontré Santiago pour discuter, entre autres choses, de Código Sur et de ses projets :

L'un des thèmes évoqués par Santiago au cours de sa discussion concernait les points neutres et les réseaux libres. Il développe ce point dans la vidéo ci-après :

Wikipedia explique plus en détail, dans l'article Internet Exchange Point (en français), ce que sont les “points neutres” :

La technique et la logistique des activités d'échange de trafic entre les fournisseurs d'accès Internet (FAI) sont régulées par les accords d'interconnexion mutuelle. En vertu de ces accords, le trafic est souvent échangé sans compensation. Lorsqu'un point neutre entraîne des coûts de fonctionnement, ces derniers sont généralement partagés entre l'ensemble des participants. […] Les quotas basés sur le volume de trafic ne sont pas populaires car ils n'encouragent pas la croissance du point neutre.

Au sujet des réseaux libres, Wikipedia donne des explications plus détaillées, mais les objectifs de ces réseaux sont particulièrement intéressants :

Rapprocher la technologie et favoriser la communication de la société. Créer un réseau d'urgence dans la perspective d'une utilisation dans une situation de catastrophe.

De même, les problèmes des communautés de réseaux libres qui méritent d'être soulignés :

Attentes excessives. Absence d'actions, sentiment de communauté et travail en équipe. Absence de coordination.

De même que dans toute autre projet, le facteur humain revêt une importance primordiale.

On trouvera des informations plus complètes sur la question sur Guifi.net, Buenos Aires Libre, Bogotá Mesh, Montevideo Libre, et Redes Libres, l'organisation regroupant d'autres organisations similaires d'Amérique latine.

Pour terminer, Santiago a parlé du Logiciel libre (en français) en Amérique latine :

Pour Santiago, la popularité du logiciel libre en Amérique latine est considérable, comme on peut le constater chaque fois que l'on organise l'un de ces FLISOL ou “Festival Latinoamericano de Instalación de Software Libre”, un événement annuel visant à diffuser le logiciel libre dans cette région du monde. Cette année par exemple 269 villes ont participé, en organisant des discussions, des ateliers et bien entendu, des installations des différentes distributions et applications de logiciels libres.

Il est important de souligner le concept de logiciel libre auquel fait référence Código Sur, qui le considère, non seulement comme un outil de programmation, mais comme un outil social :

Le projet de faire sortir la programmation de la sphère des entreprises et de la replacer dans le domaine social est une nécessité pour éviter que la promesse de l’ère numérique devienne un cauchemar social. La condition nécessaire pour faire vivre l'espoir que les règles imposées par le logiciel reflètent les objectifs et les valeurs de la société, c'est que la participation à la construction des logiciels soit ouverte et à la portée de toute personne qui souhaite le faire.

Billet publié antérieurement sur le blog personnel de Juan Arellano le 25 novembre 2011.

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